Le Nouveau Printemps 2024 par Alain Guiraudie – Carmes / Saint-Étienne
Du 30 mai au 30 juin 2024 – Weekend d’ouverture du 30 mai à 18h au 1ᵉʳ juin – 10 h à 19 h
Jeudi 30 et vendredi 31 mai nocturne jusqu’à 22h
Agenda du festival
1ᵉʳ Salon des éditions d’art en Occitanie
Les artistes invité·e·s et commissaire,
Mathis Altmann — June Balthazard et Pierre Pauze – Neïl Beloufa — Ursula Biemann — Alice Brygo et Louise Hallou – Jennifer Caubet — Mimosa Echard — Cao Fei — Renaud Jerez – Matthew Lutz-Kinoy — Stéphanie Moisdon — Tom de Pekin – Mazaccio & Drowilal — Julien Perez — Loucia Carlier — Tony Regazzoni – Lucie Stahl — Sara Sadik — Pablo Valbuena
Le Nouveau Printemps par Alain Guiraudie
Le monde contemporain est à la fois certain et incertain. On est tous à peu près sûrs de courir à la catastrophe, mais on veut tous bien croire que ça va s’arranger. Est-ce que le monde d’aujourd’hui avec son avancée frénétique est porteur de promesse ?
Ou est-ce qu’on est en train de vivre nos dernières heures ?
On imagine qu’à toutes les époques les humains ont envisagé l’avenir, entre promesse et inquiétude, on a toujours plus ou moins envisagé notre futur entre utopie et dystopie, entre enfer et paradis, entre horreur et bonheur. Et qui sait si un jour futur, les pires horreurs urbaines ne seront pas admirées par nos descendants. Peut-être diront-ils : « À l’époque, on savait encore faire de belles choses. »
Je pense orienter l’édition du Nouveau Printemps 2024 autour de ces dialectiques-là. Après la simple représentation du monde, c’est un enjeu de longue date dans l’art de faire se rencontrer l’idéal et le réel, le mythique et le prosaïque, le rêve et la réalité, de les faire même se télescoper. Et au-delà de ça, c’est aussi un enjeu majeur que d’aller chercher la beauté là où elle n’est pas, d’aller créer des objets de désirs là où on n’aurait pas cru. L’art, du moins celui qui m’intéresse, cherche à remettre en question les codes en vigueur, renouveler l’idée du beau, ou à brouiller les frontières entre le beau et le laid.
Pour l’heure j’ai invité des artistes, plutôt jeunes en règle générale, qui ont pour la plupart un regard tourné vers l’avenir, utilisant des nouvelles technologies, jouant avec elles, mélangeant dans leurs installations des matières et des objets vulgaires ou plus nobles, pour les assembler dans un projet esthétique. Certains se situent aux frontières de l’art, se nourrissant à la fois de science et de spiritualité pour leurs créations. Je pense aussi à des artistes qui sont tournés vers des utopies fanées, des mondes prometteurs à leur époque et qui sont soit tombés en ruines, soit des univers idylliques qui contiennent leur part inquiétante.
Alain Guiraudie
Artiste associé
Vue des expositions Photographies Philippe Cadu
Edito Eugénie Lefebvre Présidente
Bienvenue à la deuxième édition du Nouveau Printemps.
En 2023, nous ouvrions une nouvelle ère pour le festival avec plusieurs convictions en toile de fond, et notamment :
Entrer en résonance avec les grands enjeux, mutations, transformations et transitions de notre temps ;
Accompagner les artistes émergent·e·s et confirmé·e·s dans des projets engagés dans des réflexions humaines, sociales, écologiques, territoriales, au travers d’une majorité de nouvelles créations ;
Être un rdv annuel pour les amateur·trice·s et curieu·x·ses de Toulouse, de la région, de France et d’Europe ;
Penser un festival qui rayonne depuis un territoire, dans les quartiers de vie et de ville, au travers de projets ouverts, festifs et, pour certains, participatifs. Un festival le plus écologique, responsable et inclusif possible, en expérimentant et privilégiant des manières de faire toujours plus durables.
Partant de ces convictions, nous avons eu envie de créer un festival capable de se réinventer tous les ans, en invitant pour chaque édition un·e artiste associé·e venant d’un champ large de la création contemporaine (design, cinéma, littérature, musique, mode …) à poser un regard singulier sur un quartier de la ville de Toulouse, à s’intéresser à ses espaces et à ses habitant·e·s et à s’infiltrer dans ses interstices.
Nous avons ainsi choisi de confier cette deuxième édition au cinéaste et auteur Alain Guiraudie l’invitant à déployer son univers et sa pensée dans un quartier historique et central de la ville, le quartier des Carmes / Saint-Étienne.
Avec ce deuxième opus, nous commençons à dessiner les contours d’un festival caméléon qui, ouvert à une multiplicité de regards sur l’art et sur le monde, se métamorphose chaque année sans jamais perdre son centre.
Alors que la première édition imaginée par la designer matali crasset s’intéressait au vivant et aux communautés, celle d’Alain Guiraudie nous plonge dans les incertitudes d’un futur fantasmé, entre légèreté et inquiétude. Si les deux artistes développent des univers esthétiques très différents, ils partagent un goût pour les pas de côté et un sens aigu des liens aux territoires.
Alain Guiraudie, conteur hors-norme qui a le secret des juxtapositions inattendues et des télescopages improbables, réunit une vingtaine d’artistes contemporains, aux parcours et univers très différents. Expositions, installations dans l’espace public, projets participatifs, projections, fêtes… à l’image de ses films, il s’agit de trouver beauté et poésie là où on ne s’y attend pas.
Du mercredi au vendredi de 13h à 19h. Samedi et dimanche de 11h à 19h
Cour Baragnon, 24 rue Croix-Baragnon. Tél : 06 08 43 02 89
- Arts Plastiques, Festivals, Installation, Vidéo
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