Maupetit, Coté Galerie

Les populations n’ont pas besoin de données scientifiques pour voir que tout change. Des villages entiers construits sur le permafrost s’affaissent. Des maisons sont encerclées par des lacs thermokarstiques, formés par la fonte du sol gelé. Certaines pistes d’aéroport deviennent inutilisables, car le sol gondole.

Les autochtones travaillent souvent avec les scientifiques, car ce sont les premiers observateurs du climat. Ils voient les cours des rivières se modifier, les poissons disparaître, les voies de migration des oiseaux se dérégler… Ils sont en colère contre les industries minières et le mode de vie occidental en général, dont ils subissent les conséquences en première ligne. Mais ils refusent de quitter leurs terres, malgré les risques d’effondrement.

À leur contact, j’ai appris à observer chaque détail, chaque signal de la nature. J’ai aussi compris que tout est connecté?: le climat, les populations, nos modes de vie. Ce qui se passe en Arctique n’est pas un problème lointain. Ce qui fond là-bas impacte l’ensemble de la planète. Je me sens aujourd’hui un peu comme ces peuples autochtones ? : plus attentive à la nature et plus déterminée à en porter la voix.

Natalya Saprunova