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Jean-Charles de Castelbajac – L’Imagination au pouvoir

Du 12 décembre 2025 au 23 août 2026 – Vernissage jeudi 11 décembre à 18h

Créer a été un refuge, puis une résistance,
une réponse à la dureté de mon enfance. C’est
devenu, au fil du temps, l’architecture de mon
style et de ma personnalité. »

Très jeune, je construisais des « châteaux » à partir d’éléments détournés. À 18 ans, mes premières vestes réalisées à partir de couvertures ont suivi ce concept. J’ai toujours eu une affection particulière, une tendresse pour les matériaux pauvres, les tissages bruts, à l’aspect rude, d’origines incontrôlées, parfois issus de déchets textiles.

Ma mère dirigeait à Limoges un atelier d’une quarantaine de couturières, sa virtuosité en coupe transformait mes élucubrations sans bride en vêtements-maisons. Avec elle, j’ai échafaudé un style personnel d’inspiration à la fois rurale et chevaleresque, design et rock’n’roll.

C’est ainsi qu’à la fin des années 60, je suis monté à l’abordage du monde de la mode, avec un manifeste où mon savoir-faire se liait à l’Arte Povera ou à Supports/Surfaces, sans que je ne connaisse ces mouvements.

Ces premières années ont été la pierre angulaire de ma carrière. Mon imagination a pris le pouvoir, sans limite. Mes défilés étaient des performances, mes vitrines, des installations, mes robes, des tableaux, mes manteaux, des sculptures, mes meubles, des mobiles.

Dès 1985, j’initie les vêtements accumulations, faits d’objets détournés : ours en peluche, chapeaux de paille, gants de cuir, pelotes de laine, lunettes… transformant ainsi le vêtement en œuvre, au-delà de sa fonction, pour créer des sculptures en marche.

À partir de 1980, je convoque les couleurs primaires, rouge, bleu, jaune, étendards de la pop culture, ainsi que les logos, les cartoons et les slogans, comme une réponse contemporaine à ma passion pour l’héraldique médiévale et l’histoire. Cette gamme chromatique courte devient ma signature, une empreinte stylistique, un lien entre toutes mes expériences créatives, de mon travail de tricot pop, prémices du streetwear, à l’art sacré au moment des JMJ de 1997 ou de la réouverture de Notre-Dame de Paris en 2024.

Le principe de collaborer avec d’autres artistes ne m’a jamais quitté. De Keith Haring à Hall. Haus, de Lady Gaga à Robert Mapplethorpe, de Malcolm McLaren à Pedro Winter et Vladimir Cauchemar. Cela s’inscrit dans la quête de réinventer mon écriture, dans une curiosité sans cesse renouvelée pour les talents émergents et la musique de demain.

Le terme Art total s’impose à moi pour décrire mon travail protéiforme et ma démarche anticipatrice du décloisonnement et de la porosité des disciplines artistiques. Je suis un artiste qui a utilisé la mode comme un médium.

Le dessin a été mon outil lors de ces conquêtes artistiques, sur le papier, puis sur les murs des villes où mes anges à la craie essaiment.

Aujourd’hui, je découpe, puis je colle. Mon trait a disparu. Il n’y a ainsi plus de frontière entre

mon geste créatif et les espaces que j’investis, comme aux Abattoirs de Toulouse, où se côtoieront mes créations détournées, mes dessins, mes rencontres, mes couleurs, au plus près du public pour un voyage immersif, joyeux et émouvant. « L’Imagination au pouvoir » raconte mon chemin de création durant six décennies.

J’aimerais qu’elle montre la voie aux jeunes talents en devenir.

Jean-Charles de Castelbajac

Commissariat
Lauriane Gricourt, Directrice, les Abattoirs
Julien Michel, Chargé de recherche et d’expositions, les Abattoirs

Scénographie
Pascal Rodriguez

Créateur et artiste avant-gardiste, Jean-Charles de Castelbajac a anticipé ce qui constitue aujourd’hui les bases de la nouvelle création : l’art et la mode, le détournement, le principe d’accumulation, et les collaborations.

