Réenchanter le pavillon en ville – 1950-1970
Du 16 janvier au 29 mars 2025
Réenchanter le pavillon en ville – 1950-1970, une exposition organisée autour d’une sélection de photographies d’Hortense Soichet, développées dans le cadre d’une recherche (Leroy Merlin Source, ADEME) menée conjointement avec Viviane Hamon, anthropologue, et Lionel Rougé, géographe.
Elle rend compte de l’évolution de tissus pavillonnaires, construits dans les années 1950-1970, hier aux limites de la ville et aujourd’hui incorporés à celle-ci, en partant d’observations et d’enquêtes de terrains réalisées à Toulouse, Colomiers et Saint-Brieuc.
L’exposition croise photographies et paroles habitantes, et s’articule autour de onze verbes d’action – repérés comme autant
de manières d’engager une réhabilitation, voire une ré-habitation de ces maisons comme de ces tissus, de la parcelle au quartier et à la ville.
Ce projet invite également à porter un regard attentif sur le pavillonnaire urbain des années 50-70 pour mieux y accompagner les transitions en faveur de la ville durable. Des pistes de transformations écologiques, sociale et urbaine y sont identifiées ou encouragées.
Un principe de réalité…
Pendant la période 1949-1974 près de 3,5 millions de maisons individuelles ont été construites, soit un peu plus de 20% de l’ensemble du parc individuel français actuel.
Édifié avant l’essor plus tardif des constructeurs de maisons individuelles et avant la première réglementation thermique de 1975, ce parc de passoires thermiques se trouve donc au coeur des enjeux des politiques publiques de rénovation de l’habitat et de sobriété foncière. Il arrive aujourd’hui sur le marché de l’immobilier de manière assez massive, dans le cadre d’un renouvellement générationnel très prévisible : la première (parfois la seconde génération d’occupants) cède la place à de nouveaux acquéreurs.
Ce parc en mutation représente donc une opportunité indéniable à l’aune des enjeux environnementaux et sociaux contemporains.
Le travail de recherche se concentre sur le pavillonnaire situé en ville, dans des quartiers qui souvent ont été rattrapés par l’expansion urbaine. Ces quartiers que nous qualifions de péricentraux sont peu observés par la recherche et peu pris en compte dans les politiques publiques, à l’inverse des secteurs dits périurbains.
Or, ils participent à l’urbanité et à la diversité des villes mais risquent de se réduire à peau de chagrin, à bas bruit, au fur et à mesure des opérations immobilières les remplaçant par du petit collectif.
Un parc porteur d’enjeux contemporains
Ces maisons sont souvent perçues comme laides, « restées dans leur jus », ayant mal vieilli, ne correspondant plus aux modes de vie ni aux goûts contemporains. Or, pour qui sait les regarder et surtout s’y projeter, elles peuvent se révéler formidablement plastiques et adaptables aux besoins des ménages d’aujourd’hui, moyennant d’importantes rénovations.
Cette étude révèle ces potentiels et les ressorts de la désirabilité pour les acquéreurs, les dynamiques de transformation et, par là-même, l’avenir possible de ces pavillons des années 1950-1970 et des quartiers dans lesquels ils s’insèrent.
Ont été repérés les ressorts du réenchantement de ces maisons, tout en explorant les problématiques des transitions écologique et énergétique à l’occasion de leurs rénovations : sur ce plan, elles sont porteuses d’un indéniable potentiel qu’il conviendrait d’accompagner, car les pratiques actuelles des nouveaux occupants ne sont pas nécessairement vertueuses sur le plan environnemental (ni plus, ni moins que dans d’autres secteurs pavillonnaires).
Ce travail de recherche s’inscrit dans le cadre des «Chantiers Leroy Merlin Source» d’août 2022. Il a bénéficié d’un soutien financier de Leroy Merlin Source et de l’Ademe. Ont également été associés le Forum Vies Mobiles, la Fédération Nationale des CAUE et le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture).
Galerie 24, Cour Baragnon, 24 rue Croix Baragnon 31000 Toulouse Tél : 05 62 73 73 62
Du mercredi au samedi, 12h30 à 18h30.
- Photographie
- - Publié le