L’accrochage « Robert Julia, un regard humaniste » au musée d’art moderne de Céret présente une sélection de près de soixante tirages originaux réalisés par le photographe, accompagnée de pièces inédites au sein du cabinet d’arts graphiques. L’ouverture de cette proposition au cœur du parcours de visite se tiendra le samedi 7 décembre à 11h.

À l’occasion d’une généreuse donation d’Élisabeth Julia, le musée d’art moderne de Céret propose de redécouvrir la singularité et la cohérence du travail d’un photographe qui a marqué le paysage artistique catalan des années 1950 aux années 2000. 

L’œuvre de Robert Julia, dans la lignée de la photographie humaniste, porte un regard aiguisé sur l’effervescence à Céret, sur les paysages du Roussillon et sur la vie méditerranéenne. Ses images pleines d’empathie, de subtilité et de fantaisie ont contribué à forger la légende cérétane.

Un parcours artistique singulier

Né en 1920 et mort en 2003 à Céret, Robert Julia se passionne pour le dessin dès l’adolescence. Bien que contraint par sa famille à suivre des études de droit, il parvient à étudier parallèlement l’histoire de l’art. 

En 1939, il réalise ses premiers essais photographiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le photographe réalise des reportages sur des chantiers industriels avant d’être envoyé en Allemagne. À son retour en 1945, il retrouve Céret en travaillant dans la quincaillerie tenue par sa mère. Il délaisse alors la peinture étudiée avec Camille Descossy à l’école des Beaux-Arts de Montpellier.

Un regard humaniste sur la vie catalane

Au début des années 1950, la photographie devient pour Robert Julia son médium de prédilection. Il réalise des clichés livrant une exceptionnelle analyse de la vie occitane et catalane. 

Des qualités de composition des images s’affirment progressivement. Robert Julia compose des visions évocatrices et puissantes présentant un environnement fait de paysages tourmentés, de fêtes pyrénéennes et des scènes de la vie catalane. Ses images offrent une galerie de portraits et de lieux où se croisent voisins, marginaux et personnalités illustres. 

Si son travail est remarqué aux États-Unis, il décline les propositions qui lui sont faites et il choisit de rester en Vallespir pour poursuivre son œuvre. Plus de trente années après la première publication d’envergure sur le travail de Robert Julia, cette proposition souligne les qualités de la démarche d’un artiste qui occupe une place à part dans le paysage de la photographie humaniste en Catalogne.