Son travail pluridisciplinaire, art, mode, design, se décline autour d’une gamme chromatique courte, bleu, jaune, rouge, dont l’une des plus belles représentations a été d’habiller le Pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres pour les JMJ de 1997.

Passionné par l’héraldisme, la science des armoiries, la vexillologie, la science des drapeaux, la sémiotique, l’étude des signes, le pop art et le monde de l’enfance, son art et sa mode réunissent ces dualités : l’épique, l’histoire, les traditions et l’alternatif.

Il commence sa carrière de créateur, à la fin des années 1960, aux côtés de sa mère et crée la société Ko & Co à Limoges. Son premier vêtement manifeste est un manteau coupé dans sa couverture de pensionnaire ainsi que des vêtements en serpillère lançant ainsi le concept de l’upcycling. Il fonde ensuite la maison Jean-Charles de Castelbajac en 1978.

En 1974, il co-fonde la marque ICEBERG, pour laquelle il dessine en 1979 les premiers pulls cartoons. L’année suivante, en 1975, il entame une collaboration fructueuse avec la maison prestigieuse Max Mara et, grâce à son fondateur Achille Maramotti, débute bientôt une collection d’art contemporain, témoin de la richesse de ses passions. Avec Max Mara, il créé pour ‘’Sportmax’’, une ligne inspirée par le sport, puis développe au cours des années 1980 le décloisonnement entre l’art et la mode qu’il avait déjà entrepris, de manière inconsciente, dès le début de sa carrière.

Dès les années 80, il anticipe le décloisonnement actuel entre l’art et la mode par de multiples collaborations avec des artistes de toutes disciplines lors de ses défilés : musiciens, photographes et plasticiens. Ainsi il a réalisé avec Miquel Barceló, Ben et Robert Combas des robes tableaux, avec Robert Mapplethorpe, Keith Haring et Cindy Sherman les invitations de ses défilés, avec Xavier Veilhan et Pierre Bismuth les décors de ses défilés, et avec Malcolm McLaren et Pedro Winter la musique de ses défilés.

À partir de 1980, il pratique le principe d’accumulation avec des objets du quotidien, comme des gants ou des ours en peluches, sous forme de manteaux, de vestes et de canapés.

En 1986, il est exposé au Fashion Institute and Technology de New-York. En 2006, au Victoria and Albert Museum de Londres, puis au Musée Galliera à Paris en 2007.

En 1993, il réalise deux collections pour Courrèges.

Également artiste, il crée une fresque de 3700 m2 pour l’aéroport d’Orly à Paris en 2015. En septembre 2018 il réalise une œuvre monumentale pour la Biennale de Paris au grand palais.

De 2018 à 2022, il est directeur artistique de United Colors of Benetton. Son travail artistique fait l’objet d’une exposition intitulée Le Peuple de demain à la galerie des enfants du Centre Pompidou en 2021-2022, présentée au West Bund Museum de Shanghaï et au Centre Pompidou Malaga en 2023.

En 2022, il est également présent au Mobilier national avec la scénographie de l’exposition No taste for bad taste retraçant les 40 ans de design français, et avec une carte blanche intitulée “L’atour d’assises”, articulée autour des styles français.

En juin 2024, il installe une sculpture pérenne de 15 mètres en treillage Boulevard Saint Germain à Paris, sur le mur de la Société de Géographie, appelé « L’Ange Géographe ».

Il a été choisi par le diocèse de Paris pour imaginer les vêtements et ornements liturgiques pour la réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre 2024.

Les Abattoirs, 76 allées Charles-de-Fitte 31300 Toulouse. Tél : 05 34 51 10 60 (accueil musée).

Ouverture du mercredi au dimanche de 12h à 18h

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