Sandrine Ginisty & Ekin Kirimkan – Intimes variations
Du 15 février au 23 mars 2025 – Vernissage samedi 15 février à 17h30
Plonger dans l’intime, c’est explorer un univers à la fois universel et singulier, où se croisent les émotions profondes, les souvenirs enfouis et les récits invisibles de l’existence. Intimes variations présente le travail de deux artistes qui, à travers leur art, donne forme à cet espace intérieur, entre fragilité et puissance, entre ombre et lumière.
Les techniques de la gravure utilisées par Ekin Kirimkan, par leur précision et leur patience, se prêtent parfaitement à l’exploration de ce thème. Chaque ligne incisée, chaque texture travaillée, chaque ombre déposée devient un écho de la vie intérieure de l’artiste, offrant une fenêtre sur des mondes à la fois personnels et universels.
Chez Sandrine Ginisty, les thèmes de la vulnérabilité, de la tendresse et des relations humaines prennent vie à travers des dessins délicats, où la couleur devient langage et la matière une émotion palpable. Chaque œuvre est une fenêtre ouverte sur les nuances de l’existence, un miroir des fragilités et des forces qui nous relient. Par un jeu subtil de gestes précis et spontanés, l’artiste compose des œuvres où l’intime se révèle à travers des formes organiques, des palettes vibrantes, et des détails qui captent l’éphémère.
L’exposition ne se contente pas de montrer l’intime : elle l’interroge. Où commence l’intime, et où finit-il ? Peut-il être partagé ou est-il condamné à rester voilé, même lorsqu’il est gravé dans la matière ou peint sur le papier ? Ces questions prennent vie dans les œuvres présentées, dont chaque détail invite à une contemplation approfondie.
Intimes variations est une invitation à plonger dans un dialogue entre le visible et l’invisible, entre l’ombre et la lumière, entre le soi et l’autre, à travers le regard de deux artistes dont le travail, bien que singulier, s’enlace dans une quête commune : rendre l’intangible tangible, une empreinte à la fois. Nous vous invitons à découvrir cette exploration artistique de l’intime, où chaque œuvre raconte une histoire unique tout en résonnant avec la vôtre.
Sandrine Ginisty
La démarche artistique de Sandrine Ginisty convoque les variations de l’intime.
Courbes et évocations organiques jalonnent une production riche et multiple. Le dessin est minutieux, fourni, léger. La couleur, forte et fluide. La référence à la couture est constante, le motif est à l’affût de notre regard.
L’acte créatif est ancré viscéralement dans la vie de Sandrine Ginisty, à la fois compagnon et soignant.
De cette boîte de crayons de couleur de l’enfance, point de départ à l’élaboration d’un imaginaire foisonnant, elle n’a cessé de chercher des modes d’expressions. Peinture, collage, dessin, encre, gravure, terre, couture.
Comme des petites pelotes de laine, son univers se déroule doucement, dévoilant une part intime de nous.
Je me suis replongée dans mon histoire personnelle et familiale.
Une enfance presque exclusivement entourée de femmes.
Un univers très contradictoire, à la fois très protecteur et très insécurisant.
Un monde à la fois terrien et intellectuel.
De cette enfance, j’ai gardé le goût du « travail manuel », expression souvent perçue comme négative.
J’aimais regarder ma grand-mère cuisiner, coudre, travailler la terre.
J’aimais les dessins de ma mère qui illustrent ses lettres, et l’odeur de térébenthine de ses peintures.
Je me suis rendue compte que tous ces gestes ont eu une empreinte sur moi et guident toujours ma création.
À travers mon univers artistique, je cherche à perdurer ces gestes rassurants et tant aimés. L’aiguille qui pique, les lignes d’un dessin.
La pâte qu’on pétrit, la terre qu’on cultive.
Des gestes de croissance, de transmission de femmes en femmes depuis la nuit des temps.
Des gestes de décroissance, puisque lents, hors du temps, à contre-courant du monde actuel.
Dans mon travail, j’ai toujours cette intention de faire avec mes mains, rien ne m’émeut plus que le toucher d’un papier, d’un vieux tissu, d’un crayon….
Ekin Kirimkan
Artiste graveuse, son geste qu’elle qualifie d’intuitif l’entraîne dans un corps à corps avec le support, la matrice. Apparaissent alors des tracés, des empreintes, des accidents graphiques qu’elle sait observer, interroger et transformer.
Comme des strates géologiques, minérales ou végétales, la matrice gravée lui révèle la mémoire et l’épaisseur du temps.
Abbadiale Maison des Arts – 1 rue du Gabizos 65400 Arras-en-Lavedan
Ouvert de 14h00 à 18h00 du vendredi au lundi
- Arts Plastiques
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