« Il n’y a pas d’œuvre modeste, il n’y a que des collections modestes » 
 « Peut-être que le seul artiste modeste c’est le collectionneur, celui qui a la volonté de rassembler des choses en toute modestie puisque ce n’est pas lui qui les fait. »   Hervé Di Rosa

 L’exposition « LIBRES ! Collectionneurs d’Arts Modestes » présente deux collections privées , montrées pour la première fois au public.  

1/ L’exposition s’ouvre sur la collection FB/DL qui occupe l’ensemble du rez-de-chaussée du musée. A partir du mouvement de la Figuration Libre, dont un ensemble important d’œuvres d’Hervé Di Rosa, se déroule une histoire de la peinture française depuis les années 80 : artistes reconnus, émergents, méconnus, singuliers, avec la plupart desquels les collectionneurs entretiennent une relation personnelle.  La collection FB/DL accueille également les expressions extra-européennes, en particulier l’art africain contemporain et s’exposent dans l’appartement des collectionneurs au milieu d’un environnement d’objets populaires. Entre mer et montagne, c’est un univers riche en couleurs qui témoigne du bonheur de vivre et de l’amour des autres. Parmi les artistes présentés : Kwame Akoto, Rémi blanchard, François Boisrond, Cyprien Tokoudagba, Chuckie Williams, Christine Viennet etc…  

 2/ À l’étage du musée, on découvre la collection MB/JB : construite depuis une cinquantaine d’années, elle se structure d’une part autour de deux artistes en marge du surréalisme, Félix Labisse et Lucien Coutaud, et d’autre part d’un ensemble exceptionnel de figures de magie brésilienne. Livres rares, objets insolites, meubles de théâtre et œuvres d’artistes contemporains complètent cette collection singulière, qui occupe totalement les espaces d’un grand appartement.  
Entre Eros et Thanatos, la Collection MB/JB nous plonge dans une atmosphère étrange où la peinture figurative, à la frontière du surréalisme, côtoie la magie noire. 

Au-delà de leurs différences, ces deux collections ont en commun d’avoir été constituées, l’une comme l’autre, à partir d’un courant artistique, et de relations fortes avec certains artistes. 

La liberté des collectionneurs, dont les choix ouverts peuvent aller des œuvres aux objets, de l’art à l’artisanat, atteste d’une réelle convergence avec l’ADN du MIAM.  

Commissariat : Françoise Adamsbaum & Norbert Duffort 

Les artistes de l’exposition

Kwame Akoto aka Almighty God, Bernard Aubertin, Aude,  Argie Bandoy, François Bebing, Bernard Belluc, Abdelkader Benchamma,  Pierre Bendine-Boucar, Christian Bérard, Aldo Biascamano, 

Patricia Biascamano, Stephan Biascamano, Vincent Bioules,  Jean-Charles Blais, Rémi Blanchard, François Boisrond, Fabien Boitard, Anselme Boix Vives, Philippe Bonan, Jean Boniface, 

Roland Bourigeaud, Charles Boussion,  Frédéric Bruly Bouabré, Guy Brunet, André Cervera, César, Benoît Chaléas, Cyril Chartier-Poyet, Jean-Jules Chasse-Pot (Paul Rancillac dit), 

Philippe Cognée, Gérard, Collin-Thiébaut,  Robert Combas, Jérôme Conscience, Christian Courrèges, Lucien Coutaud, CRASH, Calixte Dakpogan, Salvador Dali, Marc Desgrandchamps, 

Jean Denant, Robert Desnos, Daniel Dezeuze, Hervé Di Rosa,  Kifouli Dossou, Michael Dumontier, Neil Farber, Marc Duran, Max Ernst, Léonor Fini, Jean-Pierre Formica, Samuel Fosso, Mioé Gawardo, 

Curro González, Jean Hélion, Jacques Hérold, Marie Hugo, Fabrice Hyber, Invader, Louis Jammes, Joël Kermarrec, Jeff Koons, Félix Labisse,  Marc Le Bris, Roméo Lee, Don Le Gère, Léonard, Samantha Mac Ewen,  Marie Lise, Mario, Isabelle Marsala, Pow Martinez, Ingo Maurer, 

Jérôme Mesnager, Christophe Meyer, Yan Pei Ming, Mordecaï Moreh, Manuel Ocampo, Fred Perimon, Mariette Pessin, Ljuba Popovic, Sabrina, Salomé, Jean-Marc Scanreigh, Shark, Ettore Sottsass, Philippe Starck, Jeanne Susplugas, Timothée Talard, Cyprien Tokoudagba, Topolino, 

Jean Tourlonias, Romain Ventura, Nicolas Vial, Claude Viallat,  Christine Viennet, Joseph Vignes, Alfredo Vilchis, Vutonia, Chuckie Williams, Joseph Wittlich, S.Jean Zogbé, Isabelle Zutter

Les collectionneurs nous disent

« J’ai commencé très très jeune : ma première oeuvre, j’avais 15 ans. J’avais gagné un peu d’argent : c’était à un vernissage où il y avait Dali, le galeriste, et je regardais tout ça avec des yeux éberlués mais fous.

Je voulais acheter une gravure de Dali. Le galeriste, comme Dali était surpris, et m’a demandé où étaient mes parents….

– Mes parents ne sont pas là, c’est moi qui veux acheter la gravure – ai-je dit.

J’ai acheté cette gravure et Dali me l’a enluminée.

Ça, c’est la première oeuvre, et ça n’a plus jamais arrêté, jamais. »

« Je suis un accumulateur, j’aime avoir pour moi, j’aime le montrer. L’accumulation, elle est venue normalement, comme tous les collectionneurs : on est tous un peu cinglés. »

« Nous étions une fratrie de quatre enfants et un dimanche par mois était consacré à la beauté dirigé par Maman, parce que Maman avait un oeil extraordinaire sur la beauté, donc un dimanche par mois, papa, maman , les quatre gosses on allait voir de la beauté quelque part. Il y avait les spectacles, des lieux, des beaux lieux, des restaurants, Maman mettait le doigt sur ce qui était intéressant là-dedans. »

« La beauté c’était mon moteur principal, je crois que

ça l’est toujours : si c’est beau, si c’est bon, j’aime .»

FB/DL

 

« Collectionner, c’est avant tout le résultat d’une rencontre. Que ce soit avec des créateurs, des artistes, que ce soit avec des intermédiaires, galeristes ou antiquaires, notamment pour les peintures et objets du passé.

Au-delà des deux figures majeures de Félix Labisse et Lucien Coutaud, notre collection, ne se limitant pas aux marges du surréalisme, s’ouvrit sur l’art contemporain.

Et, il n’y a pas que la peinture ou la sculpture. Il y a aussi les objets et les curiosités (magie brésilienne, livres rares…). La collection est ainsi devenue au fil du temps un cabinet des merveilles. »

« Collectionner : un plaisir, un jeu, une addiction, c’est selon. Mais il y a surtout l’art de faire cohabiter les peintures, les objets entre eux. Révéler leurs liens secrets, liés aussi à nos choix : formes, matières, couleurs, sujets, il n’y a rien de gratuit. Une fascination pour le noir, le rouge, pour tout ce qui est doré ou argenté, les couleurs usitées dans les liturgies de notre enfance. »

MB/JB

 

1000 FIGURES ? – Ugine Le Musée International des Arts Modestes d’Hervé Di Rosa