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Lieux d’exposition

Alain & Laure Gaudebert – Introspectives et Terres à histoires

Du 5 octobre au 31 décembre 2024 – Vernissage vendredi 4 octobre à partir de 18h

Alain Gaudebert Introspectives (Salle 1)

Introspectives

La céramique d’Alain Gaudebert a à voir avec le jaillissement et

les gestes premiers de l’humanité.

Né à Paris en 1937, Alain Gaudebert est fils d’un éditeur de romans et de poésies, très lié aux artistes et aux gens de lettres. Il est ainsi plongé dès son enfance dans le monde de l’Art.

Après une période professionnelle passée dans le monde de l’industrie, il décide, dans les années 70, de se consacrer à ses propres recherches artistiques. Il choisit alors de s’installer à Saint-Aubin-Château-Neuf dans l’Yonne pour s’adonner à la céramique. Il construit, en 1975, son four à bois à flamme renversée d’un mètre cube, qu’il utilise encore aujourd’hui.

Son œuvre est prolifique et variée : pichets affichant d’étonnants dessins d’oiseaux, immenses bouteilles longilignes au corps torturé et autres jarres, tasses, et bols ; “boites fossiles” après un long séjour à Mayotte, sculptures de têtes en bas-relief pour la pièce de Ionesco Jeu de massacre, à Auxerre en 2004.

À partir de 2007, il conçoit ces séries de “falaises”, “stèles” et “torses”. Pièces toutes droites sorties du chaos, tel un magma répandu après une éruption volcanique. Sa connaissance et maîtrise du feu, de la cuisson et des émaux lui permet d’élaborer une palette riche et étendue produisant des pièces à l’émaillage excessif, aux épaisseurs interdites, aux superpositions volcaniques engendrées par les dépôts de cendres où se côtoient les sang-de-boeuf mêlés aux rouges frais, bordés de turquoise, striés de verts, de bleus, de gris, de noirs métallisés…

Une vie d’effort, une tâche énorme au quotidien, son œuvre multiple de coloriste, de graphiste et de sculpteur atteint aujourd’hui son plein épanouissement au travers du médium céramique. L’exposition présentée par le Centre Céramique Contemporaine Giroussens n’est pas une “rétrospective” mais bien plutôt une “introspective”, « regard intérieur sur le chemin accompli qui souhaite porter encore des floraisons nouvelles ».

 

Laure Gaudebert  Terres à Histoires (Salle 2)

Dans son œuvre « Descente de croix » le Christ s’échappe doucement de la croix suppliciaire pour rejoindre Marie-Madeleine et se prélasser à ses côtés dans un univers cotonneux.

Cette sculpture nous raconte bien une histoire puisqu’elle est
composée de plusieurs événements relatés par “cases”, par planches, à la manière d’une bande dessinée.

Il en est de même pour « La tour de la désillusion » où un chevalier
poursuit le but d’occire un dragon et d’épouser une princesse et se voit finalement détourné de son objectif initial par les aléas de la vie, représentés étage par étage.

Dans « Adolescents dans un fauteuil » la simple plaque de terre
qui sert de support aux personnages évoque un salon chaleureux
où trône une télévision. C’est du moins ce que suggère l’attitude détendue et absorbée des deux garçons. Mais dans cette œuvre, comme dans bien d’autres, une action unique est évoquée. Peut-on alors parler d’histoire ?

De plus, si l’action est unique, elle est souvent anodine. Les personnages
de Laure ne tiennent pas à illustrer de hauts faits et ce qu’elle représente tient presque toujours de l’anecdotique.

C’est ce qui la touche hors de l’atelier, ce qu’elle absorbe et se remémore parfaitement : Ces scènes quotidiennes qu’on ne remarque pas tant elles nous sont habituelles.

Chez Laure, ces scènes ne cachent pas leur portée narrative mais, si elles nous touchent autant c’est parce que le travail de l’expression et de l’attitude des personnages est primordial chez elle.

Toutefois, dans de nombreuses sculptures, les accessoires ont une place importante, qu’ils tiennent lieu de simples indices ou s’intègrent à un vaste décor.

Si l’humain est au cœur de ces compositions, il n’en est pas exactement le sujet. Laure Gaudebert ne crée pas uniquement des personnages, elle compose des scènes.

Si ces instants sont anodins et même fugitifs, s’ils sont discrets dans nos mémoires et n’illustrent pas de hauts faits individuels, ils n’en constituent pas moins la teneur de nos vies…

Charlaine Valprémit

Ce vernissage sera précédé à 16h30 d’une ciné-conférence gratuite, donnée par Virgile Loyer, durant laquelle l’artiste et ami d’Alain Gaudebert nous offrira un commentaire poétique sur les images du film qu’ils ont réalisé ensemble.

Centre céramique de Giroussens 7 place Lucie Bouniol 81500 Giroussens. Tél. : 05 63 41 68 22

De 10h à 12h – de 14h à 18h Septembre à Juin : du mardi au dimanche
Juillet & Aout : du lundi au dimanche

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