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La colombe de la paix Pablo Picasso

C’est ce que fait Infomaniak, l’hébergeur de ce site. Non content d’alimenter ses serveurs en énergie renouvelable (barrage hydroélectrique), le nouveau datacenter permet de chauffer un immeuble et bientôt un quartier.

C’est cette volonté qui permet une action de tous les jours.

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Philippe Favier – Andormi

Du 18 septembre 2025 au 1 novembre 2025 – Vernissage jeudi 18 septembre à  18h

Le monde du Parfait

Évoquer la perfection nous conduit illico vers l’incontournable Giotto. À quelques mois près, nous aurions pu tout autant solliciter Grouès. Ce dernier, plus ambigu que bigot, déclarait entre deux pince-fesses : « Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien ». 

Face à tout ce cirque, Favier, coutumier des buissonnières et peu bouleversé par la perfection, ira dénicher le Parfait là où il reste vain de briller. Les souvenirs -en art et en cuisine- envahissent les discours, passage obligé ou flemme de l’imaginaire, ils semblent conférer au présent une sorte d’immunité, voire d’impunité, qu’une légitimité pourtant discutable leur octroie de fait.

Alors, allons-y…

Ma grand-mère n’aimait pas ma mère, elle aurait tellement préféré que son fils épousât la fille du quincailler qu’il avait engrossée entre deux tournées*. Mon père rêvait d’un autre monde où seule la terre serait ronde, loin de tous ces villages et des rêves étouffés. 

Des années plus tard, je fus contraint de passer tout un été avec ces grands-parents-là et j’ai pu mesurer combien l’absence d’amour était tenace.On m’avait logé dans un espace qui n’avait rien d’une chambre ; ce lieu n’avait jamais connu la tendresse, sauf peut-être un peu d’onanisme. Il servait de garde-manger et il était tout-à-fait possible d’y cacher un otage ou un petit-fils.

Avant cette pension complète, nous venions chaque année en famille fêter quelque chose. Personne ne semblait savoir quoi, le côté festif échappait à tous, les non-dits distillant un équitable ennui. En Auvergne, un malheur n’arrive jamais seul, après un saucisson-brioché un peu sec et les haricots du jardin, ma mère, pompette après ses deux Clairette, entonnait un Nooooon rienderien…déchirant ; j’étais plutôt gêné de voir autant sa glotte.

Il me fallut attendre quatorze années – soit 5 mètres 40 de saucisses – pour qu’au hasard de ce séjour punitif, je découvre que cette grand-mère sèche et revêche, concoctait en secret de voluptueuses confitures… d’abricots ! L’idée de m’en offrir ne sembla jamais l’effleurer et ce n’est que par le larcin que j’accédais à ces délices du haut-placard. 

Du même coup, je mis le doigt sur une autre découverte encore plus émouvante et plus pérenne. Je me surpris au fil de ces nuits de monte-en- l’air, à guetter, le cœur battant, le petit pet fleuri qui ne manquait pas de s’échapper quand j’arrivais, avec mes doigts un peu gourds à pincer et tirer l’épais caoutchouc orange qui l’air de rien, soudait temporairement ces bocaux. La volupté n’était plus très loin et en trempant mon index dans la confiote, je serrais tellement fort le précieux bocal entre mes jambes, qu’un fugace « LE PARFAIT », s’imprimait inversé sur une de mes cuisses.

Sainte-Sigolène le 14 juillet 2025 – Philippe Favier

Ceysson & Bénétière Lyon, 21, rue Longue 69001 Lyon Tél : 04 27 02 55 20 / 06 22 17 14 92

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