Elle invite pour ses « ritratti di passioni » l’artiste Thiébaut Rapp

Valentina Piredda-Sardinia est une artiste, curatrice, galeriste, née et vivant en Sardaigne.

Son travail se centre sur les notions de « présences » et de « lieux » et la manière dont leur intrication, à travers des corps, des espaces, physiques, médiatiques, symboliques, des identités multiples, des regards et des partages, les influence et  les redéfinit sans pour autant qu’ils s’annulent réciproquement.

Elle mène ainsi une réflexion sur la Sardaigne, et un travail de retranscription, d’interprétation plastique et de transmission, par le dessin, la gravure, la xylographie, la peinture, des tréfonds de la culture sarde intimement liés à ses  richesses archéologiques, paléontologiques, symbologiques.

 De même, la série  « Ritratti di passione » « Portraits de passion »  documente ce lien entre présence et lieu ; comment les lieux d’accueil, ceux des résidences d’art qu’elle organise, changent et enrichissent la perception que l’on en a par le passage d’artistes de toutes disciplines, tout comme ils interfèrent  dans leur production, de manière à chaque fois singulière ; Le corps et l’espace se définissant l’un l’autre.

Ces portraits photographiques imprimés sur toile avec l’intervention du dessin, font l’objet d’une exposition qui a débuté à Rome où la photographie est accompagnée de vidéos des artistes représentés. 

Dans l’exposition itinérante 2024-25 l’artiste présente les photos avec ses « lectures » picturales et invite certains de ces artistes Tiebaut Rapp, Isabella Heigl, Sigrid Langrehr et Sina Moser à s’interpréter à travers leur propre portrait sous forme de peinture, dessin, vidéo, court-métrage. 

Le concept d’«échange de points de vue » prend alors dans son art la forme d’une confrontation des lectures personnelles de chacune des personnes représentées. Les « re-portraits », élargissent et ajoutent des éléments – aussi étranges soient-ils –  rendant l’identité plus fluide, et plus complexe,  et provoquent ainsi des interférences capables de trans- figurer sa lecture initiale.

Dans cet esprit, elle poursuit depuis des années un projet intitulé « Vice-Versa » avec l’artiste Thiébaut Rapp. Chacun interprète le corps humain et la fonction de ses gestes dans la communication.

Le thème de la communication est encore développé dans une installation où chaque élément joue sur la notion de correspondance, avec une « correspondance qui ne correspond pas ». 

Une série de  dessins intitulée «  Abbiamo almeno tre elementi in comune » reprend la double signifiance de l’identité / l’identique, vers une dimension de l’identité qui n’est pas une mais plurielle. 

La mini – série de dessins « Diario di bordo », aborde le thème du travail de l’artiste dans un espace donné. La contrainte liée à l’espace, celui d’un voilier sur l’atlantique, fait surgir ces très petits formats  qui deviennent le carnet de bord du navigateur.

La photographie et la vidéo dans ses projets les plus récents accompagnent des réflexions sur l’environnement, l’identité, et le changement des paradigmes esthétiques.