4 Barbier vitrine d art

Tout au long d’un tour du monde en voilier, je me suis remplie de rencontres, de cultures, souvent différentes de la mienne. La citation d’Anaïs Nin reflète mon vécu « en voyage, j’absorbe tout et je l’ajoute à moi-même ». La nature était ma principale source d’inspiration ainsi que mon quotidien sur un bateau à voile.

Sans aucune formation artistique sans se soucier des tendances, des styles ; j’ai créé loin de la civilisation.

Fascinée par les fleurs, les feuilles et les arbres, avec le peu et le simple, des matériaux bruts, comme le coton, une feuille à dessin, quelques photos instantanées, j’ai laissé cours à mon imagination. C’est au milieu des éléments : eau, nuages, vent, soleil, lune ; avec des gestes lents, qu’inspire la broderie que je me suis laissée guider par tous les trésors venus de la nature.

La vie sur le voilier m’a permis de prendre mon temps pour créer.

J’aime l’imprévu, je me laisse porter par le fil à coudre, la forme d’une feuille, d’une fleur.

Avant toute création, je n’ai qu’une idée floue du rendu, la forme progresse lentement par hasard. Je ne fais aucun croquis ni dessins en amont.

Ma vie quotidienne sur le voilier m’a placée au milieu de la nature, où la contemplation, le contact physique avec les éléments ont façonné mon esprit créatif.

Agathe Mazzucotelli

Gorgone

Si je vous dis « gorgone » vous allez penser à ces trois créatures fantastiques malfaisantes dont le regard a le pouvoir de pétrifier ceux qui les fixent.

Loin de moi l’idée de cette maléfique perspective. Les gorgones de mer, au premier abord, ressemblent à une créature végétale car elles aiment danser avec le flux et le reflux des vagues, leurs ramifications pourraient évoquer une arborescence chère au monde végétal. En fait, ce sont des animaux proches du corail.

Passionnée de plongée sous-marine, mon regard a été aspiré par sa forme si particulière, j’y ai vu dans son squelette trame et chaîne d’un tissu, j’ai vécu des moments de grâce quand les gorgones ondulent lentement et délicatement au gré des vagues.

Munie de fils et d’une aiguille, j’ai voulu, par gestes lents, honorer sa magnificence grâce à la broderie.

Dans le cadre de l’exposition, je vais présenter des diptyques de certaines gorgones brodées en parallèle avec des photographies en noir et blanc de mon amie Katy sous l’eau.

Agathe Mazzucotelli