Nicolás Muller – Le regard engagé/La mirada comprometida
Du 14 novembre 2024 au 14 février 2025 – Vernissage jeudi 14 novembre à 18h30
Encore peu connu en France, Nicolás Muller (Orosháza, Hongrie, 1913-Andrín, Espagne, 2000) est l’une des grandes figures de la photographie sociale hongroise. Comme plusieurs de ses compatriotes photographes — Eva Besnyö, Brassaï, Robert Capa, André Kertész et Kati Horna — Nicolás Muller a connu l’exil.
Cette exposition a pour objectif d’approfondir la connaissance du travail de Nicolás Muller, grand photographe humaniste, à travers 125 photographies inédites pour la plupart d’entre elles.
Nicolás Muller (Hongrie, 1913-Asturies, 2000) fut témoin d’une époque qui a rempli l’Europe de cicatrices et a réalisé un recensement conséquent de ce qu’était la vie ouvrière à son époque. Il le fait comme un documentariste traditionnel mais ses photographies ont aussi une composition personnelle, très soignée qui renforce le potentiel de ce que capte son appareil photo.
Nicolas Muller
Orosháza (Hongrie) 1913 – Asturies (Espagne), 2000
Nicolas Muller est né au sein d’une famille juive dont la mentalité était très ouverte en 1913 à Orosháza, Hongrie. Son père lui a offert son premier appareil photo à l’âge de 13 ans, un geste qui va changer sa vie pour toujours.
Son premier amour fut la radio, mais la photographie termina par être sa passion. Il a obtenu un doctorat en droit et sciences politiques de l’Université de Szeged, mais il a toujours su qu’il voulait être photographe.
Dès son plus jeune âge, il a eu une préoccupation sociale et humaniste qui a façonné sa personnalité, et qui s’est ensuite traduite dans son mode de vie. Dès ses premières photographies, il avait mis en évidence son esprit attaché à la réalité sociale et aux inégalités.
À travers ses photos on voit le témoignage de la situation sociale qu’il a dû vivre. La formation humaniste et l’environnement libéral et intellectuel dont il s’entourait sont des facteurs déterminants du développement de sa sensibilité artistique.
« La photographie est ma façon personnelle d’exprimer mes pensées de manière plastique. »
Muller a quitté son pays après l’installation des nazis à Anschluss en 1938. L’imminente invasion nazi le poussa à aller en France. Depuis, il a fait le tour d’une partie de l’Europe, pour s’installer à Paris, d’où il s’est à nouveau enfui avant l’arrivée des forces d’occupation allemandes.
De la capitale française, il est allé au Portugal et, plus tard, à Tanger. De toutes ces étapes, il a enregistré les conditions de vie et l’identité de ses habitants à travers des portraits au style unique et personnel.
Invité par la Revista de Occidente et l’ intellectuel d’Ortega y Gasset, il s’installa en Espagne en 1947. Il développa à Madrid sa profession de photographe. C’est à cette époque qu’il réalise plusieurs de ses célèbres portraits de la sphère culturelle de la capitale espagnole : artistes, musiciens et écrivains, parmi lesquels se distinguent ceux de la génération de 98.
Ses portraits reflètent lucidement et magistralement la personnalité de tous ceux qui ont posé devant son appareil photo. Portraits singuliers de : Pío Baroja, Azorín, Vicente Aleixandre, Ortega y Gasset, Dionisio Ridruejo, Laín Entralgo, Benjamín Palencia, Rodrigo Uría, Vivanco, Pancho Cossío, Fernando Argenta, Ramón Menéndez Pidal, Eugenio D’Ors, Gregorio Marañón Argenta, Ataú , Pérez de Ayala et Aranguren. Beaucoup d’entre eux ont participé aux cafés littéraires qui ont eu lieu dans leur studio de la Calle de Serrano.
Son amitié avec Fernando García Vela, le journaliste asturien qui était secrétaire de la Revista de Occidente, a été décisive pour relier Nicolás Muller aux Asturies, où il a pris sa retraite, jusqu’à sa mort en 2000.
Selon le philosophe Ortega y Gasset, c’est lui qui a « apprivoisé la lumière ».
Ana Muller
Photographe et fille de Nicolás Muller, Ana Muller commence la photographie à l’âge de 13 ans, à l’étude de son père. En 1975, elle s’installe à Oviedo et développe son activité dans plusieurs domaines, dont le journalisme graphique dans le journal des Asturies.
Elle revient à Madrid en 1980 pour reprendre l’étude familiale en raison de la proximité de la retraite de son père. Pour prendre le relais de manière professionnelle et développer toutes les facettes de son travail, des commandes familiales aux commandes professionnelles.
À part son travail personnel qui est d’une qualité incontestable, elle est dépositaire de l’œuvre de Nicolas Muller. Elle a été la principale partisane du travail de son père et a participé à la diffusion et à l’amélioration de son travail.
Commissaire de l’exposition, José Ferrero Villares
Photographe et professeur de photographie pendant presque 30 ans. En plus d’une importante activité expositive il a été le commissaire de plusieurs expositions : Masao Yamamoto, Gilbert Garcin, Franco Fontana, Arno Rafael Minkkinen et Begoña Zubero, entre autres. Il fait connaissance d’Ana Muller dans les années 80 et aussi de Nicolas Muller à Andrín (Asturias), et depuis il approfondit dans la connaissance de son œuvre photographique. Ces dernières années il a réalisé le commissariat de deux expositions : Nicolas Muller Photographie vintage. Musée Evaristo Valle. Gijón (2017) et Nicolas Muller Oeuvre originale Centre Leonés de Arte. CLA. León (2018-19).
Instituto Cervantes 31 rue des Chalets – 31000 Toulouse Tél : 05 61 62 48 64
Du lundi au vendredi de 14h30 à 18h30 (en français et espagnol)
- Photographie
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