Gérard Deschamps – C’est quoi le plan B ?
Du 5 juillet au 31 octobre 2025 – Vernissage vendredi 4 juillet à 18h30
Gérard Deschamps – Nouveau Réalisme
L’exposition personnelle de Gérard Deschamps intitulée C’est quoi le plan B ? se déploie sur les deux sites du Centre d’art contemporain d’Anglet. Elle est l’occasion de (re)découvrir un ensemble d’œuvres de cet artiste du Nouveau réalisme qui a troqué ses pinceaux et ses tubes de peinture contre des objets du quotidien.
À la Villa Beatrix Enea, les sous-vêtements féminins, skates, cordes à sauter, ballons mais aussi bâches de signalisation de l’armée américaine, tôles froissées et tissus japonais sont quelques exemples des matériaux utilisés par Gérard Deschamps pour ses pièces des années soixante à nos jours, une sélection d’œuvres issue de deux collections privées.
À la Galerie Pompidou, la Ville d’Anglet, produit une Pneumostructure, un assemblage de plus d’une centaine de gonflables issus de l’univers des plages. Cette œuvre inédite est réalisée spécifiquement pour le lieu.
C’est quoi le plan B ?
Les œuvres de Gérard Deschamps présentées dans l’exposition couvrent la période des années 60 à nos jours et s’inscrivent dans diverses thématiques développées par l’artiste.
>Villa Beatrix Enea
Issues de deux collections privées, les œuvres présentées à la villa Beatrix Enea s’apparentent à trois grandes thématiques ainsi qualifiées : chiffons et tissus, la guerre et panoplies. Source Société Art Passion.
CHIFFONS ET TISSUS — Dès les années 60, les premiers travaux sur les tissus de Gérard Deschamps, qui sont aussi sans doute les plus célèbres, consistent en des accumulations de sous-vêtements féminins usés, le plus souvent formant des camaïeux roses : slips, corsets, soutiens-gorge. Parmi ces œuvres, certaines ont fait scandale en leur temps. En 1961, Gérard Deschamps déniche une multitude de tissus d’essuyage japonais. Il en résulte de nombreuses œuvres colorées, bariolées, exubérantes, à l’origine du qualificatif d’expressionnisme baroque par Raymond Hains.
Tout au long des années 60, Gérard Deschamps poursuit son travail sur les tissus, japonais mais aussi belges, des toiles de matelas, des tissus d’ameublement, des tissus publicitaires, etc.
LA GUERRE — Très marqué par les bombardements de Lyon en 1943-1944 et plus de deux ans passés sous les drapeaux en Algérie, Gérard Deschamps a beaucoup travaillé sur la thématique militaire. Plaques de blindage criblées de balles, tôles froissées irisées et bâches de signalisation de l’armée américaine, toutes témoignent, par leur usure, de leur histoire.
LES PANOPLIES — Au début des années 60, Gérard Deschamps expérimente également l’agrégation d’objets à ses œuvres : balais, tapettes, fil de pêche, objets de cuisine, etc., le plus souvent sur des toiles cirées colorées.
Mais ce n’est que dans le courant des années 80 qu’il développe pleinement ce concept, avec des couleurs fluo, plus flashy, et notamment une utilisation massive du rose et du bleu dans le cadre d’œuvres tournées vers la thématique de la plage. Jouets de plage divers, ballons, cordes à sauter, piscine, canots et bouées gonflables, planches de skate ou de surf et autres voiles deviennent la nouvelle matière première d’une inspiration en complet renouveau.
Deux créations 2025 – Production Centre d’art contemporain
À cet ensemble, s’ajoutent deux œuvres inédites créées en 2025 par l’artiste pour l’exposition. Il s’agit d’œuvres inspirées par les usages du littoral angloy, produites par le centre d’art contemporain d’Anglet : Binôme, réalisée avec des planches de surf et Ne me Kite pas !, une aile de kitesurf suspendue dans le hall de la villa
>Galerie Pompidou
Œuvre inédite, produite par la ville d’Anglet et réalisée spécifiquement pour la galerie Pompidou, Pneumostructure est un assemblage de plus d’une centaine de structures gonflables issues de l’univers de la plage.
LES PNEUMOSTRUCTURES — Contrastant singulièrement avec ses premières réalisations, Gérard Deschamps expose ses pneumostructures, objets arrondis, lisses, standardisés, formatés, aux couleurs criardes, glanés en supermarché : la société de loisir et de consommation, les concepts marketing sont figurés ici, sans pour autant faire réellement l’objet d’une dénonciation, les pneumostructures conservent en effet toute la dimension ludique de leur matière première.
L’artiste reste finalement fidèle à luimême, en cela qu’il continue à associer des éléments détournés de leur usage initial dans une volonté de conservation des choses de son temps. Les couleurs et contrastes des pneumostructures de Gérard Deschamps ne sont jamais mieux valorisées que lorsqu’elles sont mises en scène, dans des grandes vitrines ou dans des lieux parfois inattendus, offrant ainsi un spectacle insolite et ludique.
Gérard Deschamps
Né en 1937 à Lyon, Gérard Deschamps est un artiste inscrit dans le nouveau réalisme, mouvement artistique emblématique des années 60, regroupant treize figures majeures de l’art contemporain français : Arman, Dufrêne, Hains, Klein, Tinguely, Villeglé, Raysse, Spoerri, César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Christo et bien sûr Deschamps.
Autodidacte, Gérard Deschamps préfère les galeries de la rue de Seine aux académies de peinture. C’est à seize ans qu’il commence la peinture à laquelle il va rapidement insérer de la matière. Puis la matière s’échappe de ses toiles pour devenir œuvre à elle seule : « Je n’ai pas abandonné la peinture. J’ai constaté qu’elle n’était pas seulement dans les tubes. »
Ses œuvres sont le fruit du travail d’un artiste en perpétuelle recherche de renouveau : « Il y a une grande part de hasard, même pour les combinaisons d’objets dans les panoplies. Cela doit se concrétiser tout seul ». De ses propres termes, Gérard Deschamps est à la fois archéologue et conservateur, sa démarche est « de rendre compte d’une époque ».
Ses premières expérimentations sur les plissages se voient brutalement stoppées en novembre 1957 par l’appel à la guerre d’Algérie durant 27 mois. À son retour, Deschamps s’illustre par ses panoplies de chiffons et dessous féminins, devenues emblématiques de son œuvre après avoir été l’objet de plusieurs scandales.
Marqué par son expérience militaire, Deschamps replonge à partir de 1961 dans son passé afin de transmettre son témoignage de la guerre. Il fit notamment tout un travail sur une série de plaques de blindage, des tôles irisées, des bâches militaires, des sculptures en morceaux d’avion puis plus tard, des barrettes militaires géantes (1965).
Retiré dans le Berry, Deschamps continue son activité artistique dans les années 80. Dès lors, il revisite son art au travers de panoplies d’objets très colorées. Dans les années 90, apparaissent ses célèbres pneumostructures, assemblages très colorés de ballons de plage entassés dans des filets. 2001 voit l’arrivée des compositions de skateboards. Dernièrement, il expose des pneumostructures, assemblages ou non de bouées gonflables, de matelas pneumatiques et autres structures gonflables liées à l’imaginaire enfantin.
Source : Société Art Passion.
Villa Beatrix Enea 2, rue Albert-le-Barillier 64600 Anglet. Accès allée des Cèdres
Tél : 05 59 58 35 60 Du mardi au vendredi, de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h.
- Arts Plastiques
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