Perpignan

Tous les trois, à l’Indépendant, ont été de grands journalistes.

Et j’ai eu la chance que chacun d’entre-eux écrive sur mon travail.

Ensemble nous avons parlé longuement et, sans aucun doute, ces échanges se retrouvent pour une bonne part dans cette exposition.

Mais, aujourd’hui ils ne sont plus là !

Il m’a semblé important, nécessaire, indispensable même, qu’ici dans les locaux du Journal, je puisse leur rendre hommage en ce mois d’octobre 2025 avec des œuvres qui, soient une sorte d’écho et de mémoire de chacun d’eux.

René Grando : été 1977 et c’est “le scoop du peintre interdit de pinceaux à Collioure“ parce qu’il avait eu “l’audace“ de réaliser trois œuvres osées, trop osées aux regards de certains, inspirées par un clocher si célèbre. Une histoire qui sera relayée en ce mois d’août, il y aura bientôt un demi-siècle, par l’AFP et à grand bruit par tous les grands médias français avec des échos à l’international, USA, Mexique, Italie etc.

Henri Fabre : le représentant de l’Indépendant à Paris, toujours très élégant, ayant ses bureaux à l’assemblée Nationale et au Sénat, et dont les articles étaient cités plusieurs fois par semaine dans les revues de presse des grands médias, France Inter, Europe 1 et autres.

Henri m’a appuyé et aidé dès mes débuts, toujours présent dans mes expositions-installations en galeries ou Centres d’Art Contemporain. Il fit même un jour, avec un photographe, le déplacement jusqu’à Lyon pour rédiger un article sur la grande pièce de papier déchiré sur les verrières de l’ELAC “5,60 x 26,50 mètres“ que je venais de réaliser.

Il me disait toujours « Per tú, el que faci falta »

Joël Mettay : avec lui commence la narration. A la découverte de mon travail et après une série de rencontres il me dira « tes tableaux sont comme des Rétables de mémoire » titre alors repris pour la grande exposition au musée monastère de Sant Cugat del Vallès – Barcelone.

Ces “Rétables de mémoire“ désignent encore aujourd’hui, trente ans après, tout le cheminement de mon art. un travail où l’usure, la rature, le manque s’inscrit comme une écriture sur la toile, non pas un manquement mais comme le disait Joël : un surplus de vie, un fragment de réel par lequel la vie va. En s’additionnant.

Tous les trois étaient de grands amis et je leurs doit bien cette nouvelle rencontre, ici même. Puisque c’est le journal, c’est l’Indépendant, qui, à sa façon, nous a réunis.

Michel Goday