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Vivian Maier – Anthology

Du 19 octobre 2024 au 16 mars 2025 – Vernissage vendredi 18 octobre à 18h30 

Le musée de la Photographie met à l’honneur Vivian Maier (New York,1926 – Chicago, 2009), une gouvernante d’enfants aux Etats-Unis au milieu du 20e siècle ayant traversé sa vie dans le silence et l’anonymat avant d’être révélée comme photographe après la découverte fortuite de son œuvre, une œuvre photographique brillante sortie de l’ombre, qui raconte la vie. Avec une sélection de 140 images et vidéo, l’exposition Anthology permet de saisir l’ampleur de l’œuvre de Vivian Maier, photographe autodidacte et passionnée de l’image, qui inventa un langage à la croisée de la photographie humaniste et de la streetphotography.

Vivian Maier (1926-2009) travailla comme gouvernante d’enfants à Chicago au début des années 1950, et pendant plus de quatre décennies. Toute une vie passée inéluctablement inaperçue jusqu’à la découverte en 2007, de son corpus photographique : une œuvre colossale constituée de plus de 120.000 négatifs, de films super 8 et 16mm, d’enregistrements divers, de photographies éparses et d’une multitude de pellicules non développées.

Malgré le manque de recul pour confronter les différentes analyses scientifiques et critiques de ce travail, l’exposition Anthology permet de saisir l’ampleur de l’œuvre de Vivian Maier. Avec une sélection de 140 images et vidéos, cette présentation permet d’apprécier la qualité du regard et la subtilité avec laquelle Vivian Maier s’est approprié le langage visuel de son époque.

Totalement autodidacte, Vivian Maier photographiait la rue, des gens, des objets, des paysages ; en définitive, elle photographiait ce qu’elle voyait, tout simplement, abruptement. Elle savait saisir son temps en une fraction de seconde. Elle racontait la beauté des choses ordinaires, cherchant dans le quotidien et le banal, les fissures imperceptibles, les inflexions furtives du réel.

Son monde c’était les autres, des inconnus, des anonymes que Vivian Maier effleurait le temps d’une seconde, de sorte que ce qu’elle photographiait, c’était d’abord un rapport de distance, cette même distance qui faisait de ces personnages, les protagonistes d’une anecdote sans importance. Et même si elle ose des cadrages impérieux, déconcertants, Vivian Maier reste au seuil, voire en limite de la scène qu’elle photographie, jamais au-delà pour ne pas en être invisible.

Elle prend part à ce qu’elle voit et devient elle-même sujet. Les reflets de son visage, son ombre qui s’allonge sur le sol, le contour de sa silhouette, se projettent dans le périmètre de l’image photographique. Vivian Maier a réalisé de nombreux autoportraits tout au long de ces années, avec l’insistance de quelqu’un en quête de soi-même. Elle cultivait une certaine obsession, moins pour l’image en soi que pour l’acte de photographier, pour le geste, comme un accomplissement en devenir. La rue était son théâtre, ses images un prétexte.

Anne Morin, Commissaire de l’exposition

AUTOPORTRAITS

Les autoportraits de Vivian Maier jalonnent son parcours photographique et traversent son œuvre de part en part. Elle utilise différents procédés visuels pour signifier sa présence dans l’image. Ces multiples typologies de représentation comme le dessin d’ombre, la silhouette projetée, le reflet et la réflexion, ou encore l’image dans l’image, font la richesse et la singularité de son langage photographique. Elle décline ce vocabulaire selon les situations et joue avec ces éléments pour affirmer sa présence à un instant et un endroit précis. 

Ces indices sont très variables. Ils peuvent passer inaperçus et n’être qu’une discrète allusion, un clin d’œil à qui sait les déceler. A l’inverse, ils peuvent être une affirmation claire et indéniable que le sujet de l’image est l’autoportrait où Vivian Maier fait face à elle-même.

D’une manière ou d’une autre, autoreprésentation ou autoportrait, allusion ou déclaration d’intentions, elle invite le spectateur à un jeu de piste dont la finalité reste une énigme. L’autoportrait est la preuve irréfutable de sa présence dans un monde où elle cherchait sa place.

PORTRAITS

Les portraits de Vivian Maier sont le moyen d’approcher « l’autre ». Ils témoignent de sa curiosité pour la vie quotidienne et les traits des personnes qui ont retenu son attention. Si certaines photographies sont clairement des instantanés pris en cachette, d’autres sont le résultat de véritables rencontres avec ses modèles, photographiés de face et en gros plan.

Il est utile de faire la distinction entre les portraits de personnes de classe inférieure, auxquelles elle pouvait s’identifier, et les portraits de personnes de condition plus aisée. La classe ouvrière et les sans-abri sont le sujet d’un grand nombre de ses portraits, des photos instantanées prises à une certaine distance pour protéger ses sujets.

Dans le cas des portraits de la classe supérieure, Vivian Maier les pousse littéralement ou les heurte intentionnellement pour provoquer une réaction négative qu’elle saisit avec une pointe d’ironie.

L’ENFANCE

L’enfance est un thème constant dans l’œuvre de Vivian Maier et revêt une importance vitale ; il n’est pas surprenant qu’elle ait été employée comme gouvernante. Les enfants jouent un rôle de premier plan, qu’ils posent individuellement, qu’ils jouent en groupe ou qu’ils regardent fixement l’appareil photo. Vivian Maier a pris des dizaines de photographies d’enfants accompagnés d’adultes, suggérant qu’elle s’intéressait également au lien entre les deux.

Les enfants dont elle s’occupe deviennent aussi ses modèles, prétextes à des mises en scène, des portraits, des histoires, des jeux, etc. Ils l’accompagnent dans ses longues promenades au cours desquelles elle découvre des milliers de lieux, de personnes, d’histoires et de secrets.

FORMALISME

Cette section définit parfaitement l’obsession de Vivian Maier pour l’acte de photographier plutôt que pour l’image en elle-même. Elle photographiait des personnes, la rue, des objets, des paysages, etc. On a parfois l’impression qu’elle n’envisageait ce qu’elle photographiait que d’un point de vue formel, sans se préoccuper du discours photographique, en valorisant les caractéristiques stylistiques des éléments qui apparaissent dans une image.

Deux aspects particulièrement caractéristiques de l’œuvre de Vivian Maier sont le cadrage et l’équilibre de ses photographies ; la plupart d’entre elles sont prises de face avec un certain sens pratique. Ceci est particulièrement visible dans les œuvres de cette section. La plupart sont des images d’éléments pratiquement accessoires, qu’il s’agisse de structures, de formes ou de géométries, composées pour créer une sorte de minimalisme visuel. 

LA COULEUR

 Collection and Howard Greenberg Gallery
À partir de 1965, Vivian Maier se lance dans la photographie couleur. Ce passage à la couleur s’accompagne d’un changement technique : elle commence à travailler avec un Leica. Il s’agit d’un appareil beaucoup plus léger, avec un viseur à hauteur des yeux, deux différences significatives par rapport au Rolleiflex qu’elle utilisait jusqu’alors. Ce changement renforce son contact visuel avec les personnes qu’elle photographie.

Vivian Maier explore les caractéristiques du langage chromatique avec légèreté, développant son propre lexique. Elle met l’accent sur les détails criards, concentrant son regard sur les dissonances de la mode et jouant avec les contrastes ou avec les contrepoints chatoyants. Il en résulte une série d’images uniques, libres et même ludiques, Vivian Maier s’amuse avec la réalité par le biais de son appareil pho

Galerie du musée de la photographie Charles Nègre

1 Place Pierre Gautier – 06300 Nice

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