Portraits/Figures
Du 21 mars au 12 avril 2025 – Vernissage jeudi 20 mars 2025 dès 17h
« Portraits/Figures »
Céline Achour, Alex Allegri, Coline Casse, Claudie Dadu, Guiome David, Yann Dumoget, François Paris
Le lieu multiple montpellier invite sept artistes à présenter une palette variée, tant sur les formes que les angles d’approche, sur le thème de la figure humaine et du portrait, sujet majeur dans l’histoire de l’art …
L’univers de Céline Achour, à la limite du surréalisme, ou plutôt du réalisme magique, emprunte à un esthétisme des années 50/60 et aux décors de l’ouest américain. Ses nouveaux travaux plongent dans les années 80, celles de son adolescence et de son entrée dans l’âge adulte, avec des références personnelles plus présentes. Toutefois, ses thèmes de prédilection restent les mêmes et témoignent de ses préoccupations personnelles et existentielles, qu’il s’agisse de relations humaines, d’amours contrariées, de l’impact de la société et des évolutions technologiques sur notre vie et notre liberté.
La démarche plastique d’Alex Allegri regroupe une pratique de la photographie (N&B), du dessin, du ready-made et de l’installation.
Dans un rituel quotidien, il fige, collectionne et agence les éléments qui l’entoure. Cette capture perpétuelle du réel se développe autour des thèmes people / places / objects … avec une préférence pour le portrait. L’artiste propose ici une composition évoquant un lancer de dé, comme une métaphore à libre interprétation !
Coline Casse propose pour sa part avec « Remember us » une installation d’un ensemble de monotypes, présentés chacun sous un voile opaque, à soulever par le regardeur qui se doit d’être acteur dans ce geste de mémoire. Ils représentent des portraits d’enfants palestiniens récemment tués par l’armée israélienne. Plutôt qu’au rouleur « compresseur » d’une presse, l’artiste a eu recours à la simple pression de la main pour faire réapparaître ces visages dans ces monotypes, ce geste doux veut à la fois rappeler la mémoire de ces jeunes personnes tout comme il rappelle le manque de moyens élémentaires – de linceuls notamment – pour leur dire adieu dignement.
Quelques cheveux sous le verre, Claudie Dadu recycle ces éléments résiduels, issus de son crâne, en traits de dessins. Une économie de moyens extrême pour une vivacité graphique et l’éloge de la fragilité de la vie. Ces lignes en cheveux, qui semblent en suspension, font et incarnent l’extase d’une connexion avec le vivant, en sublimant ce « presque rien ». Depuis plus de 20 ans, l’artiste poursuit notamment une série de portraits d’artistes en relation avec l’admiration qu’elle leur porte. Extraits de sa collection et en hommage à leurs disparitions récentes sont exposés ici les portraits de Ben, d’Yves Helbert et de Daniel Spoerri.
Guiome David, artiste singulier, provocateur et ludique, propose des œuvres où le savoir peindre académique le dispute à une dérision iconoclaste. Dans la série « The next », l’artiste « remonte » l’histoire de la peinture pour singer la représentation des portraits de famille « façon clair-obscur » … et plus précisément ses propres enfants ! Entre la grande brocante et l’avenir qui affleure, voici donc le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui, vêtue de sweats à capuche, qui comme une seconde naissance, sort de l’enfance attirée par la lumière et pointant au monde le bout de son nez…
Fruit d’une résidence effectuée au lieu multiple Montpellier l’été 2024, Yann Dumoget propose une série de céramiques intitulée « Gueules cassées », qui ne sont rien d’autre que des moulages « autoportraits » de son visage, qu’il a ensuite détruits et reconstitués à la façon de la technique japonaise du kintsugi (à la feuille d’or). L’artiste rend ainsi hommage, au-delà de ce procédé traditionnel, aux techniques de prothèses faciales, développées lors de la Première Guerre mondiale pour rendre une certaine dignité à ces gueules cassées … et fait l’analogie de cet « art » de la reconstruction avec la capacité de l’art à « recoller les morceaux » d’une société exposée aux souffrances et aux violences.
Les dessins de François Paris semblent naître d’un désir d’histoires. Créés à partir de photographies circulant sur l’internet ou spécialement réalisées, ils évoquent souvent le corps ou la mécanique, le visage ou le crâne humain… et renvoient à la fugacité et à l’apparence. Constituant le point de départ d’un récit elliptique à inventer, ses œuvres sont donc des scénarios ouverts, des séquences qui empruntent autant au cinéma qu’à la photographie : les points de vue, les cadrages, les personnages, les indices, mais aussi et surtout, cette capacité à mettre en place des éléments capables d’ouvrir la voie à l’imaginaire (d’après un texte de Guillaume Mansart)
Le lieu multiple Montpellier 3, rue de Moissac 34090 Montpellier
Tél :06 07 40 10 16 vendredis et samedis de 15h à 18h30. les vendredis et samedis (ou sur RV)
- Arts Plastiques, Sculpture
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