Galerie A l'âne bleu

Pierre Martin – PIMA

Dans ma pratique de la sculpture, la matérialité occupe une place centrale. Elle est cette présence forte qui pousse le corps à interpréter ses propres chorégraphies instinctives : Propension aux mouvements et aux contacts, aussi bien physiques que spirituels.

La sculpture est pour moi un art fait de limites concrètes et de frontières qui doivent être franchies. Qui plus est dans un espace en grande majorité constitué de vide, fluctuant dans la lumière. 

Mes constructions abstraites parlent d’intérieur, de sensations incidentes. Elles restent volontairement ouvertes et perméables, sans narration imposée.  

Par la découpe en ombres, formes et distances, le regard du spectateur dynamise ces espaces. Je souhaite qu’il y joue et mime ses volontés de déplacements. Conçus comme des micro-architectures, des topologies ludiques cette série expérimente l’épure d’un travail parfois plus dense présenté également ici par Saty à l’Âne bleu dans sa galerie à Marciac. 

Saty – Une vie

Comme un paysage impressionniste, je suis constituée de toutes ces petites touches brossées par les rencontres.

Le jardin secret et foisonnant qui peuple mon imaginaire s’est structuré au fil des partages.

Mes pinceaux ont avant tout cherché à capter le rythme de la vie. A s’immerger dans la richesse des choses vues et ressenties ; mais aussi à faire des échappées, à ralentir, à s’arrêter longuement sur une image.

Les mots sont vains, il m’a fallu apprendre d’abord le silence, puis, lentement, à devenir un arbre, un chat, un paysage… ou la vibration d’une cité.

Les peintures présentées ici sont quelques récifs de mon long parcours d’exploratrice. Chercheuse en lignes, en couleurs et en formes, orpailleuse des sentiments, l’amour, l’amitié, la mélancolie… et, toujours, le doute.