INTERSTICe est un programme d’accueil de projets artistiques de courtes durées entre deux expositions. Une à deux fois par an, pour quelques heures ou quelques jours, expositions, performances, projections peuvent se déployer dans cet entre-deux temporel ! 

Ainsi, après avoir accueilli cette année et à deux reprise La fondation du rien du metteur en scène Nicolas Hérédia / La vaste entreprise, ce nouvel opus d’INTERSTICe se consacre aux univers filmiques et vidéographiques de quatre artistes femmes, parmi les plus singulières de leurs générations.

À chacune est dédié un espace-temps de 10 à 15 jours où elles déploient en 4 à 5 films les obsessions qui traversent leurs œuvres respectives.

Si leurs approches formelles et intellectuelles sont effectivement différentes, elles semblent néanmoins se rejoindre sur une constante : celle de l’empathie. De nos solitudes partagées aux possibilités de rencontres avec l’autre, humain et parfois non humain.

Dans chaque œuvre, surgissent des situations insolites, des mises à l’épreuve de la rencontre. Parfois inquiétants, souvent enchanteurs, leurs films, courts-métrages et vidéos bousculent poétiquement et étrangement nos imaginaires pour proposer une autre vérité sur notre vivre ensemble. 

Avec les œuvres de Carla Adra, Virginie Barré, Julie Chaffort, Nicola Costantino au centre d’art contemporain

• Julie Chaffort : 20 novembre – 14 décembre 2024. Rencontre conférence avec l’artiste le mar. 04 déc. à 19h00.
• Nicola Costantino : 18 décembre 2024 – 4 janvier 2025
• Carla Adra : 8 janvier – 18 janvier 2025. Rencontre conférence avec l’artiste le jeu. 09 janv.
• Virginie Barré : 21 janvier – 01 février 2025. Rencontre conférence avec l’artiste le mar. 21 janvier à 19h00.

Julie Chaffort présente 4 vidéos aussi belles et puissantes que lumineuses et troublantes : Nostalgia (2016), De l’autre côté (2019), Printemps (2020), Morne (2021).

Née le 19 avril 1982, à Niort, France, l’artiste vit et travaille à Bordeaux. 

Les vidéos de Julie Chaffort sont éminemment poétiques !
Dans une sorte de vision magique et transcendante, l’artiste projette son regard sur une nature sauvage souveraine que l’humain, souvent solitaire, arpente, subit ou chante…

Le paysage naturel est ainsi appréhendé non pas comme un simple réceptacle, mais bien comme un vecteur de réconciliation, de reconnexion entre les tous des règnes du vivant. Humain et non humain.
Des individus quasi immobiles sont ainsi filmés en de longs plans séquences dans une végétation foisonnante. Ils sont mis à l’épreuve des éléments (la pluie, le vent, la terre, le feu…) et se trouvent dans des situations inconnues et poétiques.

Dans cette narration qui se déploie au-delà du langage, ils exécutent en un semi-silence des gestes absurdes, répétitifs, minimaux, fragiles. Et c’est avec la compagnie du chant des oiseaux, du bruissement des feuilles, du clapotis de l’eau, du crépitement du feu, que Julie Chaffort parvient à nous faire redécouvrir cette langue perdue qui fut pourtant un jour commune à tous les vivants.

Conférence-rencontre suivie d’un apéritif avec Julie Chaffort
mar. 04 déc. à 19h00
au centre d’art contemporain 
gratuit – sur réservation : reservation@parvis.net 

Conférence-rencontre suivie d’un apéritif 
avec Carla Adra le mer. 08 janv. 2025 à 19h00 
gratuit – sur réservation : reservation@parvis.net 

Cette programmation des vidéos de Carla Adra est une invitation à s’immerger dans une œuvre captivante composée d’images sensibles et sociales, porteuses de paroles et de mémoires 

« Les récits de soi et l’expérience de la réciprocité sont au coeur de la pratique de Carla Adra. 

À travers des expériences performatives collectives, elle organise des moments de rencontres, dans lesquels elle laisse sa voix à l’autre et tente de rendre audible une parole souvent disqualifiée dans la sphère domestique, urbaine ou institutionnelle. Intéressée par la psychanalyse, l’anthropologie et les pédagogies alternatives, elle propose des espaces-temps de rencontre et de mise en commun : conversations, duels et ateliers participatifs s’organisent selon des protocoles précis. 

Dans l’espace public ou au sein de structures, elle collecte des paroles en échange d’une histoire vécue, elle propose de déplacer le point d’énonciation, d’endosser un récit personnel comme on se revêtit du vêtement de l’autre, faisant résonner des témoignages individuels avec des expériences partagées.

Carla Adra développe parallèlement une pratique sculpturale intimiste qui met en dialogue discours intérieur et formes souterraines. » 

Leïla Couradin, 2020 (extrait de texte) 

Conférence-rencontre suivie d’un apéritif 
avec Virginie Barré le mer. 22 janv. 2025 à 19h00 
gratuit – sur réservation : reservation@parvis.net 

Les films de Virginie Barré sont de véritables hymnes à la joie. L’enfance, le travestissement, le jeux, le rêve et l’ailleurs sont autant de thèmes qui traversent l’ensemble de son œuvre filmée que l’on pourrait situer entre Jacques Demy et Alice au pays des merveilles. 

Connue pour ses installations en forme de lieu du crime composés de dessins et de mannequins synthétiques comme personnages principaux, Virginie Barré réalise aujourd’hui des films qui mettent en évidence « les thèmes et motifs centraux de sa démarche : les collages, temporels comme graphiques, les notions de mystère et de danger, mais aussi l’importance du rêve et de l’enfance dont elle incite chaque visiteur à retrouver une part. » (extrait de Bord de Mer, des films et leurs objets, exposition 15 déc. 2017 – 18 fév. 2018, Frac Bretagne). 

« Virginie Barré imagine et travaille depuis trois ans à un long métrage, une comédie musicale avec Véronique Favarel. Rêver ce film, pour Virginie Barré, c’est déjà le faire. Dans son atelier, elle dessine et elle sculpte, elle fabrique des objets, tantôt un jeu de boules en bis pour une scène, tantôt un long bambou avec un cerceau, sorte de filet à papillons qui cueille des fleurs d’artichaut à la manière d’une épuisette » (extrait Aujourd’hui plage des dames Virginie Barré – Galerie Loevenbruck) 

Avec le prêt d’œuvres des artistes, ceux de la collection Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse, du Frac Bretagne, Rennes et du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine (FDAC).