Soyez bien informé !

Les incontournables

+ Récent

– Les lieux d’exposition

C’est ce que fait Infomaniak, l’hébergeur de ce site. Non content d’alimenter ses serveurs en énergie renouvelable (barrage hydroélectrique), le nouveau datacenter permet de chauffer 6000 appartements et bientôt un quartier.

C’est cette volonté qui permet une action de tous les jours.

Donc lorsque vous naviguez sur le site de Contemporanéités de l’art, vous contribuez à chauffer des appartements ! (regardez la vidéo)

Visite virtuelle du Data center D4.

Nicolas Momein – Des clous dans la bouche

Du 12 décembre 2025 au 14 février 2026 –  Vernissage vendredi 12 décembre à 18h

Nicolas Momein explore depuis une quinzaine d’années les possibilités d’une sculpture élargie. Aventureuse, vorace de tout support et de toute pratique, son œuvre assimile d’innombrables disciplines, hybridant volontiers beaux-arts, arts appliqués et artisanat, mais aussi techniques industrielles et agricoles. Momein court-circuite 

les hiérarchies avec allégresse, mais également avec pudeur et douceur lorsqu’il s’agit de décloisonner ces professions spécialisées, assignées à des classes et des segmentations sociales. Couturières, sableurs, grenailleurs, matelassiers, sabotiers, tanneurs, soudeurs, savonniers, ébénistes, métalliseurs… : l’artiste coopère avec ces corps de métier, sur le mode de la collaboration ou de l’échange de compétences. 

Avant de se tourner vers l’art, Nicolas Momein a été quelques années tapissier. Commentant une vidéo ancienne, dans laquelle il martèle une ligne de clous dorés le long d’une banquette écarlate, il s’amuse de ce « tapissier vaudou » qui avance avec des clous dans la bouche. 

Cette formation artisanale, longtemps tue et gardée souterraine, souvent convoquée dans des lapsus sculptés, ressurgit à présent de toute part. Transfuge professionnel, navigant sans cesse entre des cultures high and low, l’artiste subvertit la distinction beaux-arts/artisanat qui continue d’exercer son lot d’empêchements. 

Assumant aujourd’hui cette provenance tapissière, certaines œuvres arborent avec fierté des exubérances dévoyant leur parenté minimaliste. Des cloques, des protubérances, des brillances, des fluorescences, des franges et d’autres fantaisies viennent travestir la sobriété attendue au profit d’un tournant domestique, grotesque, cartoonesque de l’œuvre. 

Le corps, humain, animal, est partout présent. Les petites sculptures de résine Knots (« nœuds »), boursoufflures colorées et plissées d’une sorte de nombril, forment une famille des moulages obtenus à partir de gants en latex, de bonnets de bain ou de préservatifs. Ailleurs, textile, garniture et châssis évoquent des peaux, des chairs et des squelettes. L’artiste opère des gestes d’incision, de suture et de garniture à mi-chemin entre tapisserie, peinture et sculpture. 

Des châssis rembourrés sont capitonnés de serviettes éponge, de draps bariolés et de jeans d’atelier peinturlurés (Bleu de travail) : le trousseau comme tableau. D’autres tableaux-reliefs sont intégralement recouverts de crin animal, de vache et de cheval mélangé, habituellement utilisé en tapisserie pour le rembourrage des fauteuils, ici dénudé en grandes toisons touffues (Crin – Un pré). Ailleurs, la toile de jute tendue à la surface de rembourrages sphériques arbore divers ornements : semences appointées, coutures apparentes et œillets métalliques (Du crin dans les yeux). 

Sans châssis ni rembourrage, les récents Bâtons de plis ne conservent que la « peau » des tableaux : le similicuir sur lequel l’artiste a d’abord appliqué peinture, sérigraphie et transfert est finalement découpé en lambeaux transformés en manchons, enfilés et plissés sur de longs « colliers ». Dès lors, ces mues ou scalps de peinture deviennent des fétiches : de joyeux trophées, victorieux du bon goût et de la distinction des genres. 

Hélène Meisel

Nicolas Momein

Né en 1980, à Saint-Étienne, France.

Vit et travaille à Paris, France.

  • Présentation

La pratique de Nicolas Momein est basée sur l’étude d’objets triviaux et fonctionnels, et se développe à travers plusieurs étapes de travail. Elle commence par le repérage des objets, qui implique donc aussi le repérage des gestes et des techniques. 

Cette observation quasi anthropologique est associée à une forme d’apprentissage, car il veut comprendre et maîtriser ces gestes, apprendre à utiliser les machines, collaborer avec les ouvriers et les artisans, bref, se préparer à faire, défaire et refaire ces objets et à perpétuer ces techniques.

  • Formation

MFA, Haute École d’Art et de Design, Genève, Suisse

DNSEP, Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne, France

DNAP, Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne, France

Ceysson & Bénétière,  10 rue des Aciéries 42000 Saint-Étienne Tél : 04 77 33 28 93

Du lundi au samedi 11:00 – 18:00

Je partage !