Galerie Ars Longa

Exposition réalisée dans le cadre du Festival du 17ème Printemps de l’art contemporain

“This is the happy house / We’re happy here in the happy house” chantait Siouxsie and the Banshees en 1980. A l’image des sonorités de cette mélodie satyrique, les œuvres de Karine Hoffman se placent comme un espace sensible usant de l’onirisme et de l’ironie pour évoquer des sujets intrinsèquement personnels : la conscience, la fuite du temps, la finitude et l’impossibilité de se cacher à soi-même.

Au début il y avait le gant que l’on retrouve dans « How are you Banana » ou encore le fauteuil dans « Attrapait les étoiles ». Ces objets vides d’humains composaient et rythmaient des espaces picturaux scénographiques questionnant le passage, l’absence et le temps, faisant appel à la mémoire d’un instant passé ou d’un futur existant peut-être.

Depuis peu les figures apparaissent dans une fragmentation ; des yeux qui nous regardent, qui nous interpellent comme un appel. Des corps qui hantent des paysages comme des apparitions. La présence de ces corps sont épiphaniques dans le sens où ils portent en eux l’énigme de tous les corps, de toute l’humanité.

La peinture de Karine Hoffman est une peinture de la révélation. Tel un grand filtre la toile vient capter les vibrations du monde. La peintre, par le « geste peint », fait remonter à la surface les scories d’une archéologie contemporaine.

Ces figures et ces corps sont anonymes. C’est ainsi par cet anonymat qu’ils sont universels. Les titres dissonants et les couleurs puissantes font grincer le sujet qui laisse place à la peinture qui s’envisage alors comme objet pictural pur, presque abstrait.