Maison Salvan

Une exposition découlant d’une résidence réunissant une artiste, une entreprise, un centre d’art.

La résidence Art & Mondes du travail est un dispositif initié par le Ministère de la Culture, et dont l’ambition est de favoriser la rencontre entre l’art et les mondes du travail, c’est-à-dire l’entreprise considérée au sens large avec tous ses acteurs – de la direction aux salariés.

L’exposition « 18 h 00 – Anatomie de situations invisibles » rend compte de ces espaces de travail faussement assoupis alors que les salariés ont regagné leurs sphères domestiques respectives et lorsque seuls les travailleurs et les travailleuses de la propreté agissent.

Elle témoigne d’une investigation portant sur un hors champ dans le temps. 

Les lieux professionnels ont au moins deux temporalités : celle, diurne, que les travailleurs appréhendent inconsciemment et faussement comme unique ; celle nocturne, matinale ou tardive, que vivent les agents de la propreté. Ceux-ci, invisiblement, œuvrent à ce que tout soit normal, propre, pour les travailleurs du jours, leurs doubles inversés en quelque sorte. 

La résidence d’Elisa Haberer a cherché à créer un espace de réflexion à travers la réalisation d’un corpus d’images pensé avec les agents de PLD Propreté & Services. Il s’agissait d’explorer les liens entre l’individuel et le collectif, la visibilité et l’invisibilité dans le monde du travail, l’anonymat et la mise en récit de soi. Pour cela, elle a rencontré près d’une centaine de travailleurs dans 25 configurations professionnelles très variées (hôtel, université, banque, parking, crèche, …). 

L’exposition rend compte de ce qui composent ces paysages assoupis, ces espaces de travail où seuls les travailleurs de la propreté agissent. Au travers de ses images, Elisa Haberer prête attention aux contextes architecturaux, aux mouvements des agents de PLD Propreté & Services, aux détails de leurs corps ainsi qu’aux gestes qu’ils prodiguent pour le bien des autres. 

Les images se déploieront au travers de différents dispositifs filmiques et photographiques, depuis le tirage traditionnel jusqu’à l’image reproduite en très grand format et à l’impression sur des matériaux inattendus comme le carreau de céramique. Des installations sont aussi envisagées, en particulier sonores. 

La conduite de la résidence d’Elisa Haberer fut généreuse, dans la continuité de son approche humaniste de la photographie. Sa démarche s’ancre fondamentalement dans le réel, mais l’artiste s’attache surtout à la manière dont l’image photographique fabrique des récits.

Elisa Haberer vit et travaille à Paris – France

Les rendez-vous de l’exposition

– Samedi 17 mai à partir de 17 h : Vernissage de l’exposition en présence de l’artiste suivi du concert du groupe OTTO en partenariat avec l’association Un archet dans le Yucca.

– Samedi 24 mai de 10 h à 13 h  : « Rencontres et atelier, entre art et artisanat ». En s’inspirant des Paysages rêvés de l’exposition d’Élisa Haberer, les participants et participantes à l’atelier sont invités à émailler des cartes postales en céramique. Ils seront aiguillés en cela par Clara Lopez (céramiste, maison mira) et Mickael Duval (artiste plasticien). Tout public, à partir de 8 ans. Gratuit, sur inscription.

– Samedi 14 juin à 10 h 30 (durée 45 mn) : « Visite dansée ». Inès Perron, danseuse et performeuse, guide une visite ludique et interactive pour un éveil des sens et de l’imaginaire, un voyage entre danses et récits. Petites et grandes personnes se mettent en mouvement pour entrer en dialogue avec les œuvres de l’exposition d’Élisa Haberer. Public familial avec enfant à partir de 4 ans. Gratuit, sur inscription.