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Formes de la ruine

Du 1er décembre 2023 au 3 mars 2024

≪ Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines.

Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, a une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence. ≫

François-René de Chateaubriand, Génie du Christianisme, Paris, Garnier Frères, 1828

L’exposition Formes de la ruine trouve son origine dans l’ouvrage de l’historien de l’art et archéologue Alain Schnapp, Une histoire universelle des ruines. Des origines aux Lumières, paru en 2020 aux Éditions du Seuil dont elle a été conçue comme une variation. L’enjeu de l’exposition est de rendre visible cette histoire, dans une perspective globale et comparatiste, depuis la Préhistoire jusqu’à’a la période contemporaine.

Pourquoi certaines oeuvres sont-elles considérées comme mémorielles alors que d’autres ne suscitent aucun intérêt jusqu’à’a leur redécouverte ?

Les Grecs regardaient les ruines de l’Égypte ou les vestiges des palais d’Assyrie avec un engouement sans pareil.

Les Romains étaient fous des oeuvres d’art grecques et se pressaient dans les sanctuaires pour les admirer. Les clercs du Moyen Âge considéraient les vestiges romains avec autant d’admiration que d’inquiétude. À la Renaissance, la curiosité pour le monde gréco-romain et les civilisations de l’Amérique s’impose, avant de s’étendre, avec les Lumières, a l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Ce scenario, propre a l’Occident, diffère de celui de la Chine et du Japon ou du monde arabo-musulman qui élaborent leur propre usage des ruines.

À partir d’une sélection de plus de 300 oeuvres, l’exposition est conçue comme un périple à travers les ruines, dans un dialogue continu entre les civilisations autour de quatre thèmes : la mémoire et l’oubli, la tension entre nature et culture, le lien entre le matériel et l’immatériel et la confrontation entre présent et futur. Son ambition est d’interroger les sociétés a travers l’histoire et en même temps de se confronter aux recherches des artistes contemporains dans leur volonté d’interpréter les ruines de nos sociétés industrielles et d’imaginer leur futur.

L’exposition Les formes  de la ruine a pour ambition d’établir un dialogue entre tous les types de ruines. Elle se propose d’investiguer autant les traditions multiséculaires, qui ont permis en Occident et en Orient l’apparition d’une culture des ruines monumentales devenue dominante, que celles des sociétés qui ignorent jusqu’à la notion de monument. 

Elle s’intéresse à toutes les formes de pratiques des ruines, qu’il s’agisse de la collecte de fragments d’activités humaines sur et dans le sol, de l’aménagement d’espaces naturels à des fins mémorielles ou cultuelles, ou encore de la construction d’édifices comme les mégalithes, les pyramides et les ouvrages d’art des grands empires. Elle tente de capter les diverses expériences de la ruine, depuis la récupération des édifices du passé si chère aux Égyptiens, aux Mésopotamiens, aux Américains jusqu’aux Chinois et aux Japonais qui refusent en partie le culte monumental si prisé par leurs contemporains d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Elle s’interroge  sur les pratiques de mémoire des Indiens, des Africains et des Océaniens qui privilégient une sorte de pacte avec la Nature plutôt que son assujettissement à des architectures grandioses et parfois même mégalomanes.

L’ambition du projet est de proposer  au visiteur une rencontre avec les ruines tant dans leur diachronie que dans leur synchronie. On partira de l’équilibre entre mémoire et oubli. Pourquoi certaines œuvres sont-elles considérées comme mémorielles alors que d’autres ne suscitent aucun intérêt jusqu’à ce qu’elles soient redécouvertes ? Les Grecs regardaient les ruines de l’Égypte ou les vestiges des palais d’Assyrie  avec un engouement sans pareil. Les Romains étaient fous des œuvres d’art grec et se pressaient dans les sanctuaires. Les clercs du Moyen Âge considéraient les vestiges romains avec autant d’admiration que d’inquiétude. 

À la Renaissance, au contraire, la curiosité pour le monde gréco-romain et les civilisations de l’Amérique s’impose, avant qu’avec les Lumières elle ne s’étende à l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Ce scénario est celui de l’Occident, il est différent de  celui de la Chine et du Japon ou du monde arabo-musulman qui élaborent leur propre usage des ruines. Le monde contemporain est confronté à la mondialisation des ruines, à une sorte de déferlante qui remet en cause les pratiques mémorielles depuis longtemps admises.

Dans la diversité  de leur acception, l’exposition se propose d’organiser une sorte de périple des ruines, un dialogue continu entre les civilisations autour de quatre thèmes : la mémoire et l’oubli, l’équilibre entre nature et culture, le lien entre le matériel et l’immatériel, la tension entre présent et futur. Il s’agit d’interroger les sociétés à travers l’histoire et, en même temps, d’affronter le travail effectué par les artistes contemporains dans leur volonté de documenter et d’interpréter les ruines de nos sociétés industrielles et d’imaginer leur futur.

Musée des Beaux-Arts de Lyon, 20 place des Terreaux 69001 Lyon +33(0)4 72 10 17 40 

Ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.

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