« Série La chute (Icare) »

Cette série, qui est en cours, est intitulée « Icare » en référence au mythe qui met en scène la chute d’un corps et avant cela celle d’un esprit perdu dans ses rêves de puissance.

La fameuse hybris  chère aux Anciens, toujours autant d’actualité et dont on ne peut que voir autour de nous les effets délétères.

Ces peintures traitent aussi d’une autre chute, celle du sujet.

Tout commence plutôt bien pourtant.

Une représentation classique du corps, un nu féminin tout en rondeur, mais qui déjà perturbe la représentation dominante actuelle du corps féminin.

Et peinture après peinture cette représentation en arrive à se fragmenter, se dissoudre dans le motif décoratif des tissus ou dans la matière picturale même qui prend ainsi le pas sur ce qui est figuré.

L’indéterminé au détriment du représenté quand tout ce qui fait sens devient sujet à caution.

« Le millionième de dissemblance »

Face à la prolifération des images, cette série propose des portraits élaborés couche après couche, à travers la temporalité bien spécifique de l’huile.

Cette peinture, si elle s’approprie les caractéristiques du médium, vise à éviter tout effet et se concentre sur le mystère du visage.

Il y a cette phrase de Kundera dans « Une rencontre » :

« Les visages sont lamentablement pareils (…), ils diffèrent l’un de l’autre par quelque chose de très menu, d’à peine saisissable qui, mathématiquement, ne représente souvent, dans la disposition des proportions, que quelques millimètres de différence. »

Tout comme Thomas, le héros de Kundera, mais avec des moyens différents, je cherche à découvrir le « millionième de dissemblance » qui permet de mettre en lumière ce qu’il y a de profondément personnel en chacun d’entre nous et nous fait quitter le statut de cliché pour une humanité.