L'Angle Photographies

Fabienne Percheron – Ondes minérales

Les photographies de Fabienne Percheron sont plus qu’un regard sur la nature. Elles transforment les paysages. Ici, le massif pyrénéen s’enveloppe de voiles à la Christo tandis que des courbes de niveaux ondulent sur les reliefs. Les masses rocheuses sont traversées de mouvements sismiques et vibrent dans une paradoxale fragilité. Là, arbres et nuages s’irisent comme des estampes tandis que des bouquets pyrotechniques embrasent le ciel.

C’est dans son laboratoire, en travaillant artisanalement sur le processus chimique de développement, que la photographe obtient ces effets oniriques. Les images de Fabienne Percheron capturent les vibrations de la terre. Elles nous tendent un miroir où se reflète l’impermanence du monde. – Vincent Faugère

Photographe autodidacte formée à l’argentique, Fabienne Percheron pratique aujourd’hui les techniques hybrides : prises de vue numériques, sténopé, tirages en chambre noire ou encore photogramme. Elle privilégie le processus artisanal et expérimental de la photographie.

La nature est au centre de son travail. Elle cherche dans ses photos à évoquer la force du minéral, la vibration de la terre, l’effet du vent, mais aussi la fragilité de notre monde. Ses images, par leur dépouillement, invitent à la contemplation.

Cette quête se retrouve dans ses deux dernières séries, Le Murmure du vent – présentée à L’ANGLE en 2022-2023 – et Ondes minérales. Pour ces productions, elle a travaillé le matériau de la photographie en intervenant sur l’émulsion, créant ainsi des voiles et des transparences, insufflant des mouvements chimiques qui transforment l’image.

Patrick Borie-Duclaud – Hané

Hané, en Japonais, signifie « plumes », plus que plumage ou aile avec ces caractères (kanji) doubles.  Les plumes photographiées par Patrick Borie-Duclaud sont une ode au vol, à la légèreté, aux couleurs traduites en gamme de gris, et à la lumière. L’encre et la plume sont étroitement associées à l’écriture et aux papiers.

Ici, ses plumes sont déposées sur un papier parcheminé, le Gampi, issu d’une longue tradition japonaise de fabrication manuelle et d’eau pure, avec des encres à base de carbone et le soutien d’une feuille d’argent métal. Le verre, irrégulier et fragmenté, maintenu par le plomb, vient jouer avec la lumière et compléter cette fusion de différents supports séculaires de transmission.

Patrick Borie-Duclaud est diplomé de l’EPTA (École Technique Privée de Photographie et d’Audiovisuel) de Toulouse, titulaire d’un CAP de photographie option laboratoire. Il a été l’assistant de plusieurs photographes à Los Angeles avant de fonder son propre studio de photographie publicitaire et industrielle à Toulouse, où il a exercé pendant une vingtaine d’années. Il a également créé La Maison de Photo, une galerie de photographies à Belle-Isle-en-Mer dédiée aux paysages en noir et blanc où il expose et vend ses propres créations ainsi que celles d’autres photographes comme Jean Dieuzaide et Pierre Jamet. Il est désormais le distributeur en Europe des encres Piezography® et ConeColor®, ainsi que des papiers japonais Awagami pour impression numérique, à travers son site Taos Photographic. Parallèlement, il enseigne la photographie à l’École de Condé Toulouse.