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Mickalene Thomas – All About Love

Du 13 juin au 9 novembre 2025 – Vernissage jeudi 12 juin à 18h

« Mon travail comme mon art émergent d’un espace d’amour »

Mickalene Thomas

L’exposition All About Love est une célébration de l’art de Mickalene Thomas en tant qu’exploration de l’amour, du plaisir et de la joie. Son titre s’inspire du livre All About Love: New Visions (1999) [À propos d’amour : Nouvelles visions], dans lequel l’auteure féministe bell hooks souligne l’importance d’expérimenter l’amour sous toutes ses formes, et combien celui « que nous construisons en communauté nous accompagne où que nous allions ». 

Les œuvres de Mickalene Thomas représentent sa mère, ses anciennes partenaires, ses amies ou des chanteuses et écrivaines célèbres qu’elle admire. Elles invitent le spectateur au cœur de son univers personnel, de son intimité. À travers son utilisation singulière de la peinture, elle réinvente et met au défi les concepts traditionnels de beauté, de sexualité et de féminité, tout en célébrant leur diversité et leur pluralité. 

Le corpus d’œuvres réunies dans cette exposition, réalisées depuis 2006, reflète avant tout son amour de l’identité noire. C’est même l’ensemble de son travail qui est dédié à la célébration des femmes noires et de leur aspiration individuelle et collective à occuper un espace social et artistique qui leur est encore trop souvent refusé.

Ainsi, ses premiers portraits mettent en scène des sujets dans des intérieurs aux couleurs vives et audacieuses, ornés de motifs complexes. Ses photographies, elles, capturent la force, la sensibilité et la présence sensuelle de modèles qui font face à l’objectif, le regard plein d’assurance : l’artiste tire le portrait somptueux de femmes noires qui s’abandonnent au repos et à la détente, affirmant avec force leur droit au plaisir et à l’expression de soi. 

Souvent monumentaux, ces portraits sont par ailleurs magnifiés par des compositions vibrantes aux riches textures, rehaussées d’émail et de strass, qui accroissent la profondeur et la vitalité de son travail. 

De nombreuses œuvres de Mickalene Thomas réinterprètent enfin des moments emblématiques de l’histoire de l’art européen, et en particulier français. Les femmes noires trouvent avec elle leur place dans les tableaux les plus célèbres. Avec ses installations, qui recomposent des environnements domestiques où ses sujets se sentent chez elles, son travail cultive ainsi un véritable sentiment de communauté, enraciné dans un amour profond et durable. 

L’exposition All About Love, d’abord présentée au Broad à Los Angeles et à la Barnes Foundation de Philadelphie, puis à la Hayward Gallery de Londres, est la première exposition monographique d’envergure de Mickalene Thomas en France. 

Exposition organisée par la Hayward Gallery, Londres, sous le commissariat de Rachel Thomas, Chief Curator, Hayward Gallery 

Commissariat pour les Abattoirs assuré par : Lauriane Gricourt, Directrice 

Tatiana Rybaltchenko, Conservatrice

 

Biographie Mickalene Thomas (1971, New York) 

Artiste pluridisciplinaire parmi les plus reconnues sur la scène artistique actuelle aux ÉtatsUnis, Mickalene Thomas a participé, depuis 2003, à de nombreuses expositions, tant au plan national qu’international. 

Elle est connue pour mêler des références à la fois à l’histoire de l’art, l’histoire politique et la culture pop afin de créer des tableaux saisissants où elle magnifie les femmes noires en bouleversant les codes de la grande peinture. 

Son œuvre s’enracine dans une longue étude de l’histoire de l’art et du portrait classique. Mickalene Thomas y introduit une notion complexe de féminité, contestant ainsi les définitions habituelles de la beauté et de la repré- sentation esthétique des femmes. 

Sa première exposition personnelle s’est tenue en 2012 au Brooklyn Museum de New York et au Santa Monica Museum of Art, en Californie. 

L’artiste bénéficie ces dernières années d’une actualité importante marquée par plusieurs expositions personnelles : Mickalene Thomas: Femmes noires fin 2019-2020 au Contemporary Art Center de La Nouvelle-Orléans, après avoir été présentée à la Art Gallery of Ontario de Toronto, et une exposition au Bass Museum de Miami. 

En 2022, l’exposition personnelle Mickalene Thomas : Avec Monet au Musée de l’Orangerie à Paris est sa première exposition muséale en France.

« Mon art s’enracine principalement dans la découverte de soi, la célébration, la joie, la sensualité, et dans un besoin de voir des images positives des femmes noires dans le monde. » – Mickalene Thomas

Salle 1 : Déesses noires

Les femmes que Mickalene Thomas peint sont toutes issues de son cercle amical, familial ou amoureux, à l’exception de quelques rares modèles professionnelles. Elle travaille souvent pendant de longues périodes avec les mêmes femmes, qu’elle appelle ses « muses » et dont elle admire la connexion profonde avec leur propre beauté, à la fois insolente et fragile. 

