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André Kertész – Le frère voyant

Du 12 mars au 14 juin 2025 – Vernissage jeudi 13 mars à 18h30

 D’origine hongroise, André Kertész est né en 1894 à Budapest et mort en 1985 à New York. En 1925, il s’installe à Paris avec la ferme intention de devenir photographe professionnel. C’est le début d’une période intense de création d’où sortiront quelques clichés qui marquent l’histoire de la photographie de l’entre-deux guerres. 

Proche d’artistes tels que Brassaï, Colette, Marc Chagall, Mondrian etc., il collabore, tout au long de ces onze années parisiennes, avec la presse : le célèbre magazine Vu publie régulièrement ses images de 1928 jusqu’à son départ vers les Etats-Unis en 1936, et de luxueuses revues professionnelles telles que Art & Médecine font appel à ses talents pour illustrer des articles assez généralistes sans liens particuliers avec l’actualité.

L’exposition, conçue et mise à notre disposition par la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, se focalise sur la collaboration d’André Kertész avec la revue Art & Médecine entre 1931 et 1936, période pendant laquelle pas moins de 302 photographies de ce dernier vont être publiées. Ce parti pris a pour mérite de donner à voir un large éventail de la pratique photographique de Kertész. 

Son œuvre ne peut en aucun cas être rattachée à un seul des courants artistiques avant-gardistes qui marquent l’histoire de l’art de la période de l’entre-deux-guerres : éclectique, elle emprunte au surréalisme, au constructivisme, à la Nouvelle Objectivité mais aussi à l’humanisme, sa grande sensibilité à l’humain le rapprochant de ses jeunes confrères Robert Doisneau, Willie Ronis etc. qui connaitront leur heure de gloire quelques décennies plus tard. 

S’il œuvre indéniablement à la reconnaissance de la photographie comme un art à part entière, André Kertész est aussi, comme la plupart des autres photographes professionnels de son époque, un photographe de commande qui pour gagner sa vie répond à des demandes de photos d’illustrations pour la presse ou l’industrie. Des portraits, mais aussi des clichés issus de reportages, présents dans l’exposition donnent à voir cet aspect de son travail.

40 ans après sa disparition, André Kertész nous surprend et nous émerveille toujours avec ses clichés d’une grande simplicité et efficacité visuelle. Cette exposition sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir un photographe dont l’œuvre résiste au temps et à toute tentative de classification… à ne rater sous aucun prétexte !

L’œuvre foisonnante d’André Kertész trouve sa source dans sa culture hongroise, mêlant poésie et intimité, aux compositions marquées par les avant-gardes européennes, notamment celles d’Europe de l’Est. Il tissa tout au long de sa vie une relation étroite entre ses pratiques photographique et éditoriale, composant ainsi une narration visuelle passionnante qui décrit la période de l’entre-deux-guerres en Europe et ses quarante années passées aux États-Unis.

Ses premières années furent une étape importante pour cet autodidacte dont la photographie réaliste se distingue du pictorialisme cher aux photographes hongrois de sa génération. Enrôlé dans l’armée austro-hongroise pendant la

Première Guerre mondiale, il dépeignit le quotidien des soldats et développa une poésie de l’instant, loin des faits d’armes héroïques ou dramatiques. Après la guerre, il chercha à faire de la photographie son métier.

André Kertész arriva à Paris en octobre 1925, muni d’un visa de quelques mois. Au début de l’année 1926, alors qu’il travaillait comme retoucheur à l’Atelier moderne, il publia ses premières photographies dans la revue Art et industrie. Il fréquentait les milieux artistiques d’avant-garde et photographia ses amis hongrois, les ateliers d’artistes, les scènes de rue, les cafés et les jardins parisiens. La ville lui offrait de nouveaux points de vue quand il photographiait les ombres des passants depuis sa fenêtre.

En 1927, il exposa ses images à la galerie « Le Sacre du Printemps ». Sa réputation commençant à s’établir, il collabora à différentes publications françaises comme L’Art Vivant ou des revues allemandes comme Die Dame ou Uhu. Il devint surtout l’un des photographes du magazine Vu, dont il illustra près de cent cinquante articles de 1928 jusqu’à son départ pour les États-Unis. 

En 1932-1933, il réalisa sa célèbre série des Distorsions où les corps nus de deux modèles se reflètent dans un miroir déformant. A partir de 1934, malgré la publication de Paris vu par André Kertész, préfacé par Pierre Mac Orlan (1882-1970), les commandes de la presse française se raréfièrent.

En 1936, il signa un contrat avec l’agence Keystone et émigra à New York ou il collabora avec les revues du groupe Conde Nast comme Vogue et House and Garden. En 1945, il publia Day of Parisdans lequel, au sortir de la guerre, il restitua le Paris des années 1930.

À partir de 1962, André Kertész assista à la reconnaissance de son œuvre par les institutions et le grand public : les expositions à la Biennale de Venise, à la Bibliothèque nationale de France ou au Museum of modern art à New York s’enchaînèrent. Il revint fréquemment à Paris qu’il continua à photographier jusqu’à sa mort en 1985. La ville, et Paris en

particulier, fut l’un des sujets centraux de son œuvre, notamment dans Sixty years of Photography (1972), J’aime Paris (1974) ou Of Paris and New York (1985). Le photographe mourut à New York, en 1985.

En mars 1984, André Kertész fit don de ses négatifs et de ses archives à la France. La Médiathèque du patrimoine et de la photographie conserve ainsi plus de cent mille négatifs, des tirages contacts de lecture, une partie de sa bibliothèque et l’abondante correspondance du photographe.

Biographie extraite du site de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie https://mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr

Espace Photographique Arthur Batut, 1 place de l’Europe 81290 Labruguière. Tél : 05 63 82 10 63

Horaires d’ouverture : Lundi : 14h à 18h | Mardi et jeudi : 10h-12h et 14h-18h

Vendredi et samedi : 10h-12h et 14h-17h30

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