Pour célébrer ses 30 ans, le [mac] met à l’honneur deux artistes engagées de l’art contemporain

Créé en 1994, le [mac] célèbre cette année 30 ans d’histoire ! Un an et demi après sa réouverture en avril 2023, cet anniversaire est pour le musée l’occasion de valoriser toujours plus l’expérimentation et la rencontre des disciplines artistiques, en partenariat avec des lieux culturels de la ville ou d’ailleurs ; mais aussi, de donner plus de visibilité aux femmes qui font l’histoire de l’art contemporain. Ainsi, seront inaugurées les expositions “Plastic Butcher” d’Anita Molinero et “Les Rois du monde” de Mégane Brauer.

Depuis la rénovation et l’ouverture du [mac] au public au printemps 2023, ce sont plus de 100 000 visiteurs qui ont (re)découvert ce chef-lieu emblématique de l’art contemporain à Marseille, dont les portes ont ouvert pour la première fois il y a trente ans, en 1994. Pour la Ville de Marseille, ce record historique de fréquentation a acté le triomphe populaire du musée, mais aussi la nécessité de continuer à diffuser l’offre culturelle afin qu’elle profite à l’ensemble des Marseillaises et des Marseillais.

Alors, un an et demi après le succès de sa réouverture, le [mac] célèbre aujourd’hui les 30 ans de sa création : l’occasion renouvelée de valoriser l’expérimentation et la transversalité des disciplines artistiques. Le [mac] profite aussi de ses 30 ans pour donner plus de visibilité aux femmes qui s’illustrent dans l’histoire de l’art contemporain, en mettant à l’honneur deux artistes ayant un lien fort avec Marseille dont les expositions seront inaugurées le 25 octobre prochain.

Anita Molinero, icône de la sculpture en France, déforme les matériaux des objets les plus quotidiens de notre ère industrielle pour en faire des monstres tout droit sortis de films de science fiction et Mégane Brauer fait de ses souvenirs d’enfance des œuvres qui soulignent la question de l’invisibilité des classes populaires.

L’accueil de l’exposition Plastic Butcher d’Anita Molinero, dont le commissariat est assuré par Stéphanie Airaud, directrice du musée, prend tout son sens au [mac]. Elle célèbre à la fois les 30 ans du musée et les liens profonds de l’artiste avec Marseille, puisque l’artiste a enseigné pendant plus de 15 ans à l’École supérieure des Beaux-Arts après en avoir été diplômée. L’exposition dialogue également avec la collection du musée, mettant en résonance son oeuvre avec celles d’autres artistes majeurs tels que

César, Martial Raysse ou Paul Thek.

Le [mac] lance également un programme d’expositions dans la [mac]room, un espace dédié aux pratiques émergentes, en collaboration avec des partenaires tels que Parallèle, les Ateliers d’artistes de la Ville de Marseille et Triangle-Astérides et le Centre national des arts plastiques. Dans ce cadre, après l’exposition des Ateliers d’artistes en 2023, le [mac] consacre une exposition monographique à Mégane Brauer, intitulée Les Rois du monde. Cette exposition, conçue comme le second volet de Cry me a river (présentée au Musée Transitoire à Paris), aborde des thématiques sociales et critiques à travers une installation sculpturale et littéraire.

Anita Molinero, Plastic Butcher

L’exposition emprunte son titre à une œuvre inédite issue de la série des Yodock, présentée pour la première fois au public dans le jardin du musée.

Les quelques cinquante oeuvres ici réunies couvrent une période allant de 1998 à 2024, agencées dans un parcours non chronologique conçu selon un principe de correspondances visuelles, formelles ou narratives. Certaines d’entre elles sont iconiques du travail de l’artiste, d’autres ont été réveillées, réactualisées ou pensées spécifiquement pour le lieu.

L’exposition prend les atours non d’une rétrospective mais d’un manifeste où l’on découvre sans détours l’humour, les jubilations, les colères, les verbes et les silences d’Anita Molinero. 

Souvent qualifiée de sculptrice du feu, elle transforme ces objets par des gestes brutaux et irréversibles : elle chauffe, tord, lacère, troue, compresse et cogne. Elle contraint la matière de l’objet jusqu’aux limites de l’informe. Entre destruction et modelage, elle sculpte une nouvelle vie des formes. 

Qualifiées par l’artiste elle-même de « post-Tchernobyl » et de « monstrueuses », la matérialité de ses oeuvres nous confronte à un univers de science-fiction où la sculpture donne vie aux rebuts et aux objets les plus communs de notre quotidien.

Mégane Brauer – Les Rois du monde

Le travail de Mégane Brauer, fait de textes et d’installations, se concentre sur des questions de classe, transforme les objets et les situations des classes populaires, leur donnant la place dont elles ne disposent pas. Ses œuvres sont des maquettes de souvenirs amplifiés, elles se font d’allers-retours entre écriture poétique et mise en réalité plastique, elles reconstruisent, ajoutent de la fiction à la retranscription.

Les Rois du monde est une exposition personnelle, produite pour la [mac]room et pensée comme le deuxième volet de l’exposition Cry me a river au Musée Transitoire à Paris en 2023.