Mous Lamrabat – Bienvenue au Mousaganistan
Du 2 juin au 27 août 2023 – Vernissage Jeudi 1er juin à 18 h
La Tour
Mous Lamrabat, photographe maroco-belge, se sert de sa double culture pour utiliser, avec humour, les codes du luxe combinés avec des objets traditionnels marocains pour transmettre un message de paix et réunir le monde Occidental et Oriental.
L’artiste construit un univers coloré, légèrement surréaliste, sensible et subtilement provocant à travers des images toujours élégantes.
« Je vis dans deux mondes, et en tant que créateur, il n’y a pas mieux.
Mon travail, c’est 50 % de ce que je veux dire. L’autre moitié, c’est celui qui regarde. » Mous Lamrabat
Deux gants de boxe Louis Vuitton encadrent le visage rigolard d’un clown. Très chic, un homme casqué – que l’on devine jeune – pose devant un mur aux tonalités bleues, roses et jaunes somptueuses dans une impeccable djellaba immaculée. Elle est siglée d’une grande virgule Nike. Dans un paysage désertique deux femmes immobiles, voilées, dont on n’aperçoit même pas le regard, portent de magnifiques robes dissimulant leur corps jusqu’au pied et étrangement marquées du logo des basketteurs des Bulls pour la rouge, de celui des Lakers pour la jaune. Tout aussi énigmatique mais sans logo ni sigle, une femme dont tout le corps, de la tête aux pieds, est recouvert d’un ample tissus rouge semble marcher sur des eaux jaunes, presque dorées pendant que derrière elle, un paysage d’un ocre intense piqueté du vert de quelques arbres semble écrasé par la chaleur venue d’un ciel au bleu intense.
Bienvenue au Mousganistan, le pays inventé et rêvé par Mous Lamrabat, qui intitula ainsi sa première exposition, en 2019, au musée de Saint-Niklaas, dans la Belgique flamande et qui conserve ce titre plein d’ironie pour présenter son travail. Mais de quoi s’agit-il ? D’un ensemble de photographies à l’impact visuel immédiat, brillantes et élégantes, souvent un peu surréalistes, qui évoquent la photographie de mode (certaines, d’ailleurs le sont bel et bien), mais qui intriguent. A la fois par une forme d’humour qui n’est pas la caractéristique première du genre et par le fait qu’elles restent décalées et énigmatiques. Leur auteur est né à Temsamane, au Nord du Maroc, en 1983 et, à l’âge de 5 ans, il a rejoint avec sa famille le père, qui travaillait dans les mines en Belgique. Il fait des études d’architecture d’intérieur mais fut très vite convaincu que ce domaine ne conviendra pas à la nécessité d’expression qui l’animait, qu’il devrait attendre trop longtemps. La photographie, qui lui permet d’obtenir rapidement des résultats à partir des idées que lui évoquent des moments, des gens, des objets, lui apparaît comme l’outil idéal.[…]
On ne réussit pas à savoir – à chacun de l’interpréter, finalement – s’il s’agit de photos de mode, de parodies de photo de mode, d’images critiques du monde de la mode et de la consommation, peut-être un peu de tout cela à la fois. […]
Un univers artificiel, dans lequel les visages ont souvent disparu, masqués ou voilés et qui met à profit une belle sensibilité aux paysages du Maroc, qui travaille de façon presque impulsive le mélange des teintes et qui aboutit à des visions irréelles, souvent avec un sourire : « J’ai toujours été inspiré par les films de science-fiction. Ils utilisent beaucoup d’éléments pour rendre leur monde futuriste et ils le mélangent toujours avec des objets d’aujourd’hui. Alors j’essaie toujours d’effacer la fonction initiale d’un objet et de le réutiliser. J’essaie d’être un voyageur temporel et de mélanger le futur et le passé parce que vous obtenez toujours un résultat intéressant. J’aime aussi connecter différentes parties du monde, à savoir « l’Ouest » et « l’Orient » parce que je suis les deux. Petit, j’adorais porter des djellabas et les associer avec mes baskets Jordan. C’était « cool » à cette époque parce que c’est ce que j’étais : un mélange d’identités. N’est-il pas logique que votre « panier d’idées » s’agrandisse lorsque vous vivez dans différentes cultures ou que vous vivez à plusieurs endroits dans le monde ? » C’est peut-être cela qui donne ces images singulières, finalement inclassables, séduisantes et énigmatiques. Plus encore que bien d’autres photographies, elles sont constituées de strates : une apparence, ici très maitrisée et reprenant, mais en faisant semblant de les détourner (ou en les détournant vraiment ) les codes de l’univers de la mode, une étape émotionnelle, vibrante, vers laquelle la forme nous entraine et qui nous guide vers une réflexion, des idées.
