Galerie Boite Noire

Jean-Baptiste Durand, José Salles-Albella, Gaétan Vaguelsy, Carmelo Zagari

Toujours avec le livre j’ai fait une centaine de pas vers le sud-est, là où tout n’était que désolation. De toutes mes forces je l’ai jeté le plus loin que j’ai pu dans la direction qu’elle avait prise. Sur ce, je suis monté en voiture, j’ai fait démarrer le moteur, et je suis rentré à Los Angeles.

John Fante, Ask the dust, 1939

Image – Magie, est une anagramme qui trouve parfaitement sa place à la rencontre des œuvres de Jean-Baptiste Durand, José Salles-Albella, Gaétan Vaguelsy et Carmelo Zagari.

Peintres et dessinateurs, ils pratiquent la figuration de manière non consensuelle ; ils sont animés par la droiture, la fidélité et l’amitié, leurs sujets sont profonds et touchent « l’âme », l’humanité et son histoire. Ils ont construit des représentations, souvent inconscientes, des expériences vécues avec leurs proches, qui se mélangent dans leur esprit et donc dans leur œuvre avec de nombreuses représentations culturelles, laissant éclore les différentes étapes des métamorphoses de leur œuvre vers l’Imago.

Gaétan Vaguelsy peint l’incarnation de sa jeunesse, qu’il met en avant, pour la faire sortir de son invisibilité. Carmelo Zagari fait face à l’infini comme une renaissance perpétuelle.

Jean-Baptiste Durand, dans ses films et dessins, souhaite parler d’amour dans son concept absolu. José Salles-Albella, lui, est « Protégé par l’air pur des oliviers, traversé par les nuages mortels de la cité. Il vit dans le vivant, fou de ne pas durer ».

Ces quatre artistes sont liés à l’École des beaux-arts de Montpellier, ils sont de générations et de parcours différents, ils se connaissent et s’admirent mutuellement. C’est Un quatuor de rêve pour moi, l’ancien élève et professeur à l’ESBA MoCo, aujourd’hui commissaire de cette exposition.

La galerie chantiersBoîteNoire est pour eux un lieu familier, ils y ont tous exposé, certains il y a vingt ans. IMAGO associera des œuvres « anciennes » à d’autres réalisées pour l’exposition afin de provoquer, dans cet espace temporel, une appréciation des pratiques et leur évolution, mais aussi des réflexions essentielles, liées à la question de l’illusion, de la perception, de la croyance, du réel, ou encore du vrai et du faux.

Christian Laune