Pour la 17ᵉ édition des Rencontres autour de l’Estampe, nous vous invitons à une nouvelle immersion dans le monde de la gravure. Étranges, ces images, ces portraits ; témoignage marqueur du temps. 

L’impression qui en émane retient notre attention et reste gravée dans notre mémoire, il faut prendre son temps, le temps de recevoir ces messages.

Préface du catalogue de l’exposition Père et fils / Gérard et Théo au Musée

Raymond Lafage. (Extraits)

Gérard Jan intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse en 1985 où il suit une formation en gravure et dessin. Attiré par les techniques anciennes, il apprend, entre autres, sous la direction de René Izaure, une figure emblématique du monde de l’estampe, la technique spécifique de la gravure sur cuivre . Cette dernière qu’il apprendra à maîtriser au fil du temps lui permettra d’exprimer tout son talent.

Avant même de quitter les Beaux-Art en 1987, Gérard Jan fait l’acquisition d’une presse et ouvre son premier atelier où il pratique la gravure et tire des œuvres d’artistes renommés. Ainsi, René Izaure, tout comme son illustre prédécesseur Louis Louvrier, lui confie l’impression exclusive de leurs plaques ;

Artiste curieux et passionné, il devient « peintre en négatif » en s’adonnant aux monotypes dès 1990 ( estampe obtenue par peinture directe à l’encre sur une plaque, sans gravure préalable, et qui fait l’objet d’un tirage unique après passage sur la presse).

Artiste exigeant, Gérard jan puise son inspiration dans la Rome Antique, la Renaissance italienne, les campagnes de Toscane, la Grèce classique et contemporaine et dans la majesté des arbres pour lesquels il voue une véritable passion. Ses œuvres vibrantes de lumière créent de l’émotion et incitent à la réflexion.

… Si Gérard Jan est connu du grand public, son fils Théo est un jeune artiste prometteur. Il baigne depuis son enfance dans le milieu artistique avec son père, artiste, dessinateur, pastelliste et graveur, et sa mère encadreuse.

Après l’obtention de diplômes en ébénisterie, Théo Jan pars à Paris travailler en tant qu’encadreur, en continuant à dessiner pendant son temps libre. Autodidacte, il s’inspire des œuvres de son père, mais également de Mohlitz et Moebius. 

Théo Jan est captivé par la technique de la gravure à la pointe sèche, qu’il revisite à l’encre de Chine, mais également par le monotype et le fusain. Sa première série d’illustrations intitulée « Carcasses » réétudie les anciennes gravures animalières, qu’il dépèce à sa façon.

… On dit que rien ne pousse sous un grand arbre, mais à ses côtés ses ramifications volubiles apportent soutient et protection. Ici, l’art est une affaire de famille, une question d’essence où racines et ramures commencent à s’entremêler.

La création de Théo Jan se singularise sans renier ses origines. Son geste donne à Contempler. Le jeune artiste porte ses pas dans la même direction que son père.

Anne-Marie CARRASSUS

Responsable du Musée Raymond Lafage. Commissaire d’expositions.