Cette ancienne élève du peintre Albert Mallet viendra nous dévoiler ses œuvres pleines de mystères et de questionnement qui oscillent entre l’abstraction éthérée des  aplats d’encre et à précision concrète des points et des traits qui composent son écriture.

Cette écriture qui lui est chère et dans laquelle elle privilégie la gestuelle et l’improvisation semi-automatique pour créer des glyphes qui n’ont de sens que pour elle-même et son inconscient.

Sa façon à elle de nous rappeler que cet inconscient fait de nous des humains qui pensons et qui, depuis la nuit des temps, utilisons l’écriture pour fixer cette pensée, pour s’en souvenir.

C’est un peu l’effet que cela nous fait d’être devant un dessin d’Elisabeth Demier, une sensation d’éternité, de souvenirs immémoriaux qui nous propulse à travers le temps et l’espace vers des lointaines civilisations disparues depuis belle lurette.

Contempler ces œuvres, c’est se mettre en abyme face à l’histoire, c’est comparer l’écart sidéral entre ce temps présent qui nous noie, cette période que nous vivons pleinement ; et ce qu’elle représente au regard de l’Histoire avec un grand H, celle de l’Humanité et, encore plus vaste, celle de notre planète.

Face à ce vide vertigineux, il nous reste la parole pour le combler, pour nous rattraper au temps présent. C’est pour ça que l’œuvre d’Elisabeth est s puissante, car elle nous oblige à parler, à échanger.