Son processus créatif commence par la photographie de ses modèles au sein de décors réalisés sur mesure dans son studio de Brooklyn. Les portraits servent ensuite de base à de grandes peintures réalisées à l’huile, à l’acrylique et à l’émail, incrustées de strass multicolores. 

Dès ses débuts, alors qu’elle est encore étudiante, ces matériaux scintillants séduisent l’artiste : alternative abordable à la peinture à l’huile plus coûteuse, ils deviennent rapidement sa signature. Ces ornements sont mis au service du glamour de ses muses et résonnent également avec les autres dimensions de ses peintures que sont le masque, la superposition ou l’exaltation de la beauté.

Réalisées dans le contexte culturel spécifique des États-Unis, les peintures de Mickalene Thomas entrent délibérément en dialogue avec l’histoire de l’art occidental à laquelle elles empruntent poses et compositions archétypales

Pour mieux subvertir une tradition picturale dominée par les hommes, elles revendiquent un espace où les femmes noires occupent dorénavant le devant de la scène, ce qui vaut à leur auteure ces mots de l’artiste photographe africaine-américaine Carrie Mae Weems, amie et mentor : « Vous vous élevez face aux grands maîtres, Mickalene. Vous créez de nouvelles façons de nous voir, de voir les femmes.« 

Salle 2 : Photographie

Dès le début de sa carrière, Mickalene Thomas développe un travail particulier autour du portrait photographique : dans la lignée d’artistes comme le photographe malien Seydou Keïta, elle conçoit dans son studio des décors, recréations d’espaces domestiques, que ses modèles peuvent habiter et où s’épanouir. 

À la fois accueillants et élégants, ces espaces offrent une toile de fond composée de meubles, de divers accessoires et de tissus drapés. Si au départ, l’artiste utilise ces photographies comme de simples ressources pour ses peintures, elle en vient ensuite à les considérer comme des œuvres à part entière.

À propos des différents médiums qu’elle utilise, Mickalene Thomas note que « la photographie capture un seul moment dans le temps, un

moment « immobile”, alors qu’avec la peinture, vous pouvez manipuler le temps, façonner la façon dont il est perçu. Il s’agit d’explorer les fantasmes, l’illusion et la création du désir.« 

Les photographies et les collages de petits formats présentés ici témoignent de l’étendue de son travail, des pochettes d’album aux magazines et aux prises de vue de son propre studio. Parmi ses modèles les plus notables, on compte la chanteuse Solange Knowles, l’artiste Carrie Mae Weems, et sa mère, Sandra Bush, décédée en 2012.

Salle 3 : Resist

« Je définis mon travail comme un acte féministe et politique… Je suis noire, queer et femme. » Mickalene Thomas

Si l’art de Mickalene Thomas constitue un précieux témoignage des injustices et des difficultés auxquelles les femmes noires sont confrontées, la série Resist va au-delà en se concentrant spécifiquement sur l’histoire de l’activisme en faveur des droits civiques aux États-Unis, des années 1960 à nos jours.

L’œuvre Guernica detail (Resist #7) fait ainsi office de mémorial dédié aux personnes noires ayant succombé aux violences policières aux États-Unis, confrontant le spectateur à la mémoire de ces nombreuses victimes.

De part et d’autre, deux collages Power to the people (Resist #12) et Say their names (Resist #6) explorent le rôle central des femmes noires dans l’activisme pour les droits civiques. En superposant des images d’archives de manifestations, et des fragments de photographies récentes documentant divers mouvements de justice sociale tels que Black Lives Matter, l’artiste crée des connexions visuelles entre passé et présent, construisant une continuité de la mémoire.

À l’image d’artistes comme le peintre américain Romare Bearden (1911- 1988), elle fait du collage un outil politique qui permet à la fois de révéler la violence et l’injustice, et de créer de nouveaux récits témoignant et enseignant ce qu’est la résistance.

Nef : Mémoire

« J’ai créé des décors domestiques principalement pour que les femmes noires – mes muses

– puissent se détendre et vivre de nouvelles expériences au sein d’environnements familiers, qui puissent ressembler au salon de leur mère ou de leur grand-mère. » Mickalene Thomas

Les intérieurs domestiques que Mickalene Thomas réalise servent d’arrière-plan à de nombreuses œuvres : il s’agit à la fois d’environnements qu’habitent ses sujets lors des séances de photos, de décors pour ses peintures et, comme au centre de la nef des Abattoirs, d’installations recréant des pièces de son enfance, en particulier de la maison de sa mère et de sa grand-mère.

