Aller au contenu principal

Soyez bien informé !

Les Incontournables

Les + Récents

Lieux d’exposition

C’est ce que fait Infomaniak, l’hébergeur de ce site. Non content d’alimenter ses serveurs en énergie renouvelable (barrage hydroélectrique), le nouveau datacenter permet de chauffer un immeuble et bientôt un quartier.

C’est cette volonté qui permet une action de tous les jours.

Donc lorsque vous naviguez sur le site de Contemporanéités de l’art, vous contribuez à chauffer des appartements ! (regardez la vidéo)

Victor Gray – À l’écoute des yeux

Du 6 mars au 12 avril 2025 – Vernissage vendredi 7 mars 2025 à 18h30

Né en Angleterre en 1945, Victor Gray se forme aux Beaux-Arts de Hastings et de Londres avant de s’installer en Région toulousaine dès l’âge de 30 ans.
Influencé à ses débuts par les peintres Peter Stroub, Robyn Denny, et John Hoyland, Victor Gray a très vite développé son propre style caractérisé par une grande liberté formelle, utilisant le pinceau et le couteau pour créer les formes et la matière.

Victor Gray prend le soin de conserver des espaces non-peints sur toutes ses toiles. Il dit à ce sujet : « Je choisis toujours les toiles avec une attention maladive. Et avant d’y poser le crayon ou le pinceau, j’éprouve des scrupules à l’abîmer. Il faut alors lui rendre son équilibre ».

Depuis 1979, Victor Gray a exposé dans les grands centres d’art en Occitanie et à Toulouse dans les galeries Jacques Girard, Sollertis, Jean-Paul Barrès. Et à Ombres blanches en 2008… et en 2025

 

[…] C’est la main qui s’impose à l’oeil comme une puissance étrangère que l’oeil, encore une fois, a peine à suivre. Dès lors, les référents tactiles qui exprimaient la dépendance de la main à l’oeil, sont effectivement supprimés. Mais pas du tout parce que c’est un espace optique pur, mais parce que la main cesse d’être subordonnée à l’oeil, prend son indépendance complète […]

Ces mots de Gilles Deleuze à propos de l’abstraction, prononcés en mai 1981 lors d’une séance de son séminaire sur la peinture, ouvrent un espace de réflexion pour celles et ceux qui vont visiter l’exposition que nous proposons des peintures de Victor Gray. L’artiste, lui, tient au titre qu’il a donné à l’ensemble choisi parmi ses travaux : à l’écoute des yeux. 

Rien à priori ne vient s’opposer à l’intuition de Deleuze au moment où le peintre s’anime devant la toile, mais dans les visites réitérées de l’atelier où nous faisons ensemble le choix des oeuvres, il semble en effet, ainsi que le suggère Victor Gray, que l’oeil écoute, tant le sien que celui du visiteur. Peut-être, dans ce temps partagé d’immersion dans les lignes et dans les couleurs, tendons-nous sans le savoir à retrouver le sens que Paul Claudel donnait il y a longtemps à sa proposition, « l’oeil écoute » : … je recommandais au visiteur des musées d’avoir l’oreille aussi éveillée que les yeux, car la vue est l’organe de l’approbation active, de la conquête intellectuelle, tandis que l’ouïe est celui de la réceptivité.

Une question animait Gilles Deleuze dans son séminaire : pourquoi la peinture aujourd’hui ? Dans cette fin d’hiver et ce début de printemps, la visite de l’exposition de Victor Gray saura à coup sûr répondre en partie à cette question.

Christian Thorel.

Victor Gray – À l’écoute des yeux

Un tableau dressé dans son rectangle doublement circonscrit par ses bords et une marge rajoutée, comme pour nous fixer, nous attirer, nous sidérer dans cet espace de peinture.

Sans dehors. Au coeur de la solitude du tableau, ce lieu secret rejoignant notre propre solitude. Et puis refaire le chemin de la couleur. La forme (c’est-à-dire la tension interne, la force qu’elle mobilise pour épuiser l’espace) c’est le fond qui monte à la surface, et cette montée, en même temps, défait l’ordonnance des formes, n’assignant pas un lieu où l’oeil s’arrêterait – une panique de l’oeil.

Le signe (inducteur de peinture) n’est là que pour égarer un peu plus le regard, la fausse reconnaissance reconduite d’un tableau à l’autre. Posé, entêtant sur un pur bloc de peinture, le dehors du dedans, mais indivis de la surface peinte.

Reprenons, un tableau dressé dans son rectangle doublement circonscrit. D’un champ saturé d’avance – la peinture, tout travail commence par une obstruction, comme s’il s’agissait à chaque nouvelle toile, de transgresser cette clôture, résoudre le rectangle, en somme une opération de peinture.

Dans les années 80, Victor Gray a peint une série de tableaux sous le titre générique de « Gambit », terme d’échec qui signifie dégager le jeu. Dégager l’espace, seul, dire sa phrase de peinture, alors que rôde la catastrophe de la possibilité de ne plus voir, de ne plus peindre. Gilles Deleuze parle de la peinture comme du seul art qui intègre nécessairement « hystériquement » sa propre catastrophe.

Ajoutons, l’art de peindre est aussi un art de penser : rectifier les bords, repenser la surface à peindre, donner à voir le temps qui dure et coexiste, et que cela emporte.

Un jour, à la fin de sa vie, Pierre Tal-Coat déclara : « ce n’est pas grand-chose, la peinture », André du Bouchet commenta cette phrase : « la destination de la peinture n’étant pas bornée à un tableau produit, mais elle-même – pas grand-chose – rien qu’un instant, mais l’instant même marquant l’accueil de ce qui, oublié, n’en est pas moins là, comme à la source l’eau ».

François Zénone, mai 2002.

Librairie Ombres Blanches, Galerie & Salle de Conférences, 3 Rue Mirepoix, 31000 Toulouse

Du mardi au vendredi : 14h-19h. Samedi : 10h-13h / 14h/19h

Pour suivre l’actualité du sud de la France tout simplement !

error: Le contenu est protégé !