Hadrien Alvarez – Écran de fumée
Du 16 décembre 2025 au 17 janvier 2026 – Vernissage samedi 6 décembre à 18h
HADRIEN ALVAREZ aura
L’occasion d’y présenter un ensemble de travaux récents — peintures, encres et fusain — infusés tant par les renversements politiques en cours que par les questions d’identité, collective et individuelle, ou encore par des interrogations formelles sur la façon dont abstraction et figuration dialoguent et se chevauchent dans toute pratique picturale.
Usant d’images trouvées dans les méandres du web, sa pratique consiste, après les avoir laissé sédimenter, à les sélectionner selon des critères d’étrangeté et de singularité forgés au fil des années, afin d’injecter dans son travail une forme de dépaysement visuel et de donner à voir un monde introspectif se déployant dans le hors-champ de la communication et des images consommables.
Les outils archaïques de la peinture deviennent ainsi le bloc opératoire où peut être lentement disséquée la vacuité supposée des images contemporaines — vacuité qui tient le plus souvent au regard posé sur elles, toute image pouvant devenir le nid d’une affinité esthétique singulière. Comment intégrer ce contemporain sans épaisseur des images vitrifiées, consommables et computables, à la lenteur organique de la peinture ?
En transposant le digital dans les pratiques analogiques. Et, par là même, en brisant leur netteté algorithmique, en les filtrant via les canaux d’un corps incertain ; en rendant leurs contours diffus, visqueux, mouvants ; en contaminant par l’impureté du miscible les couleurs imperturbablement homogènes des chartes chromatiques. En cassant, enfin, le « devenir-fichier » du visuel, au fur et à mesure que l’on extirpe les images de leur gangue rétroéclairée…
Ce monde métaphorique des images, qui pointe vers un projet — bien matériel, lui — de lessivage tous azimuts de l’impur, il s’agit donc de le subvertir pour accueillir à nouveau l’ambiguïté du monde, son impureté fondamentale. Et de produire par la peinture un monde visuel rendu à l’analogique et à ses travers : des images vivant leur vie propre, organique et pleine, enrichies de leur contraire, aptes au présent tout autant qu’intempestives.
Réplique, 42 de la rue des Embergues, 12000 Rodez
Horaires :vendredis de 15h à 18h30 et les samedis de 10h30 à 12h30 et de 15h à 18h30.
- Arts Plastiques
- - Publié le
- Philippe Cadu


