Delphine Gigoux-Martin – La Constellation Cazalis
Juin 2024 – Vernissage 15 juin dès 18h Salle des fêtes de Cazalis
Au sommet d’une de ces dunes en fer à cheval (Doucs en Gascons), façonnée par les vents d’ouest depuis la fin de la dernière période glaciaire, vous ressentez les formations en vagues de sable avec toutes les légendes qui les frangent.
Au XIXe, avec les grands travaux d’assainissement, la forêt est venue recouvrir et figer ce monde très ancien. L’artiste a imaginé la mer avant le sable et fait remonter des profondeurs un exemplaire géant de la petite fissurelle de nos rochers avec son apex percé. Elle a imaginé le dialogue de ce coquillage avec la forêt et les animaux, avec le cosmos et avec la terre. Comme dans les histoires d’Alice, soit que vous soyez devenu minuscule, soit que l’objet soit devenu démesuré, vous pouvez vous faufiler dedans.
Jusque là, vous pensiez être devant une sculpture, certes un peu étrange à cet endroit. La marche, en suivant les éclats blancs du coquillage dans les arbres, aurait pu vous alerter que vous quittiez un sentier de balade habituel, pour entrer dans une buissonnante fantaisie. Maintenant, vous êtes dans le ventre de la fissurelle, baigné d’une lumière qui y dessine sur les parois des vols d’oiseaux.
De sa base fendue, vous avez une vue sur les fûts d’une forêt colossale comme il a pu en exister sur notre planète.
Si d’aventure vous venez de nuit, par son sommet, vous pourrez voir les étoiles de la constellation de Cazalis loin de notre système solaire. Les sons aussi y sont d’une tout autre nature. Le vaisseau fissurelle utilise votre imagination pour des destinations aussi familières que déroutantes.
Jean-François Dumont, commissaire artistique