« Le salon est l’endroit où l’imagination noire devient visuelle« , écrit la poétesse Elizabeth Alexander dans L’Intérieur noir (2004). La maison revêt ici une signification sacrée pour les personnes africaines-américaines, longtemps confrontées à l’impermanence et à la déprivation de ce lieu, perpétrées par l’esclavage, la ségrégation, et la gentrification.

Dans les installations présentées ici, l’artiste explore justement la manière dont nous façonnons nos identités à travers les espaces que nous habitons, les vêtements que nous portons, la musique que nous écoutons et les livres que nous lisons. « Si j’ai choisi d’être artiste, c’est pour me connecter plus profondément à ce qui est vrai pour moi, car créer de l’art est un prolongement de ce que je suis« , explique-t-elle.

Salle 5 :

Je t’aime Dans son œuvre intitulée Je t’aime, Mickalene Thomas aborde les thèmes de l’intimité, de l’expression et de l’amour de soi. Elle approfondit également la remise en question du rapport à la muse en cédant l’appareil photo – et donc le pouvoir du regard – à sa modèle. 

Dans cette vidéo, elle et son ex-compagne Racquel Chevremont, se filment l’une et l’autre à tour de rôle. Empruntant à l’esthétique classique du film noir, l’installation Je t’aime relève à la fois d’une forme de romantisme et de voyeurisme, plongeant au cœur (et au corps) de l’intimité des deux amantes. Histoire d’amour filmée à la fois à Paris et dans le Connecticut, elle célèbre deux femmes noires embrassant pleinement l’amour lesbien noir. 

« Elle présente donc aussi la façon dont elle me voit » explique Mickalene Thomas. « Nous sommes toutes les deux nues. C’est la façon dont deux amoureuses se voient.« 

Salle 6 : 

Les Lutteuses Avec la série Wrestlers [Les Lutteuses], réalisée au début de sa carrière (2005-2007), Mickalene Thomas explore les différentes facettes de sa personnalité sous la forme atypique d’autoportraits pluriels. Ces œuvres, réalisées avec la collaboration de l’artiste Kalup Linzy, sont autant de représentations d’elle-même où seul le visage de Mickalene Thomas apparaît. 

Les contorsions des figures luttant contre ellesmêmes incarnent de façon semi-autobiographique les conflits internes surgissant entre nos multiples identités, a fortiori au sein de la société. Aussi les personnages enlacés brouillent-ils les frontières entre le plaisir érotique et la douleur, la lutte et l’affection, la domination et la soumission, toutes expressions multiples du désir. 

L’artiste s’inspire ici à la fois de la mythologie des Amazones, de l’héroïne de comics Wonder Woman, et de la tradition iconographique des lutteuses, de l’Antiquité aux sculptures du XVe siècle de l’Italien Antonio Pollaiuolo ; autant de représentations de femmes fortes et séduisantes dans des positions de lutte violente, que de réflexions sur la complexité d’être perçue comme tel. 

Les justaucorps imprimés, tigrés et zébrés, que portent les lutteuses sont une critique des représentations stéréotypées nées de la période esclavagiste – et qui perdurent aujourd’hui – selon lesquelles les femmes noires seraient agressives ou hypersexuelles.

Salle 7 : Collage

Qu’il s’agisse de draper les uns sur les autres des tissus à motifs dans ses compositions photographiques, ou de découper et réarranger des images en utilisant la technique du papier collé, le collage s’impose très tôt comme une pratique centrale dans le travail de Mickalene Thomas, combinée à d’autres médiums.

« Le collage est ma façon de créer des formes et des compositions« , explique l’artiste, « c’est une façon de modifier, de perturber et de démanteler – de créer un espace complexe en déconstruisant la profondeur de la perspective.« 

Mickalene Thomas puise son inspiration dans un large éventail de sources, d’abord chez les artistes Romare Bearden et Faith Ringgold (1930-2024) qui utilisaient déjà cette technique comme moyen d’expression pour explorer leurs expériences en tant qu’Africains-Américains, puis chez les modernistes européens, dont Pablo Picasso et Henri Matisse. Mais Mickalene Thomas s’inspire aussi de l’érotisme noir présenté dans les magazines populaires des années 1970, tels que Jet et Nus exotiques.

Utilisant le collage pour réinterpréter visuellement ces documents d’archives, elle encourage le public à réfléchir à la persistance des représentations visuelles des femmes noires, ainsi qu’à leur évolution depuis cette époque.

Les Abattoirs, 76 allées Charles-de-Fitte 31300 Toulouse. Tél : 05 34 51 10 60 (accueil musée).

Ouverture du mercredi au vendredi de 12h à 18h – Nocturne tous les jeudis soir jusqu’à 20h

Ouverture les samedis et dimanches de 10h à 18h

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