Anne Paulus – Traversées
Du 29 mars au 7 juin 2025 – Vernissage vendredi 28 mars à 11h00,
Journée d’ouverture le samedi 29 mars, l’artiste proposera au public une visite commentée de son exposition à 11h.
Puis à 15h, elle assurera une démonstration d’impression suivie d’un échange autour des oeuvres.
Itinéraire libre, suivant les lignes du monde, entre estampes, céramiques et livres d’artiste…
L’ancien couvent des récollets devenu Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) de Saint-Jean-de Luz – Ciboure (64) invite l’artiste plasticienne Anne Paulus à présenter un ensemble d’ estampes et céramiques comme un prolongement libre de l’exposition Cartes marines qui se tient simultanément en ses murs.
La carte, la trace et le passage sont au coeur de ce parcours, se déployant dans le porche de la chapelle et l’auditorium où dialoguent une quarantaine d’oeuvres, sculptures céramiques et estampes imprimées sur papier, sur cartes originales ou sur feutre de laine. Par leur forme, leur format, leur support et les techniques adoptées, ces oeuvres témoignent de la démarche artistique résolument exploratoire de Anne Paulus dont l’estampe est au coeur du processus créatif depuis plus de vingt ans.
Elle bâtit une oeuvre profonde, riche, protéiforme à la fois dans le domaine de la gravure mais aussi beaucoup plus largement dans celui de la sculpture céramique et du livre d’artiste.
Archipel fragmentaire, Edge, Nova descriptio, Underscape, Traversée, Échanges, Intervalle bruissant… ces séries d’oeuvres, en échos, s’enchaînent et se tiennent les unes aux autres, dans une quête de la représentation du monde questionnant sans cesse la surface et la profondeur.
Les films de Benoit Falize consacrés au travail d’Anne Paulus seront projetés en continu pendant la durée de l’exposition, offrant ainsi aux visiteurs des clés de compréhension supplémentaires sur la démarche de l’artiste.
De sa première vie d’ingénieure au cours de laquelle elle a participé à la construction de grands ouvrages linéaires, Anne Paulus a gardé une passion pour les cartes de toutes sortes. Petite fille d’agriculteur, son rapport viscéral à la terre et son goût pour la projection dans des paysages lui ont forgé l’envie de travailler des représentations de territoires dans une cartographie toute personnelle. En 2003 sont nées les premiers Archipels fragmentaires (1), eaux-fortes, reconstructions mentales et visuelles d’un cosmos et de ses flux internes, de ses champs de possibles émergeant des espaces interstitiels. Le vide comme lieu de mutation potentielle.
La rencontre dès l’adolescence avec la culture japonaise conjuguée à une éducation artistique ouverte sur le monde – mère artiste peintre et père médecin acupuncteursont des composantes déterminantes de sa sensibilité.
Assumant évoluer dans un univers plastique strictement minéral, l’artiste poursuit sa quête avec la série Edges (1) : ces hautes et fines estampes minérales, tendues vers le ciel, scandées de lignes rouges se dressent comme de vertigineuses falaises.
Ces droites rouges, telles des limites incisées, sont également présentes avec force dans la série suivante : Plans sécants et Meanwhile.
Sous l’action du feu de l’acide, Anne Paulus aime à mettre à jour les vibrations internes de la matière. Un monde chaotique apparaît alors qui l’entraîne dans une plongée méditative aux dimensions spatiales et temporelles infinies. Par l’orchestration de ces turbulences, elle cherche à créer des ponts entre le silence éclatant du support nu et les sons noirs émis par la surface de la matrice.
Ces sons noirs -Sonidos negros- ont résonné quand l’artiste, aux racines espagnoles, a découvert la céramique et plus précisément la technique de la terre enfumée. Elle est alors frappée par les fortes similitudes apparaissant entre sa pratique très personnelle de l’eau-forte et celle de l’utilisation du feu pour la cuisson des terres.
De cette révélation passionnante est née l’ensemble des Paroles du pot vide (échos) (2). Ces estampes à l’eau-forte, dont la genèse est visible dans le film de Benoit Falize, entrent en dialogue avec des bols créés par l’artiste à la même période (2015). Depuis lors, la céramique se conjugue à la gravure sur son chemin de création…
Poursuivant inlassablement ses recherches sur la matière, l’artiste expérimente l’impression sur des supports inattendus…
Dans la suite Ombre du vide (3) (2017), la présence physique du feutre de laine blanc évoque le silence et une sorte de vide « plein ». Une forme-monde, séparée par une incision couleur sang, vibrante – une sorte de cartouche muet – figure une cartographie d’un monde flottant lourded’histoire, comme pourrait l’être une représentation d’un monde très ancien, nous invitant au recueillement.
La suite de sculptures Caput mortuum, mêlant terre enfumée et eau-forte sur feutre illustre l’exploration menée par l‘artiste sur les plans conceptuel, formel et technique des ponts entre estampe et céramique.
CIAP Les Récollets, 2 Quai François Turnaco, 64500 Ciboure Tél : 05 54 81 07 40
Du mardi au vendredi : 14h00 – 18h00 Samedi : 10h00 – 13h00 / 14h00 – 18h00
- Arts Plastiques, Sculpture
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