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Un autre territoire des écarts

L’art comme tous les domaines de l’humain a droit à ce que l’on s’inquiète de lui, à ce que l’on ne le pratique pas, qu’on ne le considère pas comme s’il était réservé à quelques-un/es et inversement on ne peut, sans le côtoyer, tout et rien dire, tout et rien faire le concernant.

L’expérimental diffère.

Il est pleinement dans sa différence, ce qui fait emprunter cette formule d’abord théorisée pour Rome et la Grèce, à Florence Dupont d’une intelligence aiguisée.

L’expérimental diffère. 

Il a d’autres « façons de dire, façons de faire » pour reprendre les mots de l’ethnologue.

Il échappe à l’attendu. Il n’est que de cette distance, ce qui ne signifie ni l’exclusion de celui/celle qui ne connaîtrait pas ni une quelconque obligation pour l’atteindre mais il mérite que l’on n’en écrase pas la distinction et que l’on ose une autre attente, qu’on ose la curiosité en s’en approchant, pour lui.

Il ne se résout, cependant, pas dans des expériences de laboratoire ; il est une autre recherche que celle du produit miracle, du geste miracle, fût-ce pour y « intégrer » l’IA. L’artiste ne recherche pas pour…il n’est pas l’artisan de la chose – bien ou mal – finie, renouvelable. Il n’est pas l’ouvrier du manufacturé, il œuvre dans la nécessité d’oeuvrer sans pour autant se couper du monde. Ainsi le « je ne comprends pas » est salutaire, il suffirait de donner attention à ces écarts dont il est constitutif.

Simone Dompeyre, Présidente et directrice artistique