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Célie Falières – Sempervirent·e

Du 8 février au 31 mai 2025 – Vernissage samedi 8 février à 19h

Avec un ciné-concert autour du film Sempervirente par Chicaloyoh

À la Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain, Célie Falières réalise un projet intimement lié au contexte dans lequel il se déploie ; elle part de la matière, des constructions environnantes, des clayonnages des granges commingeoises, de la grotte « remarquable » de Gargas, de la montagne et de son ascension.

Précise dans la mise en œuvre d’un protocole plastique, ses attentions, collectées à partir de pratiques artisanales et ancestrales, s’opèrent à la lisière de plusieurs mediums que sont le volume, l’architecture, la photographie, le théâtre, et se nourrissent aussi du conte et de la poésie.

Ces matières agissent telles une mémoire possiblement liée à un inconscient collectif. Les choix esthétiques développent un répertoire de formes qui, en apparitions singulières, produisent des images vectrices de réminiscences. Entre les temps géologiques, préhistoriques et modernes, des distorsions, des dissonances l’interpellent. La proposition de Célie Falières s’essaie à des récits fictionnels qu’offre notre passé comme référent pour nous entraîner à de nouvelles lectures de l’actualité tumultueuse.

Commissariat Valérie Mazouin

Célie Falières est née en 1987 et a grandit en Auvergne. Après des études à l’école Estienne (Paris) puis à la HEAR (Strasbourg), elle s’installe en Aveyron où elle vit et travaille depuis 2018.

Attentive aux endroits où elle se tient, elle récolte la matière qui l’environne, argile, matières végétales et animales, bois, rebus et fabrique des objets qui sont autant de mises en forme d’une pensée latente. Son travail puise et tord le répertoire des sciences naturelles, de l’histoire de l’art et de l’artisanat. Les formes dessinent par accumulation et correspondances, une culture matérielle à la fois fictionnelle et concrète, familière et étrange.

Centre d’art contemporain Chapelle St Jacques, Avenue du Maréchal Foch – 31800 Saint-Gaudens

Tél :05 62 00 15 93. Du mercredi au samedi de 15 h à 19 h

– Au premier niveau, sur un écran LCD, poussent d’étranges fleurs, les Bella Donna sive Linnius de la série des Fractal Flowers. Ces fleurs virtuelles évoluent à la lisière de quatre mondes : végétal, minéral, animal et robotique. Nées de la germination numérique, elles dévoilent des formes poussées à l’extrême de leur géométrisation. 

De différentes couleurs, elles naissent et ondulent au gré d’un vent virtuel que nous ne sentons pas, puis disparaissent pour laisser place à d’autres variations. Les plantes se courbent de droite à gauche, sans rompre leur fragile tige articulée. Miguel Chevalier nous convie à un vrai ballet végétal : les corolles tombent pétale par pétale, les feuilles chutent en une pluie poétique, les fleurs disparaissent dans une explosion d’étamines. Cette œuvre hypnotise dans une éblouissante dialectique entre le réel et le virtuel.

Mouvantes sur l’écran LCD, Fractal Flowers se fixent dans le temps sous différentes formes de créations :

L’installation Bella Donna sive Linnius 1 > 12, composée de 12 sculptures, matérialise ces fleurs algorithmiques. Ces sculptures post-virtuelles réalisées grâce à la technique d’impression 3D, disposées circulairement, matérialise la croissance virtuelle d’une Bella Donna de sa naissance à sa décroissance.

Bella Donna sive Linnius (Chronographie) comprend 12 digigraphies mêlant matité et brillance, témoins du cycle de la vie. Cette œuvre reprend le principe de la chronophotographie, développée dans les années 1870 par Eadweard Muybridge et Étienne-Jules Marey. Cette technique consiste à prendre une succession de photographies permettant de décomposer les phases d’un mouvement.

La tridimensionnalité des fleurs est aussi soulignée par la présentation d’un hologramme d’une Bella Donna. Il est la résultante de l’holographie, procédé de reproduction en relief qui enregistre le volume d’un objet en 3D et le restitue malgré sa planéité. Selon l’orientation du visiteur devant l’œuvre, il découvre une Fractal Flower en relief étonnante qui semble sortir du cadre. Le public est invité à se déplacer devant l’œuvre pour capter toutes les subtilités de ce jeu optique.

Un dessin codé réalisé au robot questionne quant à lui sur la multiplicité de l’œuvre à l’heure du numérique. Le procédé de création repose sur un code qui peut être interprété différemment selon les logiciels et admettre toutes les variations et supports possibles pour donner une matérialité au virtuel. Ainsi un bras robotique équipé d’un feutre est en mesure d’esquisser les contours d’une Bella Donna et de superposer plusieurs variations qui font écho aux Transparences chères à Picabia.

Enfin, une planche imprimée réalisée en 2010, présente côte à côte une Bella Donna et un texte rédigé par un générateur de textes (préfiguration de ChatGPT). La fiction est omniprésente dans ces descriptions imaginaires de l’origine et de la spécificité de ces Fractal Flowers.

 

– Au deuxième étage du centre, nous retrouvons 3 autres graines virtuelles de la série des Fractal Flowers : Lilus Arythmeticus dit d’Euclide (evolution 2), Alchemille Dentelée dit de Faust (evolution), Peyotl Mandragora Officinarum (evolution 2).
Ces 3 fleurs numériques seront présentées sur écran, accompagnées de 3 sculptures par impression 3D, 2 hologrammes et 7 dessins au robot réalisés en hommage aux Transparences de Francis Picabia.

L’exposition – Fractal Flowers, Transparences imaginaires – Hommage à Francis Picabia – questionne à la fois notre rapport à une nature de plus en plus maitrisée et conditionnée, ainsi que sur l’existence de la vie artificielle. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les œuvres éveillent aux enjeux de la manipulation génétique : nul ne peut prédire ce que produiront ces fleurs, libres de se croiser et de se reproduire à l’infini… Elles interpellent sur une biodiversité à préserver au risque d’être réduite à une nature totalement artificielle.

La présentation, dans le hall d’accueil, d’un film de 46 minutes réalisé par Claude Mossessian invite à s’immerger au cœur de son univers artistique et de comprendre l’évolution de son travail.

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