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Cézanne au Jas de Bouffan

Du 28 juin au 12 octobre 2025

Cézanne 2025 :

Une exposition internationale, sa demeure, son atelier, ses paysages… 

La Ville d’Aix-en-Provence propose à partir du mois de juin 2025 un grand évènement dédié au peintre Paul Cezanne, né et mort dans cette ville qui a été, avec ses paysages alentours et sa montagne devenue mythique grâce à sa peinture, le théâtre de toute une vie.

Même si Cezanne s’est partagé entre sa ville natale et Paris essentiellement, c’est à Aix-en-Provence qu’il n’a eu de cesse de revenir comme aimanté par la lumière si particulière de sa campagne et la charge affective d’un pays où il est né.

Ainsi, la ville d’Aix-en-Provence, en vue de cette année exceptionnelle a décidé de restaurer progressivement et de faire découvrir une partie de la bastide du Jas de Bouffan, acquise par le père de l’artiste en 1859.

Cette bastide située en bordure Ouest du centre ville a été pour Cezanne plus qu’une demeure familiale dont il devra pourtant se départir à contre-coeur en 1899.

C’est là qu’il a peint ses premières oeuvres à l’âge de 20 ans et dont il reste encore aujourd’hui des fragments récemment découverts dans le « Grand Salon » ; c’est là aussi que son père lui installe un atelier au deuxième étage, éclairé par une grande verrière fendant la toiture d’où sortiront ses plus grands chefs-d’oeuvre.

De ces 40 ans passés dans la demeure familiale entourée de 15 hectares de vignes et de vergers, vont naître natures mortes, joueurs de cartes, baigneurs et baigneuses, portraits et autoportraits que le musée Granet va proposer dans une grande exposition du 28 juin au 12 octobre 2025. Plus de 100 oeuvres, huiles sur toile, dessins et aquarelles feront ainsi le lien avec sa bastide familiale restaurée ainsi que son parc, dont il reste aujourd’hui près de 5 hectares quasi intacts. Ces oeuvres inestimables viennent du monde entier, à la fois des grands musées français notamment du musée d’Orsay mais aussi de Bâle, Chicago, Harvard, Londres, Los Angeles, New York, Ottawa, Tokyo, Zurich…

Le visiteur pourra ainsi passer de la visite de sa demeure familiale et des jardins restaurés où seront visibles certains points de vue de l’artiste, aux salles d’exposition du musée Granet où, au fil des sections apparaîtront les oeuvres de Cezanne peintes au Jas de Bouffan. Celles-ci figureront les « habitants » de la bastide, les terres du domaine, l’allée de marronniers, le bassin, ou encore la bastide et la ferme attenante, immortalisées dans une toile exceptionnelle provenant de la National Gallery de Prague, donnant au projet toute sa cohérence scientifique et artistique.

De surcroît, la ferme qui jouxte la bastide abritera la gestion du Catalogue Raisonné de l’artiste au sein du Centre de Recherche Cezannien, seul au monde à pouvoir authentifier une oeuvre du Maître d’Aix.

En 1899, le peintre est obligé de vendre le domaine du Jas de Bouffan. Cezanne s’installe alors dans le quartier de l’hôtel de ville – rue Boulegon précisément -, et achète un terrain sur la colline des Lauves, au dessus de la cathédrale d’Aix, pour s’y construire un atelier qui deviendra son dernier espace de création à partir de 1902. C’est là entre autres qu’il terminera ses Grandes Baigneuses visibles aujourd’hui à la Barnes Foundation de

Philadelphie, qu’il avait commencées au Jas de Bouffan. La ville d’Aix-en-Provence y a fait l’acquisition en 2016 d’un terrain jouxtant l’atelier, afin d’en fluidifier l’accès. C’est donc dans un espace désormais entièrement dédié à l’artiste, à l’atelier laissé intact et aux objets restaurés, que se poursuivra l’année Cezanne 2025.

Cette année exceptionnelle prendra également tout son sens grâce à la création d’un nouveau parcours pour le public menant aux carrières de Bibémus. Ce lieu hautement cezannien situé à l’Est de la ville en direction de la mythique montagne Sainte-Victoire, complétera ces propositions et permettra ainsi au public de mieux comprendre in situ les sources d’inspiration de l’artiste.

En effet, c’est à partir des années 1890 que l’on voit s’affirmer dans son oeuvre la géométrisation du paysage qui fera de Cezanne le « père de l’art Moderne », « Notre père à tous » comme le disait Picasso, dont la sépulture se trouve à quelques kilomètres de là.

Tout au long de cette célébration, une programmation ambitieuse des musées d’art et d’histoire de la ville d’Aix viendront resituer Cezanne dans son époque et apporter un autre éclairage sur une postérité qui n’est pas allée de soi aussi bien dans sa ville natale qu’en France.

