Delphine Alliens – Marie-Laure Sorbac
Du 4 au 30 septembre 2025 – Vernissage jeudi 4 septembre à 18 h
Dans le cadre des Arts en Balade à Toulouse,
Delphine Alliens
Installations, Peinture, Photographie et vidéo,
Être mère mais pas trop. Être salope mais pas trop. Être trop mais pas trop. Être quoi au juste ?
Se définir, se caractériser, se caser. Merci mais non merci.
Ma pratique se situe dans une approche libre, pluridisciplinaire, elle est à géométrie variable. Elle se transforme. Elle expérimente la matière. La matière, c’est le temps, les souvenirs et les secrets, c’est la famille et ceux que je ne connais pas et que j’avale de mon corps. La matière c’est marcher pendant des heures, c’est collecter des photos, des vidéos en quantités énormes, et garder, tout garder, de peur de manquer, un jour, peut-être. La matière c’est la solitude et le trop-plein.
La matière c’est une mémoire. Une empreinte. Mon empreinte que je décline au fil de mes rencontres. Dans une approche sensible et à vif du rapport à l’autre, je repeins les contours de ma maison, j’en explore l’espace intime et social, coincée entre réalité et abstraction, je confronte le langage verbal et non verbal et je mets nos corps à l’épreuve. Je performe.
En toile de fond, je dis les non-dits. Jour et nuit. J’écris des fragments de vies. Je souligne les chairs et je m’expose. Je trace les mémoires pour signifier le temps qui passe, marcher encore, frôler la folie mais ne jamais la croiser. Ma robe tachée, ma toile, mon geste, mon amour me suit. Je reste à danser avec les mots que je ne prononce pas. Et je remplis à nouveau, je glane, j’observe de mon corps et j’ardoise le tissus, le papier, le plastique. Je rentre dans un acte chirurgical et acéré, pour m’installer à nouveau dans un territoire. J’accueille les récits, je les transforme dans le soucis de dénoncer, de soumettre au regard, de mettre à plat nos sentiments et nos sensibles.
Et enfin, je recouds nos peaux déformées dans les errances de nos années, je nous demande d’être justes, de nous entendre. Il y a urgence. Couche après couche, je dépose sur cet espace, le contexte, les outils, la matière. Le geste est là pour attester. Il est vital, il est fusion, il est viscéral, il écrase les limites.
Et après ? Il y a le calme, le vide. Jusqu’à la prochaine fois.
Marie-Laure Sorbac – Sacro Seins
Sacro seins, ce projet photographique, est né d’une colère,
Celle d’avoir à cacher des parties de mon corps de femme, pour pouvoir montrer mon corps de femme.
Mais un corps est-il entier s’il est en partie censuré ?
Et, c’est ainsi que j’ai levé une armée de seins.
Je suis partie à la rencontre de femmes pour qu’elles me racontent leurs poitrines.
De ces rencontres et récits ressortent des histoires intimes.
Mes images proposent un imaginaire ou la chair n’est plus offerte mais revendiquée.
J’ai choisi de déconstruire la poitrine pour lui redonner un sens actif, autonome.
Ce projet est avant tout un manifeste de résistance.
L’image cesse de séduire pour obliger à penser.
Centre culturel Alban-Minville, 1 Place Martin Luther King, 31100 Toulouse Tél : 05 67 73 87 60
Ouvert du lundi au dimanche 9h-18h
- Arts Plastiques, Photographie
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