Peindre… Écrire. Au cœur de la collection Brache-Bonnefoi
Du 15 mars au 15 juin 2025
Pour cette nouvelle exposition, l’Association culturelle de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue explore la création et le dialogue entre le verbe et le pinceau.
Les liens entre littérature et peinture jalonnent l’histoire de l’art : les arts personnifiés en allégories inspirent les artistes (comme Nicolas Poussin, l’Inspiration du poète) ; les portraits peints des écrivains répondent aux portraits littéraires des artistes ; la critique met des mots sur les productions et en permet la diffusion… Ce dialogue traverse les âges, les modes, les formes et prend un nouvel élan avec le mouvement surréaliste qui revendique la création automatique, quelqu’en soit sa forme finale.
Cette exposition explore les liens de ces deux moyens d’expression lors de la période des Trente Glorieuses, juste après la Seconde Guerre Mondiale. De nombreux artistes collectionnés par les Brache-Bonnefoi ont ressenti un besoin d’écrire, tant des œuvres poétiques que des correspondances ou des essais. Au contraire, certains écrivains ont fait appel au dessin ou à la peinture.
Une quarantaine d’œuvre d’une vingtaine d’artistes sont présentés dans le dortoir des convers, dont certaines pièces rarement exposées.
Henri Michaux, Jean Dubuffet, Ida Karskaya ou Simon Hantaï, Wols, Pierre Bettencourt, Judith Reigl ou encore Camille Bryen, Claude Simon et Antonin Artaud rythment cette exposition par leurs créations.
Un dialogue constant aux multiples aspects dévoilés par la scénographie
Décliné en six étapes, le parcours présente différents chemins de création, de l’écrivain qui a eu recours à la peinture au peintre qui a ressenti le besoin d’écrire sur le papier ou sur la toile…
En préambule, Peindre d’abord : hommage à l’écrivain Claude Simon qui, avant de devenir lauréat du prix Nobel de littérature, a été peintre et photographe de 1932 à 1960, date de parution de La route des Flandres.
Écrire d’abord : ce sont les mots qui se sont d’abord imposés chez Henri Michaux, Antonin
Artaud ou Camille Bryen, poètes de l’aventure intérieure. C’est pourtant par le dessin ou la peinture que leur sont venues les principales révélations.
Écrire et peindre : une seule et même aventure, un même élan créatif. Artistes-poètes, Wols,
Fred Deux, Paulette Ferlin, Pierre Bettencourt, Serpan ou Anne Stéphane écrivent comme ils et elles peignent ou dessinent, à la recherche d’un nouveau langage.
Écrire aussi : pour Jean Dubuffet, Frédéric Benrath, Karl Otto Götz, Xavier Krebs ou Claude
Viseux, l’écrit est au coeur de leur démarche de peintre pour témoigner, s’interroger, à travers la correspondance, le journal intime, la poésie, l’essai, dans un entretien infini.
Au-dessous du tableau : oriente vers le titre, la signature, les dates par lesquels le tableau offre parfois au spectateur une autre dimension. Ainsi, chez Frédéric Benrath ou Ida Karskaya, un appel au monde sensible, au mystère, ou, chez Serpan, des mots imprononçables, rétifs à toute interprétation.
L’écriture du peintre : visible dans tout le parcours de l’exposition, à observer dans le geste du peintre sur la toile, dans un corps à corps avec la peinture chez Judit Reigl, dans les petites écritures et la méthode du pliage chez Simon Hantaï, l’élan du geste et des traits chez Georges Mathieu, l’incision chez Jean Rédoulès…