Virginie Banabéra – En filigrane
Du 4 au 21 décembre 2024 – Vernissage samedi 7 décembre à partir de 18h
« Des points, des traits inscrivent mon temps, affranchi des horloges. Mon métronome est libre, il vacille et vibre avec les mouvements de la nature. »
Quel que soit le support, tissu de jardin, de mercerie ou plaques de PVC récupérées dans la rue, quel que soit le lieu où le moment, je projette sur les surfaces vierges la réminiscence de mes sensations d’immersion dans la nature environnante : la respiration s’apaise, le mental s’absente et laisse place à un état d’accueil.
Oser. Oser déposer ce qui en reste, le goût pour le mouvement visible et invisible des choses entre elles, la fascination presque mystique pour ces manifestations indépendantes de nous. Rechercher, après coup, cette subtile et fébrile vibration, sans trop en dire…
Au-delà des premiers traits, tels des premiers pas, aucune idée de formes préconçues, ni de centre ou de symétrie, vont perturber le cheminement de mon geste qui s’apparente à une promenade ou une danse.
Mue par la notion de croissance multidirectionnelle et continue qui est celle de la nature, mais limitée par mon champ d’action qu’est le support matériel, je pousse la justesse du geste jusqu’à son extinction naturelle : l’instant où la sensation me quitte, ou que la limite du support menace la possible continuité virtuelle.
Alors, la surface laissée vierge, blanche ou transparente, résonne comme le contre-point aux vibrantes empreintes mémorielles inscrites en filigrane dans un espace flottant.
Au fil du hasard de ma promenade graphique, les formes se génèrent d’elles-mêmes, se formant et se déformant sans cesse, prises dans une calme frénésie du mouvement, à l’image de ce que nous offre l’attention contemplative de la nature, une nature toute de tensions originelles et en devenir.
Le tracé, arrêté par le seul impératif de l’instant, invite au mouvement du regard et au lâcher-prise : à s’y perdre dans ses méandres, le dessin se fait et se défait, appelant à une redécouverte sans cesse renouvelée de ses parcours, de son apparence, hors du temps et du champ réels. Un espace révélé s’offre désormais à la fluidité du regard, et ouvre à une forme de méditation, pour qui voudrait s’y abandonner.
Association Duniya 128 Avenue Saint-Germier, 31600 Muret Tel : 07 83 99 67 96
Du mercredi à samedi de 14h30 à 18h
- Dessin
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