Faits et Fictions 2
Du 29 novembre 2024 au 31 janvier 2025 – Vernissage vendredi 29 novembre à 18h30
Le lien qui réunit la photographie au réel alimente depuis ses origines l’histoire de ce médium. Quoi de plus vrai que ce qui est photographié ? Mais quoi de plus aléatoire que cette attestation du réel ?
Du Paris d’Eugène Atget aux rues vides ou peuplées de reflets et de fantômes, à la mise en scène du monde contemporain par Jeff Wall… La photographie est toujours document et toujours quelque chose de plus. Man Ray, dès les années 20, a exploré la photographie jusqu’en ses confins afin d’en extraire toutes les possibilités plastiques, mais l’avènement de la photographie plasticienne, ainsi dénommée par les critiques et historiens de l’art, est entériné à l’orée des années 80.
Puisant dans les enjeux plastiques et critiques contemporains, sa conversion en une forme déterminante de l’art relève d’une « esthétisation » de la photographie documentaire (le style documentaire) et d’une recherche des plasticiens qui l’intègrent dans leur oeuvre. De même que la photographie documentaire, la photographie plasticienne est habitée par des courants multiples.
Fatoumata Diabaté évoquant les stéréotypes qui entourent la féminité par des séries d’autoportraits travestis, à l’esthétique documentaire, les jeux conceptuels, coloristes et formalistes de Franck Caillet et Jean-Baptiste Perrot, ou encore les oeuvres baroques de Zaida Gonzalez Rios.Plus qu’une confrontation entre deux champs de la photographie, FAITS ET FICTIONS, fait la démonstration que les frontières sont poreuses et que la richesse de la création photographique naît de sa diversité.
Fruit d’une investigation passionnée de l’artiste galeriste, Patrice Loubon, cet ensemble d’images « rayonne » littéralement et impose sans autre commentaire les mots du photographe et théoricien Robert Adams, prenant la défense des valeurs traditionnelles du beau en photographie, qui nous livre en prélude à son texte un message court, mais d’une rare portée clairvoyante :
« Fondamentalement je pense que nous devons redécouvrir un monde sans ironie ». Dans les pas de Lewis Mumford, Adams nous invite à faire confiance à l’image photographique, à l’accueillir simplement comme la vision clairvoyante qui nous permettra d’interpréter à notre tour le monde.
Si FAITS ET FICTIONS se disputent l’image, il convient simplement de revenir par l’image à la source des choses et de se laisser convaincre par la vision, sa « vérité » et la réalité (tangible ou pas) qu’elle nous donne à voir.
Avec entre autres, une large sélection du meilleur de la photographie documentaire ou plasticienne d’Amérique Latine, et en particulier de Cuba (Raul Cañibano), du Chili (Zaida Gonzalez Rios, Claudio Perez), mais aussi du Mexique (Pia Elizondo, Lourdes Grobet), et les images des artistes Daniela Montecinos (Chili) et Jérôme Bauduin (France) ;
avec côté Européen, la présence d’un des plus exemplaires et poétiques photographes de l’agence Magnum (Patrick Zachmann), de photographes et artistes « expérimentateurs » (Aurélie Aura, Franck Caillet, Patrice Loubon, Jean-Baptiste Perrot) et de valeurs sûres de la photographie documentaire (Jean-Christophe Béchet, Ben Graville, Laurent Gueneau, l’exposition FAITS ET FICTIONS synthétise avec éclat la qualité et la richesse de la création photographique contemporaine.
Negpos, 1 Cours Nemausus 30000 Nîmes (2ème étage du batiment B) – Tél: 04 66 76 23 96
Du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816
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