Abdelkader Benchamma – Différents souvenirs de la matière
Du 31 mai au 6 juillet 2024 – Vernissage vendredi 31 mai à partir de 18.30
Différents souvenirs de la matière, propose un voyage étrange en quête d’une matière mystérieuse, fulgurante et en perpétuelle transformation. Un voyage qui revisite presque vingt années de dessins. Cette grammaire modelée depuis longtemps par Abdelkader Benchamma se nourrit de littérature, de philosophie, d’astrophysique, de réflexions ésotériques, elle met en oeuvre des scénarios visuels qui questionnent notre rapport au réel sondant les frontières avec l’invisible.
Différents souvenirs de la matière regroupe un ensemble de dessins réalisés entre 2006 et 2024.
Réalisée en complicité avec Christian Laune, cette exposition offre un point de vue singulier et unique sur une oeuvre aujourd’hui en pleine maturité.
Pour aborder l’oeuvre d’Abdelkader Benchamma il faut retourner aux sources. L’artiste a toujours préféré la compagnie des livres à celle des tableaux ; Les fragments de ses lectures alimentent un récit qui se déroule depuis presque vingt ans sur le territoire absolu de l’étrange, aux confins de l’ésotérisme, de la science et de la magie.
Au départ, il y a de grands personnages isolés, parfois siamois, tel des monsieur K sorti d’un Kafka, qui se débattent face à une menace sourde, puis survient le petit peuple, qui tel une colonie de figurines génériques donne la mesure d’un opéra cosmique mental, fragmenté et sans échelle, perdu.
A partir de là, tout n’est qu’une question d’errance, d’exploration, d’immersion, de mutation, dans un territoire où règne l’absence, où tout semble se fondre, pour les personnages comme pour nous, dans la matière du dessin. On pense aux processions hallucinées et sublimes des films d’Artavazd Pelechian, où les cortèges rejouent des rituels oubliés, qui semblent pourtant essentiels à la survivance des mémoires.
Quand la lumière « coule » autour des objets (1), c’est l’invisible, parfois le mystère dissimulé, empaqueté, qui nous invite à résoudre l’énigme en devinant ce qui est caché dans le Tas, cet agrégat organique informe « résultat d’un phénomène naturel ou produit d’une activité humaine, intersection entre culture et matière ».
Au travers de recherches scientifiques et de littérature ufologique l’artiste interpelle dans son récit nos rapports aux croyances, aux fictions populaires. Il questionne l’usage des énergies immatérielles, des conditions d’apparition furtive des véhicules et des êtres extra-terrestres élevés au rang de messie ou de monstres envahisseurs.
Dans son film, Inland Empire, David Lynch signale l’entrée d’un monde parallèle par un graffiti mystérieux : A X X o N N ; Benchamma lui, rehausse à l’encre noire les sujets religieux ou pastoraux des gravures de Gustave Doré pour figurer des apparitions célestes récurrentes, des machineries complexes où rien n’est fixe, rien n’est stable, pire rien n’est logique.
Aujourd’hui, les dessins d’Abdelkader Benchamma provoquent un basculement, un changement de focale, lorsque le dessin qui ne tente plus de représenter un paysage mental, est devenu paysage, on devine dans les flots du magma furieux de l’encre, les bribes de sa bibliothèque qui croisent sereinement.
C.L
Né en 1975, Abdelkader Benchamma vit et travaille entre Paris et Montpellier, il est représenté par la Galerie Templon à Paris.
Il est nommé du prestigieux Prix Marcel Duchamp 2024.
Artiste incontournable à Montpellier (Carré Sainte Anne, Fondation Hélénis, …) il expose régulièrement à la galerie chantiers BoîteNoire depuis 2006 :
Entre-deux, 2006 – The apparent stability of things, 2009 – La ligne de base du hasard, 2010 – Le rayon bleu, 2013 – La rumeur des cercles, 2019.
galerie chantiersBoîteNoire Hôtel Baudon de Mauny 1 rue carbonnerie F-34000 Montpellier
Tél 06 86 58 25 62 / 04 67 66 25 87
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