Un espace d’accueil, presque un refuge…

Ici, les personnages discrets des carnets de dessin, ébauchés à la hâte, viennent s’épanouir sur les Murs de croquis. 

Les artistes aimés deviennent des Bêtes complices, à la fois mystérieuses et familières.

Les créatures incertaines de la série Que font les animaux quand je ferme les yeux ? nous chuchotent

à l’oreille quelques histoires secrètes de leurs vies quotidiennes.

Le nid, l’œuf, l’oiseau, très présents, (Nécessaire de voyage, EggO,…), disent la fragilité, la beauté, l’avidité aussi.

Le jeu, la séduction, la prédation, se mélangent dans le ballet immobile de Everybody Needs Somebody to Love, symbole d’une fête inquiète qui réunit tous les vivants.

Entrez, vous êtes ici chez vous…

Dire par la figure animale est, pour Pierre Fauret,  une évidence et une permanence. Au fil du temps, ces animaux, réels ou fantasmés, sont devenus des éléments de son langage mais surtout des complices qui lui permettent de commenter la nature humaine.

« (…) Les animaux qui interviennent dans ce conte philosophique dans lequel Pierre Fauret forme des identifications partielles à l’homme, mettent en exergue des aspects de sa nature complexe, des miroirs de ses pulsions, de ses instincts plus ou moins domestiqués, avec humour et poésie, et forment ainsi une zoologie étrange. Le recours à l’animal pour l’artiste est l’occasion de mettre en lumière sans dénonciation moralisatrice, simplement nous rappeler que chacun d’eux correspond à une moitié de nous-même. L’animal devient alors un archétype et

représente les couches profondes de notre inconscient. Un symbole d’un écosystème sacrifié par les vanités humaines. »

Madeleine Filippi : « Pierre Fauret : l’animal comme expérience de soi » – extrait, avril 2024 – lacritique.org

Biographie

Docteur vétérinaire de formation, Pierre Fauret développe à partir de la fin des années 90 un monde de figures organiques et animales pour lesquelles hybridation et métamorphose sont des thèmes récurrents. Sa pratique pluridisciplinaire, faite de recyclages, d’assemblages et de juxtapositions, engendre un bestiaire sauvage dont les personnages troublants, à l’entre-deux du connu et de l’inconnu, nous interpellent sur notre volonté de domination du vivant.

Son travail a été présenté dans diverses expositions personnelles et collectives : « J’ai été le roi des animaux », La Ligne bleue, (Carsac-Aillac, 2021), « anima[L] », le Carmel (Tarbes, 2019), « Carne » (Paris, 2010), Slick (Paris, 2008), St-art (Strasbourg, 2008 & 2009), « Animalités », Maison des arts Claude et Georges Pompidou (Cajarc, 2005), « Méditerranée, hic et nunc » (Monaco, 2000). Il figure dans des collections privées et publiques, dont le Delmenhorst Stadtmuseum (Allemagne), la collection de la ville de Tarbes ou l’Artothèque du Lot.