Galerie Alma

Georges Autard a exposé à plusieurs reprises à la galerie AL/MA : en 2005, 2010, 2013 et en 2020. En 2025, nous avons décidé de revenir sur les dessins, peintures sur papier et carton depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui, épinglés au mur, du sol au plafond. Pas de titre à cette exposition, il y en aurait trop à donner à cette œuvre mue par l’insolence jubilatoire de ses statements dans lesquels on reconnait l’empreinte de la culture punk mais également l’expérience libertaire du Living theatre.  

« Ce qui frappe immédiatement, face aux peintures et aux inscriptions quasiment litaniques, c’est la puissance rythmique, sourde, tourbillonnante, austère, vivace, directe, immédiate : des gestes picturaux, rapides ou lents, en rafale, des nappes de sonorités picturales (cymbales, cornes, gongs), une polyphonie obscure où les Throbbing Gristle rejoignent les mantras. Des effacements qui évoquent les ‘effaçages’ de Wolf Vostell et les recouvrements de Beuys. Il a d’ailleurs entièrement effacé l’ouvrage de Beuys consacré à son expérience-action avec un coyote, en 1974, à New-York. » 1

De ses statements émane une certaine violence. Les messages viennent frapper le spectateur par leur efficacité et leur sonorité. Les œuvres de Georges Autard sont ainsi imprégnées d’un rythme qui accompagne leur puissance sonore. Les écrits qui font référence à des chansons – « Time is on my side » des Rolling Stones, « A hard rain’s gonna fall » de Bob Dylan, etc. – en naissent spontanément.

Spirit in the sky est une chanson de l’auteur-compositeur-interprète américain Norman Greenbaum, écrite et enregistrée à l’origine par Greenbaum et sortie en décembre 1969. Combinaison  de boogie rock, de blues, de gospel et de hard rock, cette chanson inspirée par la liturgie chrétienne a été un succès planétaire au moment de sa sortie. En rajoutant BLUE, Georges Autard prend ironiquement ses distances vis-à-vis de cette citation.

Dans un entretien accordé à Philippe Piguet en 1988, Georges Autard parle de la peinture en ces termes : « La peinture est un matériau qui pense, comme les mots. Elle est une matière à réflexion, au sens concret comme au sens mental. […] Au cours de mes lectures, je fais très souvent des petits dessins pour illustrer la pensée de l’auteur, un peu comme si j’essayais d’expliquer à quelqu’un comment j’appréhende ce que je suis en train de lire. Je me constitue une espèce de réservoir de signes que j’investis ensuite dans la peinture. » 

C’est peut-être ainsi qu’il convient le mieux d’appréhender l’œuvre de Georges Autard, comme une chambre d’écho des bruits du monde.

1Figures, livre d’artiste, texte de Frédéric Valabrègues, entretien Pierre Manuel, éditions Méridianes, 2005

Né le 17 avril 1951, à Cannes, Georges Autard vit et travaille à Marseille.