À l’heure où la survie de notre espèce sur Terre n’est plus une certitude, certains espoirs se tournent vers la possibilité d’aller habiter une autre planète.

Alors qu’ici le climat s’emballe, que le soleil est de moins en moins une source de réconfort, et que les mouvements migratoires s’amplifient, on cherche un ailleurs habitable, ou que l’on rendrait habitable. Mais quel sens cela peut-il avoir sans changement de notre relation au vivant ?

Nous avons classé tout ce qui vit en beau ou laid, utile ou nuisible. Mais l’extinction en cours ne fait pas ce tri, et nombreuses sont les espèces sur le point de rejoindre la triste galerie de portraits de nos cousins défunts. Cet admirable accident qu’est la vie sur Terre devrait être notre première source d’émerveillement. Pour regarder au coeur de l’univers, on peut se pencher modestement sur notre environnement quotidien et y reconnaître tout ce qui compose ces confins fantasmés.

Il n’y a pas de planète B, c’est un signal d’alarme. Mais aussi une formidable incitation à prendre soin du seul endroit où le vivant s’épanouit.

Cette série de photographies est composée de quatre ensembles, ainsi que d’un échantillon des carnets de terrain manuscrits de l’auteur, issus de ses observations de la nature pendant trois décennies.

L’exposition est complétée par un ouvrage des photographies de la série.

David Tatin

Dans la nature sauvage comme dans les sites qui ne semblent qu’urbains, les photographies de David Tatin questionnent notre rapport au vivant, au territoire, et aux traces laissées par l’Homme. Il aime arpenter les marges et les zones de frottement, marcher, et s’imprégner des espaces qu’il parcourt.

Ses séries personnelles sont régulièrement publiées et exposées, en particulier depuis 2013, où il décide de se consacrer entièrement à la photographie. Utilisant aussi bien les procédés anciens que le numérique, il réalise également des travaux de commande pour les parcs naturels régionaux, et encadre des stages pour l’association Orbisterre.

Le travail photographique de David Tatin est engagé dans une relation intime avec la nature, empreint d’écrits de philosophes contemporains. Il plonge de manière inédite notre regard et nos propres réflexions au coeur du sujet au combien actuel, de la relation de l’humain au reste du vivant.

Formé dans différentes structures, dont le parcours certifiant de la formation continue de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, il est également titulaire d’un master de biologie.

Représenté depuis 2018 par la galerie L’ANGLE, il y expose au sein de son espace pour la quatrième fois.

« David Tatin dépasse les motifs attendus pour une approche transcendantale : les cieux, l’eau, les végétaux et la terre ainsi que les phénomènes atmosphériques sont traduits de façon presque hallucinée. Ce n’est plus un regard porté sur la nature, mais une forme d’imprégnation qui génère une vision. »

– Michel Poivert