La Ville de Montpellier invite l’artiste Ursula Caruel à présenter son projet Vegetal Art Collection à l’Espace Dominique Bagouet.

Inspirée par la façon dont l’Herbier de l’Université de Montpellier a été constitué au travers de multiples échanges de plantes séchées depuis plusieurs siècles, Ursula Caruel a fait le choix d’appliquer ce procédé scientifique à son travail artistique. Elle dessine et brode des plantes méditerranéennes en deux exemplaires dont un est envoyé à un artiste installé hors du territoire français. Celui-ci fait de même en échange.

Cette collection artistique rassemble la diversité des propositions de dix-sept artistes internationaux.

L’exposition présente, au travers des oeuvres d’Ursula Caruel, le dialogue entre deux collections, scientifique et artistique, illustrant la richesse de la biodiversité et la fragilité du vivant. L’Université de Montpellier dévoile plusieurs planches de l’Herbier ainsi que des œuvres réalisées par l’illustrateur scientifique montpelliérain Toussaint- François Node-Véran.

Entre Arts et sciences

Le projet Vegetal Art Collection vise à faire circuler des pratiques artistiques d’arts visuels en partageant différentes identités et préoccupations internationales autour de la flore mondiale. 

L’histoire de l’art s’est intéressée au végétal et aux paysages suivant différents principes esthétiques: romantique, symbolique, impressionniste, abstrait… Aujourd’hui, l’approche est nécessairement différente en raison de la conscience de l’extrême fragilité du vivant et par l’engagement que représente le témoignage de sa présence ou de son absence. L’objectif est ainsi de rassembler une collection internationale d’art végétal contemporain en s’appuyant sur la méthode de création des herbiers initiée au 16e siècle.

Un herbier est une collection de plantes séchées ou dessinées, composée de dons et de collectes diverses de plantes récoltées en double. Un exemplaire est gardé et le second est envoyé dans une autre collection pour former un autre herbier. 

À l’origine du projet en 2022, il y a tout d’abord un temps d’échanges et de recherches à l’Institut de Botanique avec Véronique Bourgade, conservateur du patrimoine, et Caroline Loup, responsable de l’Herbier, où l’Université de Montpellier gère le troisième plus grand herbier de France avec près de trois millions de planches, dont les plus anciennes remontent à 1661, voire à la création du jardin des plantes au tournant du 17e siècle. L’Université de Montpellier conserve également des oeuvres de Toussaint-François Node-Véran, illustrateur naturaliste de la première moitié du 19e siècle.

Pour Ursula Caruel, le lien premier entre les démarches artistiques et scientifiques se trouve dans le fonctionnement même de la recherche. C’est un vocabulaire commun qui se partage alors : projet, hypothèses et théories, tâtonnements, expériences jusqu’à, parfois, résultats. L’art et les sciences ont le même goût pour la liberté de la nouveauté, du jamais-vu.