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La colombe de la paix Pablo Picasso

 Alain Ballereau

Du 5 novembre 2024 au 22 février 2025 – Vernissage mardi 5 novembre à partir de 17h

Alain Ballereau habite juste au pied de la Garonne. Son atelier à l’étage, reçoit la lumière d’un balcon, fermé par une verrière. De là, le regard  plonge dans l’eau du fleuve, et s’ouvre sur  de grands arbres et un grand ciel.  Nuages  et soleil modulent la lumière.  

Les murs sont blancs, des rayonnages accueillent archives, châssis, rouleaux… Un coin pour le lavabo et les outils, une table, et le long du mur des tableaux  retournés. Tout est en ordre.  A part la peinture, rien ne distrait le regard.  Les papiers récents, pendent sur des fils tendus. Ils sèchent dans l’atmosphère quiète et lumineuse de l’atelier, en attente d’une retouche, d’un remaniement avant de rejoindre au sol ceux qui sont achevés.

Les oeuvres de Ballereau sont   le miroir  inversé de ce qu’il voit de son balcon : des étendues  d’eau, de terre et de ciel, sombres  et lumineuses, sans couleur et sans êtres vivants. Ses territoires sont vastes, arides, terreux, épineux, inhospitaliers, figés dans un état d’avant ou après catastrophe. 

Pourtant, ils suscitent l’envie d’être arpentés et explorés. Il s’en dégage quelque chose de mystérieux qui excite la curiosité. Explorer cette île, gravir ce rocher qui se dresse devant nous, découvrir  un ailleurs. Des frottis de rouille, de bleu,  des éclats de blanc et de noir, des contrastes d’ombre et de lumière, une ligne d’horizon, tout est là  qui renvoie à l’idée de paysage.

Rose Lecompte, historienne d’art et amie de Ballereau révèle la pratique du peintre : « Au commencement, le même rituel, préparer le fond, lieu d’expression : deux feuilles de kraft collées, rigidifiées sur leur pourtour.

Pour libérer le geste, l’artiste fait corps avec ce support, l’appréhende dans son entité, entre physiquement dans la peinture à même le sol. Il tourne autour et l’aborde parfois sans l’orienter. A l’aide de larges spatules et spalters, il couvre entièrement le papier de jus d’acrylique très liquides, ou le macule de taches éparses visant à préserver et faire vibrer la couleur d’origine, pour occuper l’espace, que la peinture prenne place… (… ) 

Les doutes cumulés, couches superposées, repentirs et incertitudes exploités donneront naissance à sa substance.

Dans une gestuelle maîtrisée, l’artiste joue avec le « hasard dirigé », découvre en agissant, s’étonne en cheminant, anime cette matière plissée comme une peau, aride comme un sol désertique, frémissante d’aspérités. 

Ni brillance tapageuse ni luxuriance excessive mais une matité, une sobriété, une économie de moyens dans un travail d’ombre et de lumière ; une gamme de couleurs restreintes pour pénétrer au plus profond, cibler l’essentiel. Ces papiers libres, flottants, conservent le goût de l’inachevé, s’inscrivent dans le temps comme arrêtés dans la fraîcheur du geste. »

Alain Ballereau travaille par séries. Celle qu’il nomme « noyaux » est saisissante. Le terme est parlant. Noyau d’un fruit, d’un atome, d’une planète, ou bien caillou, ou bien rocher ? Voilà un problème de proportion qui force  chacun à s’interroger devant l’oeuvre ! 

A moins qu’il s’agisse du supplice de Sisyphe qui  a cru pouvoir duper la mort. Le dieu Zeus le condamna à rouler un rocher jusqu’au sommet d’une colline d’où immanquablement il redescendra sans jamais pouvoir atteindre son but. L’artiste est-il condamné au même supplice, à toujours recommencer l’ouvrage pour atteindre l’œuvre ultime ? Est-ce le prix à payer pour une passion ?

Ni figuratif ni abstrait,   Ballereau  ne cherche pas à sublimer le réel, à  glorifier la nature, à penser. Il ne décrit pas, mais libère l’imagination avec les moyens de la  peinture. C’est le support, plus le matériau, plus les outils, plus le métier, qui créent ces espaces inattendus, lieux de questionnement pour le peintre lui-même et pour le regardeur. Cet univers mystérieux s’impose à nous et nous libère de nos angoisses ou de notre sérénité.

A.Lagors

Galerie Bleue-Plaimont, Boutique de Saint-Mont, 101 rue Bernard Tumapaler 32400 Saint-Mont

du lundi au samedi de 9h à 12h30 et de 14h30 à 19h

Le dimanche et les jours fériés de 14h à 18h  Tél : 05 62 69 69 50

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