Deux images, parmi les plus sobres, pourraient peut-être résumer Mous Lamrabat lorsque l’on les rapproche. Il s’agit de deux portraits, deux profils pris vraisemblablement au même moment et au même endroit si l’on juge par les tonalités vert bleu du ciel et le paysage brin estompé en fond. Les deux personnages sont maquillés du même bleu intense et profond. L’homme, coiffé d’un fez traditionnel en feutre rouge a comme boucle d’oreille un petit drapeau marocain. Le lobe de la femme dont le fez jaune est percé de décorations à motif d’étoile est décoré d’un bijou en or : le M du logo de McDonald’s. Toute l’histoire de Mous Lamrabat : « A l’extérieur de la maison j’étais en Belgique mais à l’intérieur de la maison j’étais au Maroc. C’est qui je suis. Mon style, c’est juste moi, moi en tant que personne. Et je me fiche finalement de ce que les gens pensent. Mais je veux qu’il y ait toujours un message dans mes images. ». A décrypter.
Extrait de l’article de Internazionale 1477 – Christian Caujolle, 9 sept. 2022
Mous Lamrabat
Né en 1984 au Maroc – Vit et travaille à Ghent, Belgique
Mous Lamrabat s’est installé en Belgique dès sa plus tendre enfance. L’artiste Maroco-belge est très fier de son origine et, comme beaucoup d’autres qui mènent une vie de diaspora, il a été confronté à la question de l’identité. Entre marocain et belge, Mous a choisi le premier. Ses passions et les piliers de son art se rejoignent autour de trois notions : le pouvoir des femmes, l’absurdité du racisme et la beauté de l’Afrique. Parfois, dans ses photographies,ces trois points d’ancrage sont réunis en un seul.
La spontanéité est au coeur de sa créativité et de son humour. Cependant, la présence des marques dans les photographies de Mous n’est pas du branding ni de la publicité. Il s’agit d’une exposition culturelle. Et cela, en ses propres mots, a été et sera toujours son objectif principal.
Le Nouveau Printemps
matali crasset « Ce qu’habiter veut dire »
2 juin – 2 juillet 2023 – 2de Galerie- Vernissage le 1er juin 2023
La Galerie Le Château d’Eau accueille l’exposition de matali crasset « Ce qu’habiter veut dire » dans le cadre da la première édition du Nouveau Printemps.
Le Carrelet de la Garonne
Les carrelets sont des petites architectures à proximité des fleuves et rivières que l’on trouve encore aujourd’hui dans l’estuaire de la Garonne. Montés sur une plate-forme reliée à la terre, le carrelet est un filet de pêche tendu sur un cadran rectangulaire. Ces installations, qui se sont développées après 1936 avec les congés payés, assuraient un complément alimentaire aux populations.
Suivre la construction du carrelet : Padlet
Production : Le Nouveau Printemps, 2023
Réalisé avec le concours des apprentis du Bac Pro Technicien en Chaudronnerie Industrielle – UIMM Occitanie Beauzelle, du CAP Ebéniste du Lycée des métiers d’art, du bois et de l’ameublement de Revel et des entreprises Zinq Toulouse et metamo.
Les matériaux sont en partie issus de réemploi dans le cadre du programme européen Life Waste2Build de Toulouse Métropole.
Avec le soutien de la Fondation des Artistes.
Galerie Le Château d’Eau 1, Place Laganne 31300 Toulouse. Tél. 05 34 24 52 35
Du mardi au dimanche de 13h à 19h
- Photographie
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