Serge Poujon – Les Attributs de l’énigme
Du 2 octobre au 11 novembre 2025 – Vernissage samedi 18 janvier de 15h à 20h
cette première exposition personnelle de l’artiste français Serge Poujon à la galerie et la première exposition de l’artiste depuis 30 ans.
La mythologie greco-romaine, « Les mémoires d’Hadrien’ de Yourcenar, nos mythes contemporains, souvent monochrome, papiers parfois quadrillés par référence au néo-classisisme, se rapprochant du surréalisme mais aussi du Pop Art, « c’est bien peu dire que Serge Poujon est un fabuleux dessinateur, maître de la mine de plomb et du crayon de couleur. » (Pierre Restany)
« Les Attributs de l’Enigme » : l’énigme vaut autant que ses attributs, donc elle vaut par eux et vice versa. Cette réduction à zéro des éléments de la signifiance opère à la façon d’un discriminant algébrique du second degré. (Pierre Restany)
L’oeuvre de Serge Poujon fut presentée dans le monde entier et collectionnée par ses contemporains notamment Philippe Soupault, Pierre Restany, Andre Zarre, Lino Ventura et Jean Luc Chalumeau…
MÉDITATION
Fascination de la transparence…
Serge Poujon nous propose l’exploration d’un univers lumineux. Il a réussi comme les observateurs du firmament à capter la clarté des étoiles.
Sans doute, c’est parce qu’il a choisi une technique d’une subtilité rare que Serge Poujon a découvert une mythologie qui appartient au domaine des rêves. C’est en effet à l’atmosphère onirique que l’on est obligé, presque malgré soi, de se référer et de se souvenir.
Les allusions sont évidentes, mais ne sont pas déterminantes. Quand il évoque la Victoire de Samothrace, il l’auréole du vol des oiseaux et quand il propose « l’éternité du sommeil « c’est pour nous faire souvenir des nos errances dans la nuit.
Apparition des nuances. Comme dans : « Où git le goût de la grandeur » le bleu s’associe au mauve. Serge Poujon a su échapper à la tyrannie des couleurs et refuser la violence des contrastes.
Comment ne pas être séduit par la finesse, davantage même, la subtilité de celui qui a choisi de ne jamais forcer son talent.
Discrétion trop rare chez les peintres qui préfèrent le choc à la suggestion.
Pourtant, quand on étudie avec attention tous les cartons de Serge Poujon, on découvre qu’il obéit à ce qu’on peut et doit nommer un lyrisme intérieur. Mais l’imagination est aussi une de ses motivations.
Somme toute, ce qu’un observateur superficiel ne parviendra pas à distinguer, c’est la profondeur des intentions. Il faut et il suffit, comme disent les mathématiciens de se recueillir, de se laisser inspirer par la réflexion, de ne pas refuser ce qu’il ne faut pas craindre d’appeler un «envoûtement»
Impossible de s’évader de cet univers. Difficile de découvrir le secret de celui qui, discrètement, refuse de nous guider vers le mystère de ses choix. Ainsi, il a proposé un titre pour l’évocation d’un cheval monté par une mante religieuse, cheval en train de courir : « Votre billet doit se terminer par 36 ». Est-ce donc le fantastique, encore une fois, le rêve ou le cauchemar ? Il faut aussi souligner la perfection du dessin et aussi la patience de l’artiste. On sait qu’il consacre de longues heures à l’achèvement de ses évocations.
Ainsi, une œuvre profondément originale nous est proposée. Jusqu’à présent, Serge Poujon est un isolé mais sans doute un précurseur. Il a déjà prouvé que de nouvelles voies sont possibles à ouvrir. Il semble bien qu’il a la certitude d’avoir choisi une nouvelle et prometteuse direction.
PHILIPPE SOUPAULT (1897-1990), participa au mouvement Dada de 1918 à 1920 et fonda en 1919, avec André Breton et Louis Aragon, la revue Littérature, où il écrivit, en collaboration avec André Breton, Les Champs Magnétiques, texte qui fut à l’origine du surréalisme.
Texte de PHILIPPE SOUPAULT, 1981
Galerie Henri Chartier, 3 Rue Auguste Comte, Lyon 2ème Tél : 06 70 74 80 92
Blaise Adilon, 155 chemin des broussatières 69126 Brindas,
Tous les samedis et dimanches, 13h 19h et sur rendez-vous
- Arts Plastiques
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