Pour les plus petits, un parcours pédagogique sera proposé dès février 2025, avant, pendant, et après l’exposition au musée Granet, dans les espaces de La Manufacture afin que le jeune public appréhende de façon ludique et didactique ce qui fait la singularité de l’artiste.

Une exposition de peintures et de dessins dans un musée n’est jamais un accrochage d’œuvres les unes à coté des autres sans qu’un tel accrochage ne donne sens à l’œuvre entière du ou des peintre(s) retenu(s). A fortiori, quand il s’agit de Cezanne qui se plaignait à la fin de son existence : « Mon âge et ma santé ne me permettront jamais de réaliser le rêve d’art que j’ai poursuivi toute ma vie »1. 

Ce « rêve d’art » est plus facile à cerner si les expositions s’organisent autour d’un thème ou d’une période. C’est ainsi, que nous avons pu voir des expositions sur la montagne « Sainte-Victoire », sur « Madame Cézanne », « Les Dernières années » ou « Les Années de jeunesse » de l’œuvre de Cezanne, « les Portraits », « la Provence », ou encore « Paris ». 

Le choix d’organiser une exposition sur Cezanne dédiée au thème du « Jas de Bouffan » est alors un vrai défi : le risque est de rassembler des œuvres qui n’ont en commun que d’avoir été peintes en un lieu défini, le Jas de Bouffan. Cela fait-il réellement une exposition ? 

Le Jas de Bouffan correspond à une propriété familiale que la famille Cezanne possède de 1859 à 1899. De fait, elle est acquise en 1859 par le père de Paul Cezanne, Louis-Auguste, devenu banquier à Aix-enProvence. Au moment de l’acquisition, cette propriété de quatorze hectares est essentiellement agricole, puisqu’à côté d’amandiers, mûriers, oliviers… on y cultive la vigne. 

La famille Cezanne ne paraît avoir habité cette demeure de manière continue qu’à partir de 1870. Pendant les années 1860, elle était occupée aux périodes estivales. Cela explique le tableau de LouisAuguste Cezanne (le père de l’artiste), peint aux environs de 1864, à même le mur du « Grand Salon ». Le Jas reste inchangé jusqu’à la mort de Louis-Auguste Cezanne, survenant le 23 octobre 1886. Cezanne partage alors la propriété de la demeure et des terres en indivision avec ses deux sœurs Marie et Rose. 

À la mort de madame Cezanne mère en octobre 1897, Rose entend récupérer sa part. Le Jas est alors vendu en 1899. Cezanne n’y remet plus jamais les pieds. 

Toutefois, à l’âge adulte, Cezanne n’habite le Jas de Bouffan que par intermittence ; la moitié de sa vie picturale se passe à Paris, l’autre moitié en Provence, où on le retrouve de nombreuses fois à l’Estaque, Gardanne, Château-Noir, Bibémus, sans parler des dernières années à l’atelier des Lauves. Cependant, même si Cezanne n’est pas à demeure au Jas, ce lieu devient le centre de gravité de sa vie. Jusqu’en 1899, il y revint sans cesse. L’exposition rendra compte de cette vérité. 

En 2017, la Ville d’Aix-en-Provence décide de faire de la bastide, du parc et de la ferme du Jas de Bouffan (environ 5 hectares maintenant intégrés à l’urbanisme de la ville), un lieu cezannien, le « lieu » cezannien par excellence. Elle a lancé et financé un projet pour que la bastide soit restaurée en 2025 et 2026 comme la « maison de Cezanne ». 

Ce projet comprend également l’ouverture du parc au plus près de ce qu’il était du temps de Cezanne. ll est encore prévu que la ferme devienne un Centre Cezannien de Recherche et de Documentation (de référence internationale) dédié à Cezanne, avec la responsabilité du catalogue raisonné du peintre (CCRD). 

1 Rewald John, Paul Cezanne, correspondance, Lettre de Cezanne à Roger Marx, 23 janvier 1905, Paris, Grasset, 1978, p. 311-312. 

2 Rainer Maria Rilke, Lettres sur Cezanne, (1991), traduction par Philippe Jaccottet, Paris, Seuil, 1991 p. 71, 72. 

Ne faut-il pas se rappeler la phrase de Rainer Maria Rilke, parlant des touches colorées d’un tableau de Cezanne, La Femme au fauteuil rouge (1877) : « C’est comme si chaque point du tableau avait connaissance de tous les autres »2. 

Le propos de cette exposition est alors celui de réunir des tableaux, dessins et aquarelles, qui se reconnaissent entre eux, autour du lieu appelé Jas de Bouffan. 

Mais qu’y a-t-il de commun entre un tableau de jeunesse du « Grand Salon » du Jas de Bouffan et Les Joueurs de cartes ? Répondre à cette question nécessite d’avoir circonscrit ce lieu.

Musée Granet,  Place Saint Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence Tél : +33 (0)4 42 52 88 32 

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