Représenter le sport autrement, au-delà des schèmes habituellement liés à sa retransmission médiatique, est un enjeu toujours renouvelé. Pour la photographie, qui ne connaît pas de règles, c’est aussi un lieu d’entrecroisement d’esthétiques, de la communication visuelle à l’art, du reportage au tableau, de la mode aux nouvelles cultures urbaines. Ce programme de commandes a ainsi initié la production d’images nouvelles interrogeant la diffusion dans le tissu social d’une exigence de performance à travers l’esthétique du sport.

Depuis les temps premiers de l’histoire de la photographie et des images technologiques, une multitude d’expériences ont été menées pour figurer l’intelligence du corps en action, dans le cadre des événements sportifs mais aussi au-delà des compétitions, au cœur de la vie et dans des marges parfois invisibles de la société. La dimension performantielle est plus que jamais un enjeu, à l’heure où la démultiplication des régimes scopiques autorisés par la technique permet les analyses visuelles les plus extrêmes de la réalisation d’une action dans l’espace et dans le temps.

Le Cnap a notamment souhaité donner une large place aux nouveaux sports mis en valeur par les Jeux olympiques et oaralympiques 2024, tels que le breakdance, le skateboard et l’escalade. D’autres sports singuliers, relevant de l’imagination, de la fiction ainsi que des sports urbains non officiels apparaissent dans les projets réalisés. Plutôt que chercher à tout montrer du geste sportif, les artistes nous invitent à découvrir de nouvelles formes de beauté et de mystère, en approchant l’énigme qui lie la dépense physique à l’émotion dans la recherche de l’adéquation du corps au but qu’on lui fixe.

À travers les ressources d’imagination et d’invention plastique des artistes de l’exposition Performance, nous pouvons aborder autrement le sport comme jeu et lieu de relation, de négociation, de dialogue entre